Art de la guerre monétaire et économique

Matières Premières : voici comment la Chine manipule les cours…

A l ‘image d’une accumulation outrancière de devises la Chine poursuit sa politique économique  mercantiliste en stockant de manière spéculative et à des fins de manipulation des cours  les Matières Premières…   

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 Le prix de l’argent intègre d’ores et déjà une bonne partie de la future croissance de la demande, comme la plupart des autres matières premières.

Le marché de l’argent ainsi que ses divers véhicules d’investissement ont généré un léger excédent en 2009. Bien qu’une amélioration de la demande, surtout industrielle, soit attendue en 2010 et 2011, la production devrait s’accroître. Nous pensons que le prix de l’argent intègre d’ores et déjà une bonne partie de la future croissance de la demande, comme la plupart des autres matières premières.

Concrètement, les fondamentaux de l’offre et de la demande ont faiblement influencé le prix de l’argent. En effet, ce dernier a été largement influencé par les mouvements du prix de l’or et les changements d’aversion au risque.

 Ces facteurs resteront déterminants pour le prix du métal blanc en 2010, et si, comme nous l’attendons, l’or perd de son dynamisme, l’argent risque de chuter au-dessous de 17 dollars l’once en 2010 et 2011.

Sur le long terme, les prix devraient partir à la hausse dès le second semestre 2011 en ligne avec une reprise du cours de l’or, soutenu par la diminution des surplus. Un retour du prix de l’argent au-dessus de 20 dollars l’once est probable avant 2012. Par ailleurs, l’or devrait rester principalement au-dessus de 1000 dollars l’once à moyen terme, offrant ainsi un soutien au cours de l’argent. Ajoutons que le marché physique est de plus en plus dépendant des investissements financiers. Ceux-ci absorbent le surplus persistant sur le marché. L’utilisation croissante de ces produits d’investissement a un impact plus important sur les cours de l’argent que sur ceux de l’or.

En 2009, l’importante augmentation des importations chinoises a fortement influencé les prix des métaux de base. Sans nul doute, une grande partie de ces achats ont accru les stocks. Les principaux importateurs ont été le State Reserves Bureau (SRB) et les autorités provinciales chinoises. Il est probable que les consommateurs aient également contribué à ces mouvements. Nous sommes convaincus que le stockage s’est produit à des fins surtout spéculatives. Hormis les chiffres du SRB, il demeure difficile de quantifier le volume total et d’identifier les acheteurs.

Nous avons effectué une analyse visant à comparer les estimations de la demande chinoise (notamment la production domestique et les importations nettes) sur ces derniers trimestres avec les estimations de consommation réelle. La différence entre les deux permet d’évaluer le volume de stockage des métaux de base en Chine, mais nous ne pouvons cependant en déduire les raisons finales. Nos analyses nous laissent penser:

– Il y aurait eu une accumulation de stocks de cuivre raffiné atteignant jusqu’à 1,4 million de tonnes, durant cinq trimestres successifs, jusqu’au quatrième trimestre 2009. Cela dépasse les achats publiés par le SRB, l’autre partie des acquéreurs n’étant pas connue.

– L’accumulation des stocks d’aluminium, sur six trimestres consécutifs jusqu’au quatrième trimestre 2009, a atteint 1,4 million de tonnes dont 40% durant le deuxième trimestre en 2009. Plus de 40% du stockage vient du SRB.

– Près de 1,1 million de tonnes de zinc aurait été stocké, soit l’équivalent de cinq semaines de la demande mondiale. Les achats de la SRB représentent 15% du total.

– L’accumulation de nickel a pu dépasser les 150 000 tonnes, soit plus de six semaines de la demande mondiale, sans implication de la SRB. Le déstockage a commencé au dernier trimestre 2009.

Comme prévu, les importations de métaux de base de la Chine ont considérablement baissé entre le deuxième et le quatrième trimestre en 2009. Cependant, ils dépassent les besoins. Nos calculs suggèrent que l’accumulation des stocks se poursuit à des fins spéculatives. Les importations chinoises devraient baisser davantage ces prochains mois et provoquer une diminution du stockage. Le risque de prochain déstockage est bien plus important sur le zinc et le nickel que sur le cuivre ou l’aluminium.

Par Nick Moore Head of Commodity Strategy, RBS fev10

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