L’éventualité d’un resserrement de la politique monétaire en Chine et la menace du protectionnisme sont deux risques qu’il convient d’avoir en tête pour l’analyse des statistiques publiées en Chine.
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Globalement encourageantes, elles ont contribué à donner un coup de fouet aux marchés.
La production industrielle, ressortie meilleure qu’attendu avec une hausse de 19,2 % sur un an contre une anticipation de 18,2 %, a stimulé la confiance des investisseurs.
Par ailleurs, l’inflation est redevenue positive en novembre pour la première fois en dix mois, bien que l’inflation des prix non alimentaires progresse depuis juillet. Eu égard au premier des deux risques identifiés(protectionnisme et relèvement des taux), cela constitue un point important. Les effets de base sur les prix alimentaires (et énergétiques) sont tels qu’ils accentueront la pression sur l’inflation headline en Chine et ailleurs dans les prochains mois – ce qui n’aura pas échappé aux autorités chinoises.
Cependant, les statistiques à l’exportation ont déçu et restent en repli sur un an. Si la baisse des exportations a décéléré en novembre pour revenir à -1,2 % contre -13,8 %, le consensus anticipait une hausse de 1,4 % sur un an.
Parallèlement, les importations ont surpris en s’appréciant de 26,7 % sur un an, ramenant l’excédent commercial à 19,1Md$.
Si les exportations sont décevantes, la reprise semble d’actualité, les conditions monétaires restent accommodantes. Un analyste sell -side a souligné que la production industrielle avait surpris positivement le mois dernier en dépit d’un investissement en capital fixe et de ventes de détail plus faibles, ce qui laisse penser que la production se tourne de plus en plus vers l’export. D’ailleurs, cette analyse estime que la production destinée à l’export s’est accrue de 5,3 % sur un an après une baisse de 7,3 % en octobre. Ainsi, malgré des statistiques décevantes en novembre, les conditions sont en place pour un rebond des exportations chinoises. Il est donc probable que l’attention se porte sur le deuxième risque : le protectionnisme.
Ces dernières semaines, plusieurs responsables politiques de la zone euro et du Japon se sont plains de la vigueur de leur devise. Ils ne se réjouiront guère d’apprendre que le RMB s’est déprécié sur un an de 11,9 % en termes réels (soit la dépréciation la plus forte depuis 1991 en dehors de la dévaluation de 1994). Les exportateurs chinois bénéficient d’un énorme avantage compétitif.
Concernant le risque de resserrement monétaire plusieurs conditions sont requises pour que les autorités chinoises envisagent de resserrer leur politique monétaire.
Il faudrait notamment une reprise de l’emploi ; une croissance du PIB réel de plus de 10 % ; Une inflation headline de 2 %-3 % ; un rebond des exportations et un accroissement de l’excédent commercial sur 12 mois.
Certes, la volonté d’ajustement de Pékin est manifeste : Le gouvernement vient de réinstaurer une taxe sur les ventes immobilières pour limiter la spéculation. , Les autorités ont ainsi lancé un véritable cri d’alarme quant à la croissance excessive du prix de l’immobilier dans certaines villes touchées par la spéculation et ont annoncé, parallèlement, un durcissement des conditions d’achat de terrains A été décidé aussi d’élever à 11 % le taux de réserves obligatoires pour les grandes banques. Les autorités souhaitent ainsi renforcer le contrôle des risques face à l’explosion des crédits.
Cependant, les dernières statistiques laissent penser que les conditions listées plus haut pourraient être remplies avant la fin du 1er trimestre 2010, ce qui contraindrait les autorités chinoises à adopter des mesures encore plus radicales (telle une remontée des taux courts)
Par ailleurs, hors de la Chine, il est peu probable que le ré-élargissement des excédents et le rebond des exportations soient impressionnants et ceci compte tenu et du niveau plancher des taux US, d’un dollar faible et des velléités protectionnistes des démocrates américains
Protectionnisme et remontée des taux les deux risques sont donc devenus omni présents sur les marchés financiers chinois : l’année du Tigre promet d’être volatile.
EN COMPLEMENTS :
Commentaire : La politique des Banques Centrales et la Fed en particulier oscillent entre croissance et risque inflationniste (cliquez sur le lien)
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Des parlementaires américains ont déposé cette semaine un projet de texte visant à durcir la clause «Achetez américain» (Buy American) qui mécontentait déjà les principaux partenaires commerciaux des États-Unis.
Le représentant Dan Lipinski et le sénateur Russ Feingold, tous deux des alliés démocrates du président Barack Obama, estiment que leur texte soutiendra l’emploi aux États-Unis, pays qui connaît un taux de chômage à deux chiffres.
«Il est déjà inadmissible en temps normal que les dollars des contribuables américains finissent inutilement dans les poches des travailleurs chinois ou d’autres pays. Mais pendant la pire récession en plus d’un quart de siècle, c’est une honte», déclare M. Lipinski dans un communiqué.
«En achetant des biens fabriqués aux États-Unis à chaque fois que c’est possible, notre gouvernement fédéral enverra un message simple aux travailleurs américains: nous vous soutenons», a expliqué pour sa part M. Feingold mercredi.
Initialement, la clause «Buy American» interdisait l’achat d’acier, de fer ou de produits manufacturés étrangers pour des projets financés dans le cadre du plan de relance de quelque 800 milliards de dollars de l’administration Obama.
Après des critiques et des accusations de protectionnisme provenant du Canada et de l’Union européenne, les sénateurs en ont adopté une version allégée stipulant que le plan de relance doit être conforme aux règles des traités internationaux signés par Washington.
Le projet déposé par les deux parlementaires et soutenu par plusieurs syndicats américains vise à limiter le plus possible le recours à des clauses dérogatoires. Il prévoit que les organismes fédéraux rendent publiques toutes leurs demandes et les décisions prises en matière de dérogations.
«Cela mettra la pression sur les organismes et permettra de s’assurer que leurs décisions résistent à un examen minutieux, les contribuables pourront juger par eux-mêmes si les dérogations sont justifiées et les entreprises américaines auront une chance de se battre pour obtenir des contrats», explique le bureau de M. Lipinski
SOURCE AFP dec09
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Les banques chinoises devront lever 500 milliards de yuans en Bourse en 2010 (presse)
Les banques chinoises vont devoir lever 500 milliards de yuans (73,2 milliards de dollars) en 2010 pour renforcer leurs fonds propres face aux créances douteuses, après l’explosion du crédit cette année, a indiqué lundi un journal d’Etat chinois.
L’une des leçons à retenir de la crise financière mondiale est l’importance de maintenir des capitaux propres, le meilleur moyen d’y parvenir étant d’émettre des actions, souligne le Securities Times, citant une des principales autorités de régulation bancaire.
“Les banques ont un grand besoin des marchés des capitaux” pour lever des fonds, a déclaré Li Fuan, directeur de la Commission chinoise de régulation bancaire, lors d’un forum ce week-end.
Les prêteurs chinois subissent une forte pression pour augmenter leur capital après que les nouveaux prêts ont atteint un montant record de 7.400 milliards de yuans au premier semestre 2009, alors que les banques répondaient aux appels du gouvernement chinois à injecter de l’argent dans l’économie.
Le rythme des nouveaux prêts s’est ralenti ces derniers mois mais le volume des prêts devrait rester élevé l’année prochaine.
L’autorité de régulation avait averti précédemment les banques qu’elle allait leur imposer de réduire leurs activités à moins qu’elles ne renforcent leurs défenses contre les mauvais prêts, au moment où Pékin tente de donner un coup de frein au crédit record.
Début décembre, elle avait élevé les fonds de réserves obligatoires pour les grandes banques de 8% à 11% ,pour mieux contrôler les risques. Ce taux a été fixé à au moins 10% pour les petits et moyens prêteurs.
Le chiffre de 500 milliards de yuans comprendrait 100 à 200 milliards de yuans pour l’Agricultural Bank of China, l’une des quatre grandes banques d’Etat chinoises, qui devrait s’introduire en Bourse, selon Li Fuan.
source afp dec09
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