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Gold : Quelques vérités sur l’or qui dérangent

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D’aucuns prétendent que la production mondiale d’or a atteint son point culminant pour justifier une nouvelle progression des cours du métal jaune, qui cotait 1.131 dollars l’once jeudi.

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Selon Aaron Regent, directeur général de Barrick Gold Corp, ce « pic de l’or » pourrait déjà être une réalité, même s’il est bon de noter que sa société vient de dénouer ses opérations de couverture contre une baisse de l’or, de sorte que ses profits dépendent désormais plus largement d’une hausse des prix.

Toutefois, il convient de souligner qu’à la différence du pétrole et des denrées alimentaires, l’or ne se consomme pas. Presque tout l’or extrait à ce jour existe encore. Quelques 86% de ces 5,24 milliards d’onces sont conservés dans des coffres ou ornent le corps de particuliers, selon le Conseil mondial de l’or.

Une véritable rupture d’approvisionnement paraît peu probable, et la flambée des prix a un impact significatif sur la demande. Ainsi, la demande de bijoux en or, qui représente environ la moitié de la demande totale, a chuté de 30% au troisième trimestre par rapport à la même période l’an dernier.

Le recul de la production pourrait certes contribuer à soutenir les prix, mais pas nécessairement dans les proportions actuelles, dans la mesure où il apparaît clair que la demande est en train de s’effriter, et où les stocks physiques restent élevées.

Lorsque les volumes extraits ont stagné entre 1992 et 1996, le prix de l’or au comptant a augmenté, en tout et pour tout, de 4%, à 368 dollars l’once.

Plus important encore, l’emploi d’expressions comme le « pic de l’or » devrait donner l’alerte. Les investisseurs qui ont acheté massivement du pétrole sur la base d’arguments similaires au plus fort de la hausse de l’or noir s’en sont mordu les doigts lorsque le monde a basculé dans la récession et que l’offre s’est avérée abondante.

Ces matières premières sont, qui plus est, réellement consommées, et non pas seulement stockées dans l’espoir que quelqu’un d’autre soit prêt à payer plus pour les acquérir ultérieurement.

Un autre argument en faveur d’une hausse du métal jaune – héritage de l’ère de l’étalon-or – est que l’offre monétaire s’est développée beaucoup plus vite que les réserves d’or.

Mais même si les partisans de cette théorie pouvaient s’accorder sur les variables à utiliser – monnaie au sens étroit ou au sens large? réserves officielles? stocks mondiaux? -, cet argument ne tient pas sur la durée.

L’or a évolué dans une fourchette après la bulle du début des années 1980 jusqu’au milieu de cette décennie alors même que l’offre monétaire augmentait aux Etats-Unis, et le métal jaune a montré une faible corrélation aux mouvements de l’offre de monnaie au sens large. Dernièrement, l’or s’est même déconnecté de l’évolution des indicateurs de l’inflation observée et anticipée.  

La réaction des cours de l’or à des événements récents, comme la baisse inattendue du taux de chômage aux Etats-Unis et les craintes à l’égard de Dubaï et de la Grèce, en dit long. L’or perd du terrain au moindre présage de resserrement monétaire ou signe de fragilité du système financier. Sa corrélation avec le S&P 500, quasiment nulle en mai dernier, atteint 40% actuellement.  

Malgré tout ce qui est dit sur les fondamentaux du marché et en dépit de son statut de valeur refuge, l’or se comporte davantage comme les actifs à risque contre lesquels il est censé offrir une diversification….

BILLET PRECEDENT : Gold : le Tour de Gold de Bloomberg (cliquez sur le lien)

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