Point de vue de Nick Price, gérant spécialisé dans les marchés émergents chez Fidelity
A trois mois du coup d’envoi de la Coupe du monde de football 2010 en Afrique du Sud, l’intérêt pour ce marché émergent, jusqu’ici plutôt confidentiel, ne cesse de croître. A cette occasion Nick Price, gérant du Fidelity Funds – Emerging Europe, Middle East and Africa Fund, fait le point sur les leviers de croissance à long terme du marché Sud Africain, principalement liés à sa capacité de pénétration inégalée du continent africain et à ses liens renforcés avec les économies BRIC(1).
PLUS DAFRIQUE EN SUIVANT :
Les organisateurs de la Coupe du monde 2010 espèrent voir briller au-dessus de l’Afrique du Sud la même auréole que celle qui a couronné la Chine lors des JO de Pékin l’été dernier. Les estimations varient quant au bénéfice de l’organisation d’un tournoi de Coupe du monde. Un consensus semble se dégager autour d’une progression du PIB d’environ 0,5 %, générée essentiellement par le pouvoir d’achat d’au moins 350.000 (2) touristes étrangers attendus pour l’occasion. Quant à la consommation intérieure, les études divergent : certaines concluent à une augmentation des dépenses de consommation intérieure, d’autres à une redistribution ou anticipation des dépenses des ménages (3).
(1) BRIC : Brésil, Russie, Inde et Chine
(2) Source : Morgan Stanley, janvier 2010
(3) Bank Of America‐Merill Lynch, 2006
Grâce à la publicité positive autour de l’événement, la vague d’attention qui déferlera sur le pays devrait s’étendre au reste du continent, dans la mesure où il s’agit de la première édition d’une Coupe du Monde en Afrique. Selon Nick Price, Il est possible donc que ce tournoi aide le continent à faire évoluer son image de mendiant de la planète qui le poursuit depuis si longtemps.
Croissance et développement économique : En finir avec la dépendance à l’aide (cliquez sur le lien)
Les opportunités d’investissement liées à l’événement ne sont déjà plus d’actualité
Dans le cadre de la préparation de l’événement sportif, les opportunités d’investissement les plus intéressantes sont les grands projets d’infrastructure : construction ou remise en état de stades, de routes, d’aéroports, de chemins de fer et de réseaux de communications. Ces projets sont quasiment tous terminés et ne constituent donc plus des opportunités d’investissement actuelles.
Quant aux secteurs susceptibles d’être rentables au moment de l’événement, comme les activités de loisirs, le tourisme ou la production de boissons, les cours de bourse ont déjà intégré les performances attendues.
Dans ce contexte, selon Nick Price, les leviers de croissance durables et à long terme de l’Afrique du Sud sont à rechercher dans les fondamentaux à l’intérieur de ses frontières et à l’extérieur, davantage que dans la conjoncture liée à la Coup de Monde.
Les véritables opportunités dépassent le cadre de la Coupe du monde
L’Afrique du Sud occupe une position particulière sur le continent, avec une influence prépondérante à l’échelle locale et mondiale. Son économie et ses marchés financiers sont, de loin, les plus développés d’Afrique et, par conséquent, le pays permet très souvent d’accéder à des opportunités intéressantes sur tout le continent.
L’Afrique, une des régions les moins prisées parmi les marchés émergents, recèle quelques-unes des meilleures opportunités pour les investisseurs pionniers. On sait que le continent est riche en ressources naturelles, notamment en pétrole et en métaux précieux. Les arguments courants en faveur de l’investissement sur les marchés émergents s’appliquent également à cette région : une croissance forte et durable du PIB, une main-d’oeuvre importante et grandissante, un coût du travail inférieur, et un taux de croissance rapide de la productivité. En Afrique du Sud en particulier, la consommation connaît le développement le plus rapide du continent. Enfin le continent africain est l’une des rares régions du monde à avoir évité la récession en 2009 et il est sorti de la crise financière relativement indemne.
L’Afrique bénéficie de ses liens de plus en plus étroits avec les marchés émergents
L’exposition de l’Afrique au monde occidental développé est en train de décliner et de faire place à des liens renforcés avec les nouvelles locomotives économiques mondiales, telles que les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). Parfaite illustration de cette tendance : la Chine vient de supplanter l’Allemagne en tant que partenaire commercial privilégié de l’Afrique du Sud.
Le commerce du platine illustre de façon éloquente comment ces liens ont aidé le pays à éviter le pire durant la crise financière. L’Afrique du Sud est le premier producteur mondial de platine, principalement utilisé dans la fabrication des pots catalytiques automobiles. L’effondrement des ventes de voiture, l’an dernier, aurait eu un plus grave impact sur les mines de platine sans la possibilité d’écouler d’importantes quantités sur le marché chinois, où le commerce bijoux de platine est en plein essor. La demande devrait reprendre prochainement dans le secteur automobile, surtout sur les marchés émergents, et les perspectives restent favorables pour les producteurs de platine d’Afrique du Sud.
Métaux Précieux : Le platine sort tout juste la tête de l’eau (cliquez sur le lien)
De plus en plus de groupes importants misent sur le renforcement des liens entre l’Afrique et les BRIC, comme le conglomérat médiatique Naspers.
Naspers est un conglomérat de médias (télévision payant, Internet, presse écrite) basé au Cap. La télévision payante sur le continent africain constitue son activité centrale, qui génère le plus de trésorerie et qui, grâce à une faible concurrence, représente 60 % de ses bénéfices avec une croissance de 8 % par an (1). Mais du fait de l’exposition aux BRIC par le biais de participations importantes dans les entreprises locales de médias, le chiffre d’affaires global de Naspers a progressé de 30 % d’une année à l’autre1. Parmi les trésors de guerre de Naspers, on note une participation de 36 % dans la principale plateforme chinoise de réseau social Tencents1. Avec la pénétration croissante et prépondérante de Tencents auprès des 330 millions d’internautes chinois, Naspers offre des perspectives passionnantes. (1) source : chiffres issus du rapport annuel 2009 de Naspers de compétition en Afrique constitue en outre une véritable opportunité pour les entreprises qui fournissent la population croissante de consommateurs sur le continent.
L’Afrique du Sud bénéficie d’un accès privilégié à l’immense marché continental
L’Afrique du Sud n’a certes pas l’avantage de la taille des pays du BRIC, mais elle est capable d’utiliser cela à son avantage. Du fait de sa population inférieure à 50 millions, de nombreuses entreprises réactives se concentrent davantage sur la flexibilité et l’adaptabilité que sur le seul volume de production. La position du pays comme clef de voûte de l’Afrique implique que les entreprises sont tout à fait capables d’exploiter l’immense marché qui s’ouvre au-delà de leurs frontières immédiates. L’absence presque totale Naspers mise sur le renforcement des liens entre l’Afrique et les BRIC.
Le distributeur Shoprite exploite un réseau de distribution à l’échelle du continent Shoprite est un distributeur alimentaire low cost, basé en Afrique du Sud, dont les points de vente s’étendent dans 17 régions d’Afrique et au-delà. Son réseau de distribution est très étendu sur tout le continent et touche une clientèle de 60 millions de consommateurs. Comme Naspers, Shoprite a profité d’une faible concurrence pour développer une position dominante dans son secteur. Loin de se reposer sur ses lauriers, il poursuit son expansion en Afrique avec un taux de croissance annuelle de 30 %1. Par rapport à ses rares concurrents directs, il offre de meilleures garanties de croissance et un bilan plus solide. (1) source : chiffres issus du rapport annuel 2009 de Shoprite
« Si l’on considère toute l’attention dont va bénéficier l’Afrique du Sud à l’échelle internationale, en cette année de Coupe du monde, les investissements dans la région restent valorisés de façon attractive par rapport à d’autres marchés émergents. Sur un marché africain en développement, l’Afrique du Sud occupe une position particulière et offre aux investisseurs un réel avantage au niveau de la concurrence », conclut le gérant Nick Price.
EN COMPLEMENTS INDISPENSABLES :
L’Afrique dans le sillage des BRIC (cliquez sur le lien)
Marché boursier africain /Entretien avec Jens Schleuniger, le gérant du fonds DWS Invest Africa (cliquez sur le lien)
Pays émergents : après la Chine, l’Inde et le Brésil, à qui le tour ? (cliquez sur le lien)
Vincent Strauss : »La Chine est un Japon en puissance. » (cliquez sur le lien)
A VOIR AUSSI :
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en cette année de Coupe du monde de football la Bourse de Johannesburg se porte très bien. Depuis le début de l’année, le tracker de Lyxor sur cette place gagne plus de 6 %. Ce produit est favorisé par la bonne tenue du prix des matières premières comme l’or. De plus, le rand sud-africain enregistre des performances face à l’euro. Sur un an, un investisseur européen ayant acheté le produit de Lyxor gagne plus de 93 %. Ce tracker est éligible au PEA.
1.000 milliards de dollars investis sur les marchés africains
Catégories :Fidelity, Gold et Métaux Précieux, OPCVM et Gestion Collective, Pays Emergents
4 réponses »