Carmignac Gestion

Carmignac Gestion : La Chine relancera l’Allemagne et les USA

Carmignac et son illustre patron Edouard est une des rares Maison de gestions d’actifs à laquelle j’accorde un réel intérêt quant au suivi et commentaires de marché. D’abord parce que contrairement à beaucoup de leurs confrères français ( à la langue de bois toute stalinienne !!!!) il ne se montrent ni anticapitalistes ni antilibéraux ce qui dans nos contrées collectivistes et socialisantes à outrance est déjà un exploit. Ensuite parce qu’ils ont su avec le temps développer une vraie politique et stratégie de gestion basée sur une réelle expertise des Marchés, stratégie à laquelle ils n’ont jamais dérogés au cours de ses nombreuses années et cela quelque soit la phase de cycle économique envisagée….

Il n’y a pas si longtemps, les pays émergents ne représentaient que 10% de l’économie mondiale. Et il était jugé agressif d’y investir 5 à 10% d’un portefeuille. Aujourd’hui, les puissances émergentes représentent quelque 45% de l’économie mondiale. Et c’est la poursuite de leur croissance qui conditionnera notre reprise. Il est donc temps de corriger certains préjugés.

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Alors que les économies indienneet brésilienne ont toujours eu des ressorts essentiellement domestiques, la Chine est parvenue à recentrer sa croissance sur les moteurs internes de la demande. Je sais ce que bon nombre de détracteurs vont me dire : la croissance chinoise ne peut compenser la faiblesse  de l’économie américaine.

En êtes-vous si sûr?

Les ventes de détail aux États-Unis ont atteint un record de 380 milliards de dollars par mois en novembre 2007. Aujourd’hui, le rythme mensuel  est plutôt de 345 milliards. Dans le même temps, les ventes de détail en Chine sont passées d’un rythme de 110 milliards de dollars par mois à 150 milliards aujourd’hui.

Certes, la consommation chinoise est loin d’être équivalente à la consommation américaine. Mais sa progression, sa dérivée (+40 milliards), a plus que compensé la défaillance du consommateur américain (-35 milliards).

Les chiffres de croissance de l’économie chinoise ne peuvent donc laisser de marbre, même les plus sceptiques.

Un an après la crise, les résultats du plan de relance mis en place très tôt par le gouvernement sont éloquents. Les ventes de détail comme ceux de la production industrielle progressent de 16% en rythme annuel. La conséquence est une remontée graduelle de l’inflation. Dans ce cas, on ne parlera pas de mirage statistique. Une forte croissance de la masse monétaire, dans une économie où tous les rouages sont en état de fonctionnement, cela crée tôt ou tard de l’inflation.

A ce stade, la Banque Centrale chinoise et le gouvernement méritent qu’on leur accorde crédit sur leur capacité à piloter judicieusement cette forte croissance. Le resserrement monétaire qui interviendra en Chine, comme il vient de débuter en Inde, devra être interprété positivement, comme un moyen de contrôler un possible emballement économique.

De la même façon, le gouvernement chinois devra bientôt laisser sa monnaie se réévaluer progressivement face au billet vert.

Nous entrons dans une nouvelle phase du rééquilibrage économique mondial. La supériorité de la croissance chinoise par rapport à tout autre pays implique que la Chine deviendra bientôt importateur net.

Par conséquent, la Chine, déjà moteur de la croissance mondiale, est en passe de soutenir la croissance de pays comme les États-Unis ou l’Allemagne et non plus de les pénaliser par une expansion massive de ses exportations. La Chine a déjà largement contribué au redressement des économies sud-coréennes ou taïwanaises.

La grande question que l’on peut poser est celle du poids que l’on doit accorder aux investissements émergents, après le fort rebond enregistré depuis un an. Il nous semble qu’il y a matière à se rassurer.

Depuis la fin des années 90, les principaux pays émergents avaient fortement assaini leurs situation économique, tant en termes monétaires que budgétaires.

Cette stabilité et leur faible dépendance aux financements extérieurs leur auront permis de traverser cette crise mondiale sans qu’elle entraîne un effondrement économique.

Autrement dit, ces pays, encore émergents, font preuve d’une remarquable maturité économique. Leur croissance apparaît solide et durable. Dès lors, avec des niveaux de valorisation semblables ou inférieurs à ceux des marchés développés, et avec des perspectives de croissance bénéficiaire sensiblement meilleures, les marchés émergents nous semblent receler un excellent potentiel de revalorisation et un risque plutôt moindre que celui des marchés européens ou américains.

Cette conclusion est aussi évidente pour les secteurs des matières premières.

L’histoire retiendra que la crise des 12 derniers mois n’aura été qu’un épiphénomène dans le cycle long de croissance de la demande de ressources naturelles. La croissance domestique émergente est en effet très intensive en matières premières.

Sur ces secteurs, nous retenons depuis le début de l’année un énorme scepticisme ambiant.

Nombre de commentateurs ont, jusqu’à peu, considéré que la reprise des cours n’était qu’un phénomène temporaire et que les achats chinois étaient artificiellement élevés et ne pouvaient qu’alimenter une forte hausse des stocks. Ce n’est pas notre lecture, et les récents voyages en Chine et en Inde de nos gérants ne confirment pas cette vue négative, bien au contraire.

La lente convalescence des économies occidentales est une nécessité pour permettre aux banques centrales et aux gouvernements de réduire progressivement le dosage des perfusions avant de les retirer complètement. Le poids des économies émergentes va grandissant et la croissance économique de ces pays, par les besoins en équipement et en infrastructures qu’elle génère, par le potentiel de développement de la consommation qu’elle crée, va constituer un formidable atout pour nous sortir de notre torpeur vieillissante.

Ce contexte, peu rémunérateur pour les placements courts, voire risqué pour les emprunts d’État, nous semble demeurer favorable pour les crédits privés et surtout les actions.

ERIC LE COZ Carmignac Gestion nov09

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE :  Jean Pierre Petit : La consommation de masse en Chine, une longue marche (cliquez sur le lien)

BILLET PRECEDENT : Carmignac Gestion : pas de surévaluation manifeste des marchés actions et matières premières (cliquez sur le lien)

CARMIGNAC GESTION: la stratégie obligataire (cliquez sur le lien)

1 réponse »

  1. Bonjour, moi je suis un fidèle client de Carmignac Gestion depuis qu’un ami qui fait de la gestion de fortune m’a parler de cette société de gestion qu’il aimait. J’ai su constater que leur analyse tenait la route et ne changeait pas du jour au lendemain.
    Leur équipe de gestion est stable dans le temps et cela participe à la performance et la stabilité de la performance de leur produits dans le temps.

    Même si je trouve un peu cher leurs frais de gestion, je ne regrette absolument pas mes investissement chez eux car je sais que mes avoirs sont gérés de manières efficaces et sûr.
    Rappelons quand même, moi qui est suivi de près l’activité économique, car étant étudiant en économie, que la plupart des fonds ce sont cassé la gueule même ceux qui se disait prudent sauf ceux basés sur l’or ou Carmignac Patrimoine qui a su dégager + 0,01% de performance.
    C’est pas si mal, même s’il aurait pu faire mieux.

    Bravo à toute l’équipe de Carmignac Gestion.

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