Europe

Commentaire : Zone Euro / Les CDS révèlent un système financier fragile

A quel moment la situation du système financier européen a-t-elle été le plus tendue ?

 Aussi surprenant que cela puisse paraître, la réponse est la semaine dernière, du moins à en juger par l’évolution des prix sur le marché des dérivés de crédit.

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Les problèmes d’endettement de la Grèce et la polarisation des inquiétudes sur les risques souverains ont fait grimper un indicateur très surveillé – le coût relatif de la protection contre le risque de défaut des émetteurs du secteur financier par rapport à l’ensemble des entreprises – à un niveau record. Ce mouvement montre clairement que le système financier demeure fragile.

Pendant la crise, l’écart entre l’indice Markit iTraxx Europe de 125 grandes entreprises, dont des banques, et l’indice Markit iTraxx Senior Financials de 25 banques et assureurs a servi de baromètre de la santé du système financier.

En effet si le coût de l’assurance contre le risque de défaut est plus élevé pour les établissements financiers que pour l’ensemble du marché, cela suggère que les investisseurs sont préoccupés par le risque systémique.

Cette semaine, cet écart est monté au niveau record de 14 points de base, ce qui est encore plus élevé que le niveau qu’il avait atteint après la faillite de Lehman Brothers.

Les événements en Grèce ont remis en question la certitude que le système financier sera protégé du risque. Ils ont notamment soulevé des doutes quant à la capacité des pays à se porter à nouveau au secours de leurs banques en cas de besoin, et ont fait craindre que le système bancaire soit le biais par lequel les problèmes souverains se répercuteront sur l’économie réelle. Ces craintes sont à l’origine de la sous-performance des dérivés de crédits des établissements financiers par rapport à ceux des entreprises non financières.

Les disparités sont très fortes : au sein même de l’indice Senior Financials, les banques notées AA- se négocient à 118 points de base, tandis que les assureurs notés A+ sont à 88 points de base; au sein de l’indice iTraxx Europe, les banques présentent une prime de risque d’environ 14 points de base de plus que les groupes cycliques de produits de consommation notés BBB, souligne ING.

Même les banques solides – comme BNP Paribas, qui a publié de bons résultats mercredi dernier et est considérée par beaucoup comme l’une des gagnantes de la crise – ont enregistré une forte hausse de la prime de risque de leurs CDS. La hausse de 40 points de base du CDS de BNP depuis début janvier semble être liée à l’augmentation de 30 points de base du coût de l’assurance contre le risque de défaut sur la dette souveraine de la France. On lira avec soin à ce propos l’excellente analyse de Jean Pierre Chevallier :  BNPas de panique, on coule ! (cliquez sur le lien)

 Si les craintes concernant les dettes souveraines s’apaisent, l’écart entre les deux indices devrait se restreindre. Des signes en ce sens sont déjà perceptibles, après le succès la semaine dernière de l’émission espagnole d’emprunts d’Etat à 15 ans, qui a permis d’atténuer la nervosité du marché.

Il semble peu probable que l’on assiste à un retour aux niveaux de 2005, lorsque les institutions financières étaient considérées comme beaucoup plus sûres, et que leurs CDS étaient à environ 20 points de base en dessous de ceux des groupes non financiers. Des Etats moins surs qui garantissent des Banques plus surs du tout   voilà qui donne aux investisseurs une marge d’action et de réflexion !!!!

Source newswire fev10

EN COMPLEMENTS INDISPENSABLESComparatif du spread (écart) de risque (mesuré par le niveau des cds) entre dettes du secteur financiers et dettes souveraines en Europe (cliquez sur le lien)

Valeur des CDS souverains en Europe comparés aux CDS de leurs entreprises non financières et financières (cliquez sur le lien)

 

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