Analyse Technique

Analyse technique : Gare à une correction complexe!

Un peu d’analyse technique avec l’excellent Bruno Estier que je suis depuis suffisamment longtemps  pour ne plus avoir de doutes quant à sa crédibilité et quant à la fiabilité de ses analyses…

La hausse de l’été s’est déroulée plus lentement que prévu. Les signes de faiblesse des cours s’accumulent.

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

Depuis la dernière Minute technique du 13 juillet qui privilégiait le scénario haussier, l’indice S & P500 du marché des actions américaines a progressé de 26% jusqu’à son sommet récent vers 1100. Progression en quatre mois certes plus lente que le rebond de plus de 40% du creux de mi-mars à mi-juin. Nous avions mis en évidence l’importance de relier à la grande tendance baissière de 2008, une formation de retournement «tête-épaules», qui pouvait activer un objectif éventuel à 1240, dès lors que l’indice dépasserait 960, qui était la ligne de cou représenté par le plafond joignant le sommet de janvier 2009 à celui de juin 2009. Observons que ce niveau de 960 gagne en importance, car il représente aussi 62% de la distance entre le creux de Juillet vers 870 et le récent sommet mi-octobre vers 1100. Une telle baisse soit environ 15% depuis le récent sommet ne remettrait pas en cause le marché cyclique haussier depuis mars 2009, mais il augmenterait la probabilité de beaucoup d’autres scénarios que nous développerions plus tard le cas échéant. En attendant, la correction actuelle se dirige plus vraisemblablement vers un des deux autres niveaux clés de Fibonacci, soit 38% à 1013 ou 50% à 985, qui sont visibles sur le graphique, respectivement 8,5% ou 11%.

Le scénario d’une correction de 6% déjà terminé à 1037 jeudi dernier et d’une reprise en ligne droite vers 1240 apparaît peu probable, attendu un certain nombre de signes de faiblesse observés depuis le 16 octobre.

Tout d’abord la ligne «On Balance Volume», situé sous le graphique de prix, est une mesure cumulative du volume d’échanges assigné aux hausses et aux baisses de prix. Une divergence baissière apparaît car la ligne légèrement descendante reliant les sommets de cet indicateur en septembre et octobre, s’oppose à celle montante reliant les mêmes sommets croissants de l’indice S & P500. Le sommet d’octobre s’est donc fait avec moins de volume, signe précurseur de correction. Ensuite, l’indice quotidien de vitesse, «slow Stochastique», située sur le second panel inférieur du graphe, présente aussi une divergence baissière similaire. Le croisement à la hausse de la vitesse doit certainement être considéré comme un signal de rachat de positions à la baisse, mais ne devrait pas être déjà interprété comme un signal d’achat de nouvelles positions longues, comme lors des précédents signaux en août, septembre et début octobre, étant donné le ralentissement de la vitesse sur l’horizon de temps hebdomadaire. Enfin l’aplatissement de la moyenne mobile 20 jours des prix du S & P500 suggère le passage d’une tendance haussière à un déplacement latéral entre les deux bandes de Bollinger à 1110 et 1031. En effet, celles-ci et la moyenne mobile montante de 20 semaines à 1004 suggèrent que la correction courante reste au-dessus du niveau Fibonacci 38% à 1013.

La direction de l’indice des actions est fortement corrélée sur le panel du haut du graphe avec la parité euro/dollar (ligne brisée orange), dont le tracé est rejoint en superposition par celui du pétrole (ligne noire), qui effectuait une percée au-dessus de 75 dollars le baril début octobre. Assumant que les corrélations se maintiennent, il faudra voir si le signal technique haussier donné par l’or noir se confirmera par un point haut plus élevé, accompagné par un point haut plus élevé sur la parité euro/dollar. Toute divergence intermarché serait une confirmation d’un changement de régime pour le S & P500 d’une tendance haussière à une consolidation horizontale.

Rappelons par ailleurs l’analogie historique entre le rebond de mars 2009 jusqu’à aujour­d’hui et la hausse effectuée par l’indice S & P500 du 9 décembre 1974 au 15 juillet 1975. Amplitude et en ondulation intermédiaires se sont ressemblées extraordinairement pendant plus de trente semaines. Ensuite dans les deux mois suivants, en 1975 une correction de 15% eut lieu, suivie de quatre longs mois nécessaires pour rejoindre le point haut. Tôt ou tard d’ailleurs, les analogies historiques de marché disparaissent, donc il est urgent de bien suivre l’évolution d’une correction du S & P500, qui risque d’être complexe avant d’atteindre son fameux objectif de «tête-épaules» à 1240. En 2009 ou en 2010?

* Bruno Estier Strategic Technicals. Analyse indépendante.

GRAPHIQUE :  http://www.letemps.ch/Page/Uuid/1c9f79c8-c7a0-11de-974e-cca0c3260e93/  (cliquez sur le lien)

ANALYSE PRECEDENTE : Analyse Technique : Les figures tête-et-épaules démentent les prévisions baissières (cliquez sur le lien)

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