Etats-Unis

WSJ : La Fed distille peu d’indices sur sa politique

La recherche d’indices sur la politique monétaire à venir de la Réserve fédérale des Etats-Unis dans le commentaire suivant la décision sur les taux de la banque centrale s’est avérée particulièrement ardue ce mois-ci.

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Sans surprise aucune, mais encore sur division, le Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) a reconduit la fourchette de 0,0% à 0,25% de négociation de son taux directeur.

Les autorités monétaires répètent qu’elles anticipent toujours que «les conditions économiques, qui incluent le faible taux d’utilisation des ressources, les modestes tendances inflationnistes et la stabilité des attentes inflationnistes, concourront sans doute au maintien des taux fédéraux exceptionnellement faibles pour une période étendue».

Plusieurs intervenants s’attendaient à ce que cette phrase de plus en plus discutée soit modifiée

Thomas M.Hoenig, président de la Réserve fédérale de Kansas City, a continué à se démarquer, ce en quoi il a raison, mais personne n’a adopté son point de vue.

Selon T.Hoenig, la mention de « période prolongée » de taux proches de zéro ne se justifie plus puisque l’économie et les marchés se redressent peu à peu.

 Thomas Hoenig, qui s’était opposé à cette politique en janvier, a réitéré sa dissidence hier. Fait rare dans un communiqué de la Fed, on y précise que M. Hoenig juge que le maintien de cette fourchette de négociation n’est plus pertinent «parce qu’elle pourrait mener à la création de déséquilibres financiers et mettre à risque à long terme la stabilité financière et macroéconomique». La fourchette est en place depuis décembre 2008.

 Il estime que modifier cette formulation constituerait un moyen peu risqué de préparer les marchés et l’opinion publique au moment où les taux proches de zéro seront devenus accommodants. Aucun changement de taux effectif ne devrait intervenir en 2010.

Le communiqué, qui est en substance une copie conforme de celui de janvier, a été accueilli sans enthousiasme par les investisseurs. Le statu quo de la Fed était anticipé par les observateurs

En faisant son diagnostic de l’économie américaine, la Fed a salué «la hausse significative des dépenses des entreprises en équipement et logiciel» et, dans une moindre mesure «la stabilisation du marché du travail», toujours marqué toutefois par «un chômage élevé».

Contrairement à janvier, les autorités s’inquiètent cette fois-ci que «les mises en chantier stagnent à des niveaux déprimés». En février, elles se sont élevées à 575 000 et étaient à la baisse de 5,9%, alors que les permis de bâtir ont aussi diminué. Au début de 2006, au sommet de la bulle, les coulées de fondation atteignaient 2,3 millions de logements

Dans ce contexte, l’unique indication d’une rupture d’avec la politique des taux zéro réside dans la vision du marché du travail. Comme l’emploi joue un rôle central, notamment dans la consommation des ménages, le commentaire du comité de politique monétaire selon lequel le marché du travail se stabilise pourrait se révéler significatif. En comparaison, le commentaire du 27 janvier se contentait d’évoquer une détérioration moins marquée du marché du travail.

Le commentaire de mardi soir souligne des éléments tant négatifs que positifs pour l’économie, ainsi qu’une inflation encore faible. L’évolution de la politique monétaire devrait donc demeurer extrêmement lente.

Neal Lipschutz, Wall Street Journal mars10

EN COMPLEMENTS INDISPENSABLES : Jean Pierre Petit : FED /Quel contenu de l’Exit Strategy? (cliquez sur le lien)

FED : La vérité qui dérange de Thomas Hoenig ( Kansas) (cliquez sur le lien)

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