Au coeur de la création de richesse : l'Entreprise

WSJ : vers une décennie perdue pour l’Europe et une reconquête pour les USA

Nouvel élément à la rubrique simplement consacrée a la présentation  d’articles TRADUITS en français issus du WALL  STREET JOURNAL….Si comme moi vous appréciez un angle et un point de vue différents  sur les marchés financiers et boursiers mondiaux vous y verrez la l’occasion d’enrichir et vos connaissances, et votre suivi des marchés et je vous le souhaite aussi une manière de booster ou de protéger vos investissements…et de vous assurer une retraite complémentaire, vous en aurez besoin….

Alors que les gouvernants du monde entier analysent les dégâts de la crise économique actuelle, le déficit de production leur saute aux yeux.

La question qu’ils devront bientôt se poser est de savoir si une partie de cette production perdue sera récupérable une fois la croissance de retour, ce qui ramène au sujet brûlant de la croissance potentielle – le rythme de croissance maximal qu’une économie peut atteindre sans inflation…..

Pour les Européens, une amputation de la croissance potentielle pour au moins les deux années à venir impliquerait que la croissance perdue pendant la crise serait irrécupérable. Les autorités européennes envisagent déjà une « décennie perdue », comme celle connue par le Japon dans les années 1990. En revanche, le regain de productivité aux Etats-Unis donne au pays une meilleure chance de récupérer au moins une partie de sa production perdue, avec l’aide de la Réserve fédérale.

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

Les facteurs pesant sur la croissance potentielle sont multiples: le ralentissement de la productivité, la réduction par les entreprises des investissements destinés à améliorer leur rentabilité, la sortie du marché du travail de salariés découragés, laissant leurs compétences inexploitées, et, après la crise bancaire, le fait que les marchés financiers ne canalisent plus l’épargne de manière efficace vers les investissements productifs.

Dans un rapport publié le mois dernier, la Commission européenne a averti qu’une décennie entière pourrait être perdue, en exposant un scénario dans lequel la croissance potentielle de l’Europe mettrait dix ans à retrouver son rythme d’avant la crise.

Par rapport aux Etats-Unis, le marché de l’emploi européen n’a pas été extrêmement affecté – surtout l’Allemagne, dont le taux de chômage recule depuis quatre mois consécutifs. Cela suggère que la productivité y est sensiblement plus faible. Les économistes d’UBS estiment que la productivité de l’Europe devrait se contracter de 1,4% cette année, tandis que celle des Etats-Unis enregistrerait une croissance de 2,3%.

Les représentants de la Banque centrale européenne sont eux aussi pessimistes. Un temps estimée à environ 2%, la croissance potentielle du continent serait inférieure à 1% cette année et l’année prochaine, selon des estimations citées par les représentants de la BCE. Cela implique que même une croissance poussive pourrait entraîner des tensions sur les prix, et maintenir la BCE sous pression.

Les économistes de J.P. Morgan n’anticipent pas une perte de cette ampleur, mais estiment néanmoins que la récession réduira la croissance potentielle de la zone euro de 3,4% d’ici à fin 2011. Cela signifie que la production pourrait être inférieure de dizaines de milliards d’euros à ce que la région aurait enregistré si elle avait suivi le chemin emprunté avant la crise.

J.P. Morgan n’a pas donné d’estimation pour la croissance potentielle des Etats-Unis, comme elle l’a fait pour la zone euro. Mais, d’après Malcolm Barr, qui travaille pour la banque à Londres, « à première vue, le fait que les Etats-Unis aient enregistré davantage de destructions d’emplois suggère que la faiblesse de la croissance pourrait y être plus transitoire ».

La croissance potentielle des Etats-Unis a longtemps été estimée à un peu moins de 3%, grâce à un gain annuel de productivité de 2% à 2,5% et à une croissance de la force de travail de 0,5% ou plus par an. Cela signifie que la croissance du produit intérieur brut n’entraînerait pas de tensions inflationnistes ni de besoin d’augmenter les taux d’intérêt, un scénario soutenu par l’explosion de 9,5% de la productivité au troisième trimestre 2009, en rythme annualisé. Cela permet de tenter plus facilement de récupérer une partie de la croissance perdue sans risquer une explosion de l’inflation.

Les Européens ont toutefois des raisons d’espérer. Dans des pays tels que l’Allemagne, le défi est de maintenir l’emploi et de reporter l’ajustement radical qui a eu lieu aux Etats-Unis, pour que les travailleurs conservent leurs compétences et leur motivation. Le capital humain, après tout, est l’une des clés de la croissance à long terme.

Par conséquent, cette crise offre une étude de cas rare de la manière dont les gouvernements devraient s’y prendre pour conserver leur croissance potentielle. S’il s’avère que la crise n’a pas été trop brutale au niveau des ajustements qu’elle a provoqués, alors la focalisation de l’Allemagne sur le maintien de l’emploi est peut-être appropriée. En revanche, si les répercussions de la crise font que de nouveaux secteurs deviennent les moteurs de la croissance, permettre que des ressources soient réattribuées tout en amortissant les effets sur la demande – la réponse des Etats-unis – serait la solution validée.

-Brian Blackstone, The Wall Street Journal nov09

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : L’Europe et la vertu budgetaire perdue… (cliquez sur le lien)

Laisser un commentaire