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Trappe à dette : La dette publique se profile comme le nouveau péril global

Les 30 pays les plus avancés du globe verront leur dette grimper jusqu’à 100% de leur richesse produite en 2010.

Après avoir livré bataille contre la récession, les pays riches devront panser une autre plaie ouverte révélée par la crise: l’explosion sans précédent de la dette publique qui pourrait mettre en péril leur stabilité. L’Europe est là bien sur en pole position car si des taux long terme  trop bas ont favorisé  l’endettement privé et la spéculation immobilière des ménages aux USA , ces mêmes taux longs manipulés à outrance   ont permis aux Etats Européens de s’endetter à outrance sans contrôle et sous couvert d’euro….Endettement public destiné à éviter toute réforme économique structurelle, à créer de l’emploi  uniquement dans le secteur public et a acheter paix sociale et votes sous forme de subventions aussi injustes qu’improductive  créant par là un faramineux gaspillage de ce bien rare qu’est le capital….   Etat des lieux

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Un seuil symbolique sera bientôt atteint. Selon l’OCDE, les 30 pays les plus avancés du globe verront leur dette grimper jusqu’à 100% de leur richesse produite en 2010, signalant le quasi-doublement de leur endettement en vingt ans.

Bond de 45% entre 2007 et 2010

La dette publique mondiale aura gonflé de près de 45% entre 2007 et 2010, soit une augmentation de 15.300 milliards de dollars, et devrait atteindre l’année prochaine 49.300 milliards de dollars en raison de la crise, selon un rapport de l’agence financière Moody’s. A elle seule, la hausse de 15.300 milliards représente plus de 100 fois le coût du Plan Marshall (ajusté de l’inflation) que les Etats-Unis avaient mis en oeuvre au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale pour aider à la reconstruction de l’Europe, note l’agence. Près de 80% de cette hausse sera supportée par les sept pays les plus avancés du globe (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada) qui « ont été les plus durement touchés par la crise », selon Moody’s.

Sur l’ensemble du globe, la part de la dette publique par rapport au produit intérieur brut (PIB) devrait passer de 63% en 2008, un plus bas depuis dix ans, à 80% en 2010, est-il indiqué.

Le Japon verra sa dette publique flirter avec les 200% de son produit intérieur brut (PIB), suivi par l’Italie (127,3%) et la Grèce (111,8%), selon ces prévisions.

Les causes du mal sont connues – chute des recettes fiscales liée à la récession et à une trop forte taxation , flambée des dépenses publiques– mais ses conséquences le sont moins.

 «Une dette à 100% du PIB signifie que tout ce qui a été produit pendant un an devrait être consacré au remboursement. Les gouvernements sont-ils en situation de le faire?», s’interroge Cinzia Alcidi, du Centre for European Policy Studies, à Bruxelles.

La question n’est pas purement rhétorique. Si les marchés venaient à douter de la capacité de remboursement des Etats développés, ils pourraient se détourner de leurs titres publics (obligations, bons du Trésor…) et assécher leur circuit d’approvisionnement en argent frais. Les taux longs exploseraient, des taux passant à 2 chiffres, une pression nécessairement  très inflationniste qui obligerait les Banques Centrales à remonter leur taux court, le tout créant de fait un environnement éminemment sécessionniste….

«Si la dette continue à grimper, on peut très bien imaginer qu’un pays ait du mal à se financer», observe Jean Pisani-Ferry, du centre d’études Bruegel, à Bruxelles.

Sans aller jusqu’au scénario noir de la faillite d’un Etat, comme l’Argentine fin 2001, cette défiance des marchés aurait un gros coût.

«Si l’endettement se poursuivait, cela pourrait à terme être négatif» pour la bonne notation des Etats développés, qui leur permet d’emprunter à taux réduits, met en garde Brian Coulton, de l’agence financière Fitch, à Londres.

Un cercle vicieux pourrait alors s’enclencher. Contraints de relever les intérêts qu’ils payent à leurs créanciers pour éviter qu’ils ne les fuient, les Etats verraient la charge de la dette s’alourdir et pourraient être forcés de s’endetter de nouveau pour y faire face. Pour un ménage on parle de surendettement pour un état de cavalerie prémices à une faillite…ou à l’intervention musclée du FMI COMME EN 1977 AU ROYAUME UNI PAR EXEMPLE

«C’est tout cela qui rend la dette explosive »

Selon un «scénario extrême» de la Société Générale, l’explosion continue de l’endettement pourrait même provoquer «une nouvelle récession», selon son auteur Daniel Fermon.

Et face à cette situation, les solutions ne sont pas légion.

Sur le papier, le retour de la croissance permettrait de réduire les  déficits et, donc, le recours à l’emprunt public, mais cette éventualité est «très incertaine» en raison de la timidité de la reprise annoncée, selon Brian Coulton en particulier en Europe…A moins d’un changement radical de politique économique  comme avait su l’initié à leur époque Ronald Reagan et Margareth Thatcher… De quoi rétablir un taux de croissance du PIB et une démographie permettant d’honorer les engagements en termes de dette et de création de richesse, cela passerait bien sur par une sortie de l’euro et par une dévaluation rapide de l’ensemble des pays du club med en particulier.

Autre piste souhaitée et voulue par les socialistes keynésiens : l’inflation qui traditionnellement permet d’alléger la valeur relative de la dette dès lors que les prix progressent plus vite que les taux d’intérêt.

Mais cette voie revient à rogner de manière injuste sur le pouvoir d’achat des ménages et provoquer «une fuite des capitaux privés vers les pays les moins inflationnistes»

Pour le moment, sur ces choix de sortie de dette   une certaine confusion domine: l’Allemagne songe à baisser les impôts, l’Espagne se prépare à les augmenter, les Pays-Bas annoncent pour 2011 des coupes claires dans les dépenses tandis que la France exclut toute hausse des prélèvements….Mais pour combien de temps encore ????

Avec le concours de l’afp nov09

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : La trappe à dette versus France et Royaume uni (cliquez sur le lien)

 

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