Art de la guerre monétaire et économique

La zone euro n’est pas une zone monétaire optimale et elle va payer le prix de ses errances et erreurs…

Quand la zone euro a été créée, la littérature économique s’est demandé s’il s’agissait d’une zone monétaire optimale. Le grand Milton Friedman l’avait qualifié en son temps  de “Frankenstein économique” Aujourd’hui nous avons la preuve que la zone euro n’est pas une zone monétaire optimale, et bientôt nous saurons pourquoi c’est important, écrit Martin Wolf, éditorialiste au Financial Times….

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

Comme le taux de change ne peut varier entre les pays membres, d’autres variables doivent s’ajuster lors d’un choc, comme le PIB et le chômage. Depuis le sommet conjoncturel, la baisse du PIB européen est plus forte que celui des Etats-Unis. Par ailleurs, on a longtemps pensé que les déséquilibres de comptes courants étaient sans impact dans une zone monétaire. C’était une erreur. Les pays à fort déficit courant s’en aperçoivent maintenant, comme l’Espagne. L’ajustement fiscal sera douloureux. Dans les pays périphériques de la zone euro, c’est une récession structurelle qui s’est mise en place. Une vague de défauts de paiements, privés et publics, est à craindre. Mais la crise de la périphérie n’est pas un accident. Elle est inhérente au système…Le petit Nicolas va ètre encore dans tous états et déclarer une nouvelle guerre fiscale  !!!!

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE L’ARTICLE DU WSJ :

La zone euro va payer le prix de ses erreurs

La zone euro a été moins frappée que d’autres par la récession, mais elle risque aussi de manquer le meilleur de la reprise en 2010.

Grâce à la nette amélioration observée aux troisième et quatrième trimestres, l’économie de la zone euro s’est probablement contractée de moins de 4% l’an dernier. Mais ce repli moins fort qu’attendu est largement dû aux dépenses publiques, et une fois que ce robinet sera fermé, la région paiera le prix de ses problèmes structurels.

La croissance du produit intérieur brut de la zone euro est d’abord menacée par l’arrivée à échéance des programmes de prime à la casse, qui ont été les principaux moteurs de la reprise de l’activité manufacturière en France et en Allemagne, les exemples du passé suggérant que ces mesures ne font qu’avancer dans le temps les achats automobiles des ménages.

Ensuite, les entreprises européennes n’ont pas profité de la récession pour réduire leurs coûts à hauteur de ce qu’ont réalisé leurs homologues américaines. Elles prendrons donc le chemin de la reprise en s’appuyant sur une productivité et une rentabilité médiocres.

Malgré une baisse de 4,5% du PIB à la fin du troisième trimestre, l’emploi n’a diminué que de 1,8%, soutenus en partie par les aides publiques. En conséquence de quoi, la zone euro ne connaîtra probablement qu’une reprise sans emploi et pourrait être confrontée aux restructurations et aux consolidations sectorielles nécessaires à l’élimination des capacités excédentaires.

Selon la Société Générale, la croissance des salaires réels sera presque nulle en 2010 dans la zone euro tandis que la consommation des ménages n’augmentera que de 0,2%, contre une hausse de 2,5% attendue aux Etats-Unis.

La vigueur de l’euro, qui s’est apprécié face au dollar et à la livre, devrait également poser problème, pas tant pour des économies dynamiques comme l’Allemagne que pour certaines, plus mal en point, comme l’Irlande, la Grèce et l’Espagne, qui risquent encore de perdre de leur compétitivité à un moment où elles ont besoin d’exporter pour stimuler la croissance et compenser un ralentissement de la demande intérieure.

La grande disparité des conditions économiques au sein des Etats membres de la zone euro pourrait bien compliquer la tâche de la Banque centrale européenne. La récente hausse des rendements des emprunts d’Etat grecs et irlandais a coïncidé avec les mises en garde la BCE, qui a demandé aux banques de réduire leur dépendance aux liquidités fournies par la banque centrale.

Avec le retrait progressif des mesures de soutien de la BCE en 2010, un regain de volatilité semble inévitable, ce qui pèsera sur les finances publiques et le coût de financement des banques, et pourrait potentiellement freiner la croissance de la région.

Il est possible que la BCE adopte une stratégie plus prudente que d’autres banques centrales en maintenant des taux d’intérêt faibles pour la majeure partie de 2010, et qu’elle se concentre sur le retrait des liquidités. Mais même dans un tel cas de figure, il y a peu de chances que la morosité ambiante disparaisse: Société Générale attend seulement 1,5% de croissance dans la zone euro en 2010, contre plus de 3% aux Etats-Unis.

-Simon Nixon, The Wall Street Journal janv10

EN COMPLEMENTS :

Tableau d’évaluation des risques liés à l’endettement public Zone Euro et Etats-Unis (cliquez sur le lien)

Charles Gave : Tragédie grecque (cliquez sur le lien)

Commentaire : l’Art de la guerre économique / la Guerre larvée des changes (cliquez sur le lien)

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