Au seuil d’une année décisive
1. Retour à une situation de «conundrum»
Lorsque les responsables des banques centrales ne savent pas sur quel pied danser, ils ne le disent généralement pas, ou en tout cas pas de manière directe. S’interdisant un tel état d’esprit, ils emballent au lieu de cela leur manque de vision dans un joli discours ou, mieux encore, dans de véritables énigmes. Parler d’énigmes par énigmes n’est pas dénué d’un certain attrait intellectuel, et l’ancien gouverneur de la Fed Alan Greenspan était incontestablement passé maître en la matière….
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Comme on le sait, Greenspan est parvenu jusqu’à la fin de son long mandat ou presque à prononcer des allocutions souvent interminables sans rien dire de véritablement consistant. Il parlait par énigmes même quand la situation n’avait rien d’énigmatique. En 2005, alors qu’il s’achoppait à une question apparemment insoluble, il y répondit en se servant d’une expression tout aussi incompréhensible, comme lorsque les médecins sont contraints d’annoncer un diagnostic fatal. La formule avait pour nom «conundrum». Une «contradiction logiquement déduite qui échappe à une résolution simple» a évidemment une autre résonnance que le terme de «perplexité», tant il est vrai qu’on ne saurait s’avouer perplexe lorsque l’on est à la tête d’une institution dont l’unique valeur réside dans la confiance dont elle jouit aux yeux de l’opinion mondiale.
L’énigme en question concernait une curieuse constellation dans la structure des taux en dollar, laquelle, sauf erreur de notre part, constituait par ailleurs les signes avant-coureurs de la catastrophe qui allait s’abattre sur le système financier. C’est en effet en 2005 que l’on a pris conscience pour la première fois de la gigantesque roue que s’étaient mis à faire tourner les opérateurs actifs à l’échelle globale – à savoir les grands conglomérats de la banque et de l’assurance, les banques d’investissement ainsi que les non-banques évoluant dans leur giron comme les hedge funds et les «special purpose vehicles». Tous spéculaient sur un seul et même scénario futur: la poursuite de la politique monétaire du gradualisme couronnée jusque-là d’un immense succès et le maintien de la garantie de liquidité aplanissant tous les problèmes réels, fournie par la banque centrale américaine.
Cette spéculation en masse dans une seule et même direction avait entraîné des déplacements de l’offre et de la demande de capital sur les différenteséchéances, aboutissant ainsi au conundrum cher à Greenspan. Les voix qui soutenaient à l’époque que l’énigme n’en était pas une ne se sont visiblement guère fait entendre, ou peut-être la nouvelle étaitelle trop déplaisante, toujours est-il que l’on a laissé la fête se poursuivre. Deux années de nouba supplémentaires, ce n’est pas rien!
Les conundrums ne devraient pas survenir trop souvent, serait-on tenté d’objecter, et ce pour plusieurs raisons.
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