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Trappe à Dettes : France / la dette dépasse les 75% du PIB

Au troisième trimestre, la dette brute au sens de Maastricht s’est élevée à 1.457,4 milliards d’euros, à 75,8% du PIB. La hausse de l’endettement de l’Etat et de la sécu explique cette évolution.

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La dette publique brute (Etat, sécurité sociale et collectivités locales) poursuit sa hausse. A la fin du troisième trimestre, la dette brute au sens de Maastricht (cliquez sur le lien) s’élevait à 1.457,4 milliards d’euros, en augmentation de 29,4 milliards par rapport au trimestre précédent, selon les chiffres publiés (cliquez sur le lien)par l’Insee ce mardi. «Exprimée en pourcentage du PIB, elle se situe approximativement à 75,8%, en hausse de 1,9 point», précise l’Institut national de la statistique. Au deuxième trimestre, la dette avait atteint 73,9% du PIB.

La hausse observée sur la période , moindre que celle observée lors du deuxième trimestre (+61,1 milliards d’euros), a été tirée notamment par la progression de l’endettement de l’Etat. Afin de financer le déficit budgétaire, l’Etat a creusé sa dette de 23,4 milliards d’euros. L’endettement a également financé une prise de participation de la Société de prise de participation de l’Etat dans une banque française, le Crédit Agricole, de 3 milliards d’euros,(cliquez sur le lien) ajoute l’Insee.

Les administrations de sécurité sociale ont aussi contribué à la hausse de la dette publique brute à hauteur de 5,9 milliards d’euros, «en particulier sous l’effet d’une hausse de l’endettement de l’Acoss (+3,9 milliards d’euros)», détaille l’Insee.

Le gouvernement a prévu dans son projet de loi de finance que la dette devait encore progresser jusqu’à 77,9% du PIB à la fin de l’année. En 2010, il table sur une dette à 84% du PIB, sans prendre en compte le grand emprunt.

Par ailleurs, la dette publique nette, qui inclut la trésorerie et les placements à court terme, est en plus forte augmentation, sur la période, que la dette brute. Elle s’est alourdie de 57,1 milliards d’euros par rapport au deuxième trimestre, s’élevant fin septembre à 1.331,5 milliards d’euros. En cause, une «forte diminution de la trésorerie de l’Etat (-28,3 milliards d’euros), qui retrouve un niveau proche de celui d’il y a un an», explique l’Insee

JDF | 30.12.2009

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : La dette publique française : risques, fausses solutions et perspectives (cliquez sur le lien)

  • Dette : la France, pas meilleure que l’Espagne

Guillaume Guichard (lefigaro.fr) 

France, Espagne et Royaume-Uni, même combat contre la dette. Selon l’agence de notation Fitch Ratings, Paris est à mettre dans le même sac que ses deux dispendieux voisins : il y a urgence à annoncer un programme de retour(cliquez sur le lien) à l’équilibre des finances publiques s’ils veulent conserver leur prestigieuse note «AAA». Pour ces trois pays, argumente l’agence, la dette s’élèvera à plus de 90% du PIB en 2011 (cliquez sur le lien). Or, elle fixe la limite acceptable pour un pays noté «triple A» à 80%.

«L’Angleterre, l’Espagne et la France doivent mettre en œuvre une politique budgétaire crédible dans les prochaines années, étant donné le rythme de dégradation de leurs comptes et les défis auxquels ils devront faire face pour stabiliser leur endettement», écrit Fitch. En cas d’inaction, «la pression sur la note de leur dette s’intensifiera». Traduction: s’ils ne jugulent pas leurs déficits ils verront leurs notes dégradées, ce qui alourdira la charge des intérêts.

L’agence de notation est-elle trop sévère avec la France en la plaçant sur le même plan que ses deux voisins ? «Contrairement à la France, les moteurs de la croissance britannique -l’endettement- et de l’économie espagnole le bâtiment et les fonds européens- ont été très sévèrement touchés par la crise», tempère en effet Jean-Christophe Caffet, économiste à Natixis.

La France est entrée dans la crise avec une dette lourde

De plus, les déficits budgétaires britannique et espagnol, reflet de leur situation économique, se sont creusés beaucoup plus rapidement. Fitch le reconnaît, notant que ces deux pays, avec les Etats-Unis, «ont subi une plus rapide détérioration des finances publiques et font face à un plus grand défi budgétaire en terme de réduction de la dette publique».

Reste que la France a abordé la crise en moins bonne posture(cliquez sur le lien). En 2007, alors qu’elle était lestée par une dette représentant 69,9% du PIB, l’Espagne plafonnait à 42,1% et le Royaume-Uni à 46,9%. En 2011, la France sera encore dans la moins bonne position des trois, avec un ratio dette sur PIB de 99,2%, contre 94,1% pour le Royaume-Uni et 74,3% pour l’Espagne.

Surtout, Paris manque de crédibilité, comme Londres et Madrid. «Les investisseurs savent que l’Allemagne fera le nécessaire pour réduire sa dette c’est inscrit dans la loi, mais ils ignorent quelles seront les réactions de la France», décrypte Philippe Waechter, directeur de la recherche économique à Natixis Asset Management. «Habituellement, les gouvernements français se contentent de dire que ça ira mieux demain. C’est peut-être suffisant lorsque tout va bien, mais cela ne l’est plus aujourd’hui, comme le souligne Fitch, vu l’ampleur du dérapage des finances publiques», ajoute Philippe Waechter.

La France va donc devoir redresser ses finances, ne serait-ce que pour disposer de marges de manœuvres en cas de second choc économique.

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