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Une majorité des 45 plus grandes Banques mondiales reste sous capitalisées

En termes de fonds propres et constituent  donc un risque potentiel de déflagration systèmique pour l’ensemble du système financier…..

Par exemple la banque américaine Citigroup et sa consoeur suisse UBS sont insuffisamment dotées en fonds propres, selon une étude publiée lundi par l’agence de notation financière Standard and Poor’s (S&P). Les deux banques présentent pourtant des ratios réglementaires de fonds propres très au-dessus de la moyenne, mais elles pâtissent notamment de la partie importante de titres hybrides dans leur capital.

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

Pour procéder à des comparaisons entre établissements, S&P a défini son propre ratio de fonds propres, baptisé RAC (capital pondéré des risques).

Cet indice reprend la définition du ratio de fonds propres dit de Bâle II (fonds propres rapportés aux engagements de la banque) mais modifie la pondération de certains risques, prend en compte la part des instruments de capital dits hybrides (titres de dette) et intègre les conséquences possibles des changements réglementaires à venir.

Ce nouveau calcul opéré par l’agence est défavorable à beaucoup de banques allemandes, japonaises et américaines, qui affichent des ratios faibles, UBS (2,2%), Citigroup (2,1%) et le nippon Mizuho Financial Group (2,0%) fermant la marche.

UBS et Citigroup, qui présentent pourtant des ratios réglementaires de fonds propres très au-dessus de la moyenne, pâtissent notamment de la partie importante de titres hybrides dans leur capital, selon S&P.

Quelques grands noms comme Bank of America (5,8%), Wells Fargo (6,4%) et Deutsche Bank (6,1%) apparaissent également en fin de peloton.

A l’autre bout du classement, figurent le français Crédit Mutuel (5e avec 8,6%) et la franco-belge Dexia (2e avec 9,0%), derrière le britannique HSBC, en tête avec un ratio de 9,2%.

Les établissements canadiens (4 dans les 15 premiers) et les banques d’affaires américaines (Goldman Sachs et Morgan Stanley) tirent également leur épingle du jeu.

Quelques explications détaillées s’imposent :

L’ambivalence des ratios corrects dans la capitalisation bancaire

En fonction de l’angle que l’on souhaite favoriser, les banques  apparaissent  donc comme surcapitalisées, ou, au contraire, souscapitalisées.

Les nombreuses augmentations de capital annoncées ont tendance à donner la fausse impression que les établissements ont pris les mesures nécessaires après la crise.

Le ratio tier 1 le reflète d’ailleurs: UBS (13,2%) comme Credit Suisse (15,5%) affichent des niveaux plutôt enviables. Si les deux banques dépassent largement la moyenne des 45 établissements passés au crible par Standard & Poor’s et évalué  à 9,7% au 30 juin 2009, ce tableau rassurant change complètement si l’on utilise un autre ratio.

Mis en place par l’agence de notation pour disposer d’un outil de comparaison entre les banques, le RAC (risk-adjusted capital) montre une image inquiétante de la situation des banques en termes de capital.

Le ratio de Credit Suisse atteint par exemple 6,9%, soit un niveau en ligne avec la moyenne des 45 banques, à 6,7%, tandis que celui d’UBS atteint à peine 2,2% au 30 juin 2009.

Soit près de quatre fois moins que le niveau que S&P considère comme correspondant à une couverture complète du niveau de stress (8%).

Comment expliquer une telle différence entre le ratio de tier 1 et la mesure de l’agence de notation?

«Les banques suisses par exemple  détiennent énormément de capital hybride, qui est reconnu par le régulateur. De notre côté, nous avons mis une limite à la présence de ces hybrides, même s’ils deviennent à terme du capital», précise Elie Hériard Dubreuil, l’un des analystes responsables de l’étude. Alors que l’agence fixe une limite à 32%, le capital tier 1 d’UBS comprend 81% d’hybrides au 30 juin 2009.

«Depuis la fin du mois de juin, il est évident que le ratio d’UBS a augmenté dans la mesure où une partie des hybrides ont été converti en capital», poursuit l’analyste. L’emprunt convertible de la Confédération, par exemple, a été transformé en actions après la vente du gouvernement. Cette opération a conduit à une augmentation du capital d’UBS de 33 millions, ce qui aura sans doute un impact sur le RAC.

Pour S&P, la différence dans la définition du capital est cruciale.

«C’est l’un des éléments de Bâle II avec lequel nous avons une opinion divergente, mais les régulateurs le réalisent petit à petit», assure le spécialiste.

Notamment, S & P attribue un coût plus important au capital associé aux risques de marché ou de crédit, relève Bloomberg

C’est ainsi que côté de Credit Suisse, l’écart entre le ratio RAC et le ratio tier 1 s’explique notamment par la forte composante de la banque d’investissement, notamment un portefeuille important en private equity. «Le capital réglementaire dans ce domaine nous paraissait sous-estimé», explique encore Elie Hériard Dubreuil.

De manière générale, les banques suisses ne constituent pas une exception. A  de rares cas près, les niveaux de capital selon le RAC ne sont pas de nature à soutenir les notes de crédit des banques.

Pour la plupart, il s’agit même d’une faiblesse dans le calcul des ratings, qui prennent toutefois en compte d’autres éléments.

Mais l’analyste de nuancer: «notre ratio en lui-même n’est pas suffisant pour réaliser une analyse complète du capital des banques.

Il s’agit d’un complément aux ratios de tier 1 et de levier».

En outre, dans le cas d’UBS, notamment, le soutien de l’Etat compte également dans le maintien de la note à A+ (la même que Credit Suisse). Et même si les résultats de cette première étude ne rassurent pas  les analystes rappellent que les banques ont déjà amélioré leur situation de capital et le feront encore, d’elles-mêmes ou sous la pression du législateur, ces prochaines années. Toutefois, il faudra veiller à ce que la dotation en capital n’empiète pas sur les nécessités de rentabilité. «Nous sommes passés d’un extrême à l’autre, de la recherche d’une rentabilité importante à la prépondérance des besoins en capitaux», relève S&P.

Autre élément mis en lumière par le rapport, l’importance de la diversification des lignes de métier.

HSBC est à la fois la banque la plus diversifiée et la mieux capitalisée selon le RAC (9,2%). Citi (2,1%) et Mizuho Financial Group (2%) ferment la marche juste derrière UBS._

SUR LA DETTE HYBRIDE qui reste de la dette et qui est donc exposée à des dépréciations futures et ne doit en aucun cas être assimilée à des capitaux propres je vous invite à prendre connaissance de l’excellent article de l’Agefi qui suit :

La dette hybride des banques risque de nouvelles dégradations de notes

Par Tân Le Quang – 19/11/2009 agefi

L’agence Moody’s a publié mardi sa méthode révisée, qui fait abstraction des hypothèses de soutien gouvernemental pour ce type de titres

Les titres hybrides et subordonnés bancaires s’exposent à de nouvelles dégradations de leur notation. Mardi, Moody’s a publié sa nouvelle méthodologie proposée au marché cet été et faisant abstraction des hypothèses de soutien gouvernemental pour ces instruments de dette.

L’agence justifie cette approche en précisant que «dans certains cas, les interventions des Etats dans les banques pendant la crise n’ont pas profité aux détenteurs de ces instruments», voire «les ont affectés». De fait, depuis un an, la valorisation de nombreux titres émis par des banques aidées a chuté sous l’effet des suspensions de coupons ou des non-exercices d’options de rachat annoncées par les émetteurs ou ordonnées par la Commission européenne, soucieuse de la préservation du capital des établissements financiers. Dexia en est un récent exemple.

Alors que la capacité à absorber les pertes de cette classe de dette est incertaine, Moody’s s’attend à ce que les Etats et régulateurs se focalisent sur les caractéristiques «participatives» des hybrides, dans les limites légales et contractuelles possibles, et qu’ils soutiennent ces reports de coupons et/ou la réduction du principal des dettes hybrides émises par les banques en difficulté.

L’agence pourrait annoncer aujourd’hui la revue, avec possible abaissement, des notes de la plupart des instruments qu’elle couvre. En juin, elle avait précisé que 75% des notes de ces dettes pourraient être abaissées (40% de 1 ou 2 crans, 25% de 3 ou 4 crans et 10% de 5 crans ou plus). La nouvelle méthode reviendrait à une dégradation de 1 à 3 crans des notes de dettes subordonnées juniors notées «A1», et de 3 à 7 crans pour celles notées «A2». Pour les titres préférentiels «A2», le déclassement irait de 1 à 5 crans, contre 5 à 7 crans pour ceux de la catégorie «Baa2».

Mais pour Isabelle Rome, responsable de la stratégie crédit chez Dexia AM, «le gros du choc sur les prix est déjà passé, les investisseurs ayant déjà ajusté leurs positions après les changements de méthode de S&P et Fitch». L’indice iTraxx Subordinated Financial-Serie 10, qui suit les CDS des dettes financières subordonnées, stagne autour des 121 pb, contre 421 pb en mars 2009.  Malgré le «flou réglementaire», la gérante estime que «ces titres, qui n’offrent pas de primes surévaluées, sont encore porteurs de valeur», à condition «que les prospectus d’émissions soient étudiés de près».

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE  : LES EXCELLENTS BILLETS DU NON MOINS EXCELLENT BUSINESS ECONOMIST JP CHEVALLIER SUR CES QUESTIONS(ET D’AUTRES BIEN SUR) DE SOLIDITE BANCAIRE

 http://www.jpchevallier.com/article-30458374.html  (cliquez sur le lien)

http://www.jpchevallier.com/article-34590501.html  (cliquez sur le lien)

)http://www.jpchevallier.com/article-34576057.html (cliquez sur le lien)

http://www.jpchevallier.com/article-34556847.html (cliquez sur le lien)

5 réponses »

  1. Bonsoir,

    Je découvre ce soir l’ampleur de cette véritable mine d’infos qu’est votre site.

    Le contenu y est colossal!

    Félicitations pour la qualité des articles, je pense que je vais passer un bon moment à tout assimiler 🙂

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