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Trappe à Dettes : Moody’s /Accrochez vos ceintures : période tumultueuse en vue

Les années 2008 et 2009 ont déjà provoqué leur lot de situations exceptionnelles sur le front de la solidité financière des Etats, entre la faillite de l’Islande, la dégradation rapide de l’économie espagnole ou plus récemment les menaces pesant sur la Grèce et ses finances exsangues. Mais pour Moody’s, ce n’est pas fini. L’agence de notation a publié un rapport qui conclut que l’année 2010 « pourrait s’avérer mouvementée pour les émetteurs de dette souveraine ». L’étude est d’ailleurs titrée « accrochez vos ceintures : période tumultueuse en vue ».

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Moody’s pense que le « risque d’exécution » qui entoure les stratégies de sortie de crise des Nations est « considérable ». « Le principal enjeu pour les économies avancées est de choisir le parfait tempo pour leur stratégie de sortie : pas trop vite, ni trop tôt pour éviter toute asphyxie de la croissance – mais pas non plus trop lentement, ou trop tardivement, de manière à ne pas déstabiliser les marchés financiers », analyste Pierre Cailleteau, Directeur Général du Groupe Risque Souverain au sein de l’Agence. 

« 2010 connaîtra au mieux un phénomène de normalisation et au pire un resserrement considérable des conditions de financement des gouvernements », selon Pierre Cailleteau, qui pense que les taux d’intérêt à long terme pourraient se tendre plus rapidement sous l’effet de l’abandon progressif des politiques quantitativistes. « La fin des conditions financières exceptionnellement favorables lèvera le voile sur ce que la crise internationale a en réalité coûté aux États », prophétise-t-il. 

L’étude met aussi l’accent sur quelques données-clefs, notamment sur le fait que les États notés Aaa  n’auront vraisemblablement pas le luxe d’attendre que la reprise soit assurée pour annoncer, voire mettre en oeuvre, des politiques d’assainissement budgétaire crédibles, précise Moody’s, qui ajoute que ces Etats, dont la qualité financière actuelle ne résisterait pas à une autre croise financière, vont chercher à isoler leur bilan d’un certain nombre d’engagements conditionnels. « Ceci pourrait, dans certains cas, semer le trouble sur les marchés », selon Pierre Cailleteau. 

Pour rebondir sur la situation grecque récente, Moody’s estime que l’appartenance à l’UEM confère à certains pays une protection contre le risque de liquidité, mais qu’elle « ne les préservera pas d’un risque d’insolvabilité à long terme ». 

Et Pierre Cailleteau de conclure « malgré un lent processus de convergence du risque souverain à l’échelle internationale – à savoir le resserrement de l’écart de notation entre les pays riches et les plus pauvres du G20 – les pays BRIC sont loin d’être prêts de détrôner les grands Aaa comme points d’ancrage du risque de crédit ».

source boursier.com dec09

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