Ernst & Young

Mondialisation : Retour sur le rapport publié par Ernst & Young en collaboration et l’Economist Intelligence Unit (EIU)

Risques gérables de déglobalisation

Certains évoquent déjà un vrai phénomène de repli. Mais la solution viendra sans doute des domaines de la technologie.

La crise financière a mis à mal la mondialisation de l’économie, que les Anglo-Saxons – et avec eux de plus en plus d’Européens – appellent la globalisation. Pas durablement, espèrent ses partisans, mais de façon suffisamment significative pour que l’on commence à parler de «déglobalisation».

Le cabinet d’audit Ernst & Young vient de publier son quinzième Globalization Index qui, comme les précédents, porte sur les 60 premiers pays de la planète (par l’importance de leur PIB).

Cinq familles de facteurs concourent à la définition du concept:

 ouverture au commerce international, mouvements de capitaux, échanges de technologies et d’idées, mouvements de main-d’oeuvre et intégration culturelle au monde.

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 L’index mesure ces paramètres par rapport au PIB des pays en question. Il en résulte que les petits pays fortement tributaires des échanges atteignent un plus haut degré de globalisation que les plus grands qui peuvent compter sur un vaste marché domestique, même si les montants totaux échangés internationalement par eux sont beaucoup plus élevés. L’index ne reflète donc pas la globalisation d’un pays dans l’absolu, mais le degré de son insertion dans l’économie mondiale tel qu’il est observable ou vécu de l’intérieur de ce pays.

En 2009, Singapour a remporté la palme. Ile suivie d’assez près d’une autre île, Hongkong. La Suisse occupe la septième place. Elle est précédée par 4 pays européens: l’Irlande, la Belgique, la Suède et le Danemark. Décidément, la revanche des petits sur les grands est éclatante. Les Etats-Unis occupent le vingtquatrième rang.

L’année 2008 a enregistré une contraction dramatique des mouvements de capitaux, due pour une large part au manque de liquidités et au surendettement des principaux groupes financiers.

 Le commerce international des 60 pays répertoriés par l’index a chuté de 14% en 2009.

La brutalité de cette baisse a plusieurs causes:

contrairement aux crises précédentes et notamment à celle, technologique (dotcom), de 2001, le choc n’a cette fois épargné aucun pays; grâce à des perfectionnements technologiques et infrastructurels considérables, les chaînes d’approvisionnement sont aujourd’hui beaucoup plus complexes et intégrées qu’elles n’étaient. L’exemple de la distribution des véhicules automobiles, fortement répartie et interconnectée à travers les continents, est symptomatique à cet égard.

 Le financement du commerce s’est tari, le crédit aux importateurs et exportateurs a été fortement réduit.

Enfin, les mouvements transfrontaliers de main-d’oeuvre ont ralenti. Entre 2007 et 2009, 40 à 60 millions de personnes ont perdu leur emploi, selon les estimations de l’OIT. Pour la première fois depuis 10 ans, les envois privés de fonds des travailleurs émigrés aux PVD ont baissé de 5% en 2009.

La globalisation résiste surtout grâce à la technologie (téléphonie mobile et Internet en tête).

C’est frappant dans le cas de l’Irlande, qui doit en grande partie sa troisième place au palmarès de la globalisation au fait qu’elle a su, grâce à son environnement opérationnel sûr et à une main-d’oeuvre bien formée, se hisser au rang de plate-forme (hub) d’échange global de technologies.

 Si, comme Ernst & Young croit pouvoir l’espérer, la globalisation redresse la tête en 2010, c’est pour une large part à la technologie qu’elle le devra.

HENRI SCHWAMM Université de Genèv FEV10

EN COMPLEMENT : La globalisation ralentit….. (cliquez sur le lien)

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