Au coeur de la création de richesse : l'Entreprise

Commentaire : Emploi / indicateur retardé du cycle économique, les signes d’amélioration

Alors que les signes de reprise se renforcent, le marché du travail continue d’afficher une bien grise mine, notamment aux Etats-Unis où le taux de chômage a doublé en 2 ans et a franchit la barre symbolique des 10% qu’il avait quitté depuis le début des années 1980.Ce niveau élevé et cette fâcheuse tendance incitent les prévisionnistes les plus pessimistes(et souvent idéologiquement intéressé à la chose) à prédire une rechute imminente de l’économie américaine et plus généralement des pays développés. En ce qui me concerne j’ai déjà donné beaucoup d’éléments ici  indiquant le prochain retournement à venir et amélioration du marché de l’emploi US…Néanmoins quelques précisions et éclaircissements  complémentaires s’imposent….  

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

 L’emploi est évidemment la clé de voûte d’une reprise soutenable : une amélioration sur ce front bénéficiera directement aux dépenses des ménages et au marché de l’immobilier avec, en outre, de nombreux effets induits sur le reste de l’économie et sur les finances publiques (une autre préoccupation majeure dans l’avenir).

Cette divergence entre les premiers signes de reprise et la détérioration du marché du travail n’est pas si surprenante pour un macro-économiste averti : l’emploi est en effet considéré comme une variable « retardée » du cycle (les retournements de tendance se font en aval). En outre, une rechute imminente (c’est-à-dire dans les 12 prochains mois) semble désormais  fort peu probable : le plus gros des ajustements est maintenant derrière nous et les mesures de relance, quelles soient fiscales, budgétaires ou monétaires vont encore exercer leurs effets bénéfiques sur les prochains trimestres. En d’autres termes, cela laisse un délai raisonnable pour observer une embellie sur le marché de l’emploi, et échapper ainsi à un scénario de stagnation, voire pire.

Si l’on prend un graphique, qui met en relation le taux de chômage et les demandes d’indemnisation rapportées à la population active aux Etats-Unis, cela  alimente tout à fait la réalité de cet espoir. En effet, l’amorce d’un reflux des demandes d’indemnisation chômage est de bon augure car, historiquement, il précède de quelques mois celui du taux de chômage.

Cet indicateur se rapproche, en temps réel, de la situation sur le marché du travail : selon la tendance de ces données (observées généralement sur les 4 dernières semaines car elles restent très volatiles) et leur niveau, il est possible de savoir si les entreprises sont, dans l’ensemble, plutôt en train d’embaucher ou de licencier et avec quelle intensité. Le reflux de ces demandes depuis plusieurs semaines ndique que le rythme des licenciements a ralenti, mais leur niveau actuel (légèrement au-dessus de 500’000 par semaine) est encore trop élevé pour parler de création nette d’emplois (il faudrait pour cela revenir en-dessous de 450’000).

Le taux de chômage (US unemployment rate) est, quant à lui, publié mensuellement par le US Bureau of Labor Statistics. Il est obtenu à partir d’une enquête auprès de 60’000 ménages qui a lieu au milieu du mois. A partir des réponses qui sont données, on infère la taille de la population active et le nombre de personnes de plus de 16 ans qui sont à la recherche d’un emploi.

Autre indice a la hausse celui de l’indice du Conference Board (paru le 9 novembre) relatif aux tendances de l’emploi aux Etats-Unis et qui  a augmenté pour le second mois consécutif en octobre 2009. L’indice dit “ETI s’établit désormais à 89,3 en octobre, en croissance de 0,7% en comparaison du niveau révisé de septembre. L’indicateur reste toutefois en déclin prononcé de 13,2% en glissement annuel, par rapport à octobre 2008. L’économiste du Conference Board Gad Levanon juge que l’indice des tendances de l’emploi a probablement changé de direction en septembre, ajoutant que la relation historique entre cet indice et le marché du travail suggère que les pertes d’emplois aux Etats-Unis devraient prendre fin début 2010. “Alors que les licenciements ont certainement décliné durant les mois récents, nous attendons toujours de voir les employeurs ajouter des heures à leurs effectifs existants avant que l’embauche ne reprenne fortement”.

Autre indicateur important et j’avais déjà évoqué comme crucial quant aux perspectives de l’emploi américain celui de l’emploi intérimaire.  le rebond de l’emploi intérimaire observé(indicateur paru  le 6 novembre) constitue  un vrai signe positif.

 En effet le rebond de l’emploi intérimaire américain pourrait augurer d’une prochaine amélioration de la situation de l’emploi aux Etats-Unis.D’après les statistiques officielles publiées le 6 novembre par le Département du Travail, le secteur de l’intérim a crée 34.000 emplois en octobre, soit une croissance de 1,6% des effectifs dans le secteur.

‘C’est la première hausse significative de l’emploi dans ce secteur depuis le début de la récession’, note Christian Parisot, le directeur de la recherche chez Aurel BGC.

L’économiste rappelle que le secteur est très sensible à l’activité dans le secteur de la construction et l’industrie et qu’il constitue surtout un indicateur avancé de la reprise de l’emploi.

Dernier point si l’on regarde le gain de productivité de 9,5% annoncé deux jours plus tôt au titre du troisième trimestrecela confirme  que les choses commencent  à bouger dans la bonne direction. Sur l’ensemble des deuxième et troisième trimestres, la productivité a ainsi enregistré sa plus forte progression en six mois depuis l’élection de John F. Kennedy au poste de président des Etats-Unis.

Ces gains de productivité se retrouvent aussi dans les bénéfices enregistrés par les entreprises au titre du troisième trimestre.

La productivité a ainsi augmenté dans des secteurs où des gains étaient largement attendus, comme pour Google Inc., dont les résultats ont bondi de 27% au troisième trimestre. Mais elle a également progressé dans des domaines surprenants, comme avec A.O. Smith Corp. , fabricant de moteurs électriques et de chauffe-eau, dont les bénéfices ont quintuplé par rapport à la même période de 2008. Le fabricant de matelas Tempur-Pedic International Inc.  a aussi annoncé que la hausse de ses marges avait compensé la faiblesse de ses ventes, ce qui lui a permis d’enregistrer une croissance de ses résultats.

Le chômage est un indicateur tardif dans le déroulement du cycle économique, si bien que la hausse du taux de chômage au mois d’octobre peut concorder avec le scénario d’une reprise graduelle. Les phases de reprise se manifestent en effet d’abord par le redressement de la productivité, puis des bénéfices et enfin de l’emploi.

EN COMPLEMENTS INDISPENSABLES :  Retour sur les statistiques de chômage US (cliquez sur le lien)

Productivité record aux US au 3ème trimestre (cliquez sur le lien)

Résultats S&P500 pour le 3ème trimestre, perspectives 4ème et 2010 (cliquez sur le lien)

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