Changes et Devises

Beat Kappeler : Dubaï en faillite? Pas de panique

La faillite d’un Etat est cependant moins dramatique que l’on se l’imagine

La faillite d’un Etat impressionne. Cette semaine c’est le tour de Dubaï, cet été, c’était l’Islande. A quand le tour des Etats très endettés de l’Europe?

PLUS DE DETTES EN SUIVANT :

La faillite d’un Etat est cependant moins dramatique que l’on se l’imagine. On ne ferme pas le palais présidentiel, il ne fait pas nuit devant les fenêtres du pays. Car il y a de la routine en cette affaire. D’abord, on se garde de déclarer que l’Etat est en faillite. C’est pourquoi ni l’Islande ni l’Emirat de Dubaï ne sont techniquement en banqueroute. En Islande, seules les banques l’étaient. Elles ont été reprises par l’Etat qui, du coup, s’est fortement endetté. A Dubaï, c’est la société étatique de développement The World» qui a demandé un ajournement du paiement de ses intérêts. Mais les investisseurs à travers le monde ne s’y trompent pas. 

Pour l’Islande, le premier ministre anglais Gordon Brown avait actionné une loi antiterroriste pour la forcer à la table de négociation. Pour Dubaï, les emprunts de l’Etat, de tous les Etats de l’Union des émirats arabes et de toutes les sociétés de l’endroit ont baissé. 

Mais alors, que se passe-t-il en pareille situation?

Il y a trois voies de secours.

D’abord, des crédits de soutien sont accordés pour boucher les trous les plus urgents, soit par le Fonds monétaire international (comme dans le cas de l’Islande), soit par des pays voisins qui pourraient souffrir à leur tour, si la gangrène se répandait. C’était le cas de Dubaï mercredi encore, tandis que l’Islande obtenait des milliards de la Suède et de la Norvège. 

Ensuite, on négocie les dettes proprement dites. La solution la plus probable est une réduction sur les titres mêmes: une obligation de 1000 ne vaut plus que 800, ou sur le nombre des titres, les créanciers renonçant à une partie.En même temps, comme en Amérique latine par exemple, les taux d’intérêt sur les titres restants sont abaissés. Ainsi on arrive facilement à la moitié de la charge annuelle pour le pays en délicatesse. Les banques créditrices peuvent de leur côté maintenir les titres dans leurs bilans parce qu’ils portent toujours de l’intérêt, et elles peuvent les amortir peu à peu. 

La troisième mesure est la mise en demeure de l’Etat en question de remettre de l’ordre dans ses affaires et de produire des économies tangibles qui rétablissent la contre-valeur des dettes. 

L’Islande a fortement dévalué, amputant ainsi le pouvoir d’achat de sa population. L’Irlande, en proie à un déficit étatique de près de 10% du produit intérieur, abaisse actuellement les salaires des employés publics d’environ 8%. La grève sévit en conséquence.Cette Irlande n’est pas (encore?) en faillite. Mais les déficits courants sont ahurissants, comme d’ailleurs en Grande-Bretagne, en France et aux Etats-Unis.

La dette publique va presque doubler en peu d’années, et une fois les soutiens monétaires par les banques centrales abolis, les taux d’intérêt sur ces dettes vont doubler aussi. Donc la charge des intérêts quadruplera. Aux Etat-Unis elle pourrait dépasser le coût de l’armée de cet empire. 

Mais que l’on se calme. Ces pays ne feront pas faillite ouvertement. Un peu comme l’Islande ou Dubaï, on trouvera facilement la parade.

Les Etats-Unis commencent, cette semaine, à dévaluer sans vergogne le dollar. La Banque centrale se montre ouvertement sans soucis. Les Etats européens trouveront des emprunts auprès du FMI, à la Banque européenne, ils troqueront des instruments de dette avec la Banque centrale européenne, ils mettront des fonds spéciaux des assurances sociales à contribution, ils dévieront des taxes spécialisées vers les caisses étatiques générales, comme l’Allemagne avec sa contribution de «solidarité» en faveur, originalement, de ses provinces de l’Est. Cette semaine, un tribunal vient de déclarer cette mesure anticonstitutionnelle. 

Par les décisions paniquées des politiciens lors de la crise financière, les dettes ont changé de bord. Du privé, elles arrivent dans les caisses publiques.

 On peut ajouter que le cynisme aussi a changé de bord. Il ne sévit plus dans les banques d’investis­sement, mais il fait partie constitutivement des politiques fiscales des grands Etats du monde occidental.

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5 réponses »

  1. Bonjour Lupus,
    A vous lire, on pourrait finir par croire qu’après tout, les choses ne vont pas si mal ;)) Vous ne me ferez quand même pas croire qu’il n’y a pas de limites réelles à ce petit jeu de dupes? Que finalement, tout est possible sans aucun risque ni aucune sanction?

    Au plaisir de vous lire

    • Cher Dardevil bonjour,
      Accepter la nature humaine telle qu’elle est : mi figue, mi raisin, sachant que par le passé qui a voulu faire trop le bien a fait trop souvent le mal….accepter la complexité du monde sachant que la lutte est perpétuelle entre l’ordre et le désordre, en physique on parle de néguentropie et d’entropie…Destruction création selon Schumpeter… une fois le cadre de jeu fixé les règles sont à analyser et réévaluer sans cesse quant à leur pertinence par le biais d’une analyse dynamique à la lumière d’éléments nouveaux et sans cesse renouvelés et a renouveler….
      Bien à vous

  2. AzUL(salut en thamazight),

    Le Titre est très intéressant mais le contenu de billet fait objet de confusion entre la situation de l’Island et Dubai, les deux n’ont absolument rien avoir l’un avec les autres
    j’ai vécu a UAE autant plusieurs années, j’y était l’été dernier pour faire une estimation de la situation pour un grand responsable Abou-Dhabien.

    ► Dubai contrairement a l’Island va retrouver dans cette crise le retour de plusieurs grand projets qui était entre les mains des investisseurs étrange a la main publique de l’émirat de Dubai,

    ► contrairement a l’Island, Dubai n’aura aucun problème de réponse a son appelle SOS pour l’aider d’abord par ces cousins de Abu Dhabi qui a deja un sur + dans les recettes de pétrole suite au prix très élevés vendu dans les derniers annes ensuite par les pays membre de MAJLISs TAOUN AL KHALIJI conseil de cooperation des pays de Golf(plus au moins un type de UE au Golf Kuweit, BAhrine sultanete Oman, UAE,Qatar, l’arabie saudite) surtous l’arabie saudite que je rappelle a aussi investis a dubai donc ils sont l’intérêt que ces projets sont sauvée d’abord pour leurs propres intérêts, ensuite pour garder une confiance dans le climat d’investissement dans la région, et finalement car cela entre dans le cadre des accords de coopération entre ces pays au seins ce organsime dit Majlis a taaoune al khaliji,

    ► il faut rappeler aussi que les citoyens emartis de Dubai sont une extrême minorité qui concerner directement par cette crise, bien au contraire beaucoup vont profiter pour
    achter des villas parfois plus a moitie prix ex.
    en 2004 coute une grande villa a Nakhil , 1,5 Mio de DH(emartis) , fin 2008 l’ete j’ai trouve a 500.000 DH , en ete a chute jusqu’à 250.00 DH sans trouve aucun acheteur international sauf des citoyens emaratis interresses et tente par ce prix,

    Donc les premiers et derniers victimes de cette crise sont les investisseurs étrangers, et les travailleurs étrangers beaucoup vont se retrouver sans leurs salairs car tous simplement certains sociétés etrangers ont quitter le pays sans donner au travailleurs leurs droits, quand je dit ici travailleurs je ne parle pas uniquement de ces travailleurs de chantier mais aussi des ingénieurs, experts…
    une vrais crise et drame sociale que je vois ici chez ces travailleurs, l’unique danger reele d après mon estimation qui va prouver au monde entier que les travailleurs immigres saisonnier c’est un echec a tous les niveaux car ca entre dans l esclavage moderne ou aucun droit n est garantis voir ici dubai, et aussi France(les sans papier), Espagne (les africains surtous marocains dans les champs des agriculuture des fraises en Andalucie), les mexicians en usa..etc

    Cette crise financier va par contre avoir un impact positive sur la politique jugée trop impulsive qui investis uniquement dans le secteur de BTP, et secteur de services , les responsables de dubai vont revoir leurs strategies d investissement et stopper leurs tsunami antiecologique et antisociale par leurs chantiers Mamomtes , et la nature et l etre humain pourais enfin se reposer un peux, pour avoir des moments de relfixion pour tous repenser

    Sinon Dubai des emartis Sheikh Mohamed Ben Rashid, contrairement a Dubai des etrangers, n’a absolument rien a craindre tant que Abu Dhabi existe, et tant que Riyad, Doha, Kuweit sont la.

    Amazighement votre RifMan,
    Rif , Nord Afrique

    ps: sorry pour mon français, je ne n’avais jamais eu cette langue, c’est juste un effort personnel

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