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La taxe Obama entamerait la solvabilité des banques américaines

Elle accroîtrait le coût de l’entretien des portefeuilles d’actifs destinés à favoriser la liquidité des établissements, selon Moody’s

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La finance n’en finit pas de faire ses comptes face aux projets de taxes et de lois proposés par l’administration Obama limitant l’activité des banques sur les marchés. Selon l’agence de notation Moody’s, l’effet de la «taxe de responsabilité» des banques (Financial Crisis Responsibility Fee) ne sera pas mince.

Pour rappel, cet impôt consisterait à prélever 15 points de base (0,15%) du passif non garanti des établissements américains (possédant plus de 50 milliards de dollars d’actifs).

Les passifs concernés sont déterminés en soustrayant les fonds propres (classés tier one par le régulateur) et les dépôts garantis des actifs totaux. L’administration estime que cette taxe devrait lui rapporter 90 milliards de dollars au cours des dix prochaines années. Moody’s a calculé son effet sur la rentabilité de six grands groupes bancaires (voir tableau). «Réduire la rentabilité et accroître le prix de la liquidité disponible fragilise la solvabilité des banques concernées par l’impôt», écrit Peter Nerby, l’auteur de l’étude.

Moody’s souligne en effet qu’une telle taxe alourdirait leur coût de financement. Le maintien des «pools» de liquidité serait ainsi plus onéreux. Or, «les banques gérées avec prudence entretiennent des portefeuilles de liquidité, financés par les passifs garantis, qui peuvent être vendus ou nantis pour faire face à leurs besoins à court terme de fonds de roulement», explique Peter Nerby.

Selon Moody’s, ces portefeuilles auraient représenté environ 20% des actifs de Goldman Sachs et de Morgan Stanley en 2009. « Si une banque décide de réduire ses pools en raison de leur coût alourdi par la taxe, sa solvabilité en serait affaiblie », conclut l’analyste de l’agence de notation

 

 

Par Antoine Landrot – agefi 27/01/2010

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