Commentaire de Marché

Commentaire : Un nouvel ordre mondial à march(é) forcé(e)

Après vingt ans de stabilité, un nouvel ordre mondial  propice à l’inflation sur fond de remontée des taux longs

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

Prélude au basculement des forces économiques d’ouest en est

Les données les plus récentes montrent que le cumul du PIB des pays émergents pourra bientôt rivaliser avec celui des économies développées

Ce qui soulève une des nombreuses questions toutes pascaliennes  sur lesquelles je me penche (et les investisseurs devraient en faire autant) profitant de cette accalmie tout pascale (au sens philosophique du terme) qui tombe sur les marchés financiers et les berce d’un optimisme mesuré.

Ci-dessous la liste de mes  quelques  interrogations méditatives :

1. Quelles seront les retombées de l’assouplissement quantitatif ?

2. Les exportations seront-elles la panacée pour tous les pays en difficulté?

3. Les énormes déficits internes des pays «occidentaux» sont-ils durables?

4. S’ils ne le sont pas, comment les réduire?

5. L’inflation est-elle une solution envisageable?

6. Comment l’augmentation des emprunts gouvernementaux affectera- t-elle le coût des emprunts privés?

7. Comment les gouvernements pourront-ils reprendre les rênes de l’économie tenus par les principales banques?

8. Comment les dépenses ménagères peuvent-elles augmenter en période de désendettement et de

prix immobiliers aussi bas?

9. Comment une zone à monnaie unique peut-elle fonctionner avec une seule banque centrale mais plusieurs ministères des finances?

10. Dans quelle mesure les problèmes de la Grèce et de l’euro en général sont-ils gérés uniquement et en réactions au «battage médiatique»? (sur fond de préoccupations électoralistes) 

Ces dix interrogations réunies insinuent que le calme actuel n’est que le prélude à des développements dramatiques en devenir. Et comme elles concernent principalement les économies développées et l’Europe tout particulièrement , elles s’inscrivent parfaitement dans l’optique mondiale d’un basculement des forces économiques d’ouest en est.

Commentaire : Entreprises / Pour les Fusions et acquisitions c’est cap sur l’Asie (cliquez sur le lien)

Quid de l’Inflation

La demande des pays en développement, les bilans des banques centrales et les politiques budgétaires font craindre ce fléau oublié

Après deux décennies de maîtrise de l’inflation, caractérisées par le succès des politiques monétaires, par une offre abondante et par le développement des géants asiatiques, s’ouvre une ère nouvelle plus propice à la hausse des prix.

Y a-t-il des risques de retour à de forts niveaux d’inflation ?

Indéniablement. Hier grands pourvoyeurs de produits à bas prix, « manufacture » de la planète, les pays émergents deviennent à leur tour consommateurs, grâce au développement de leur classe moyenne. Leur niveau de vie et leur salaire augmentent : ils ne jouent plus le rôle d’extincteur d’inflation

 Nous sommes aujourd’hui à un tournant dans l’histoire économique : avec l’émancipation des pays en développement et la croissance démographique attendue d’ici à 2050, on passe d’un choc d’offre à un choc de demande.

Autre facteur aggravant, les effets secondaires des politiques monétaires ultra-accomandantes de ces dernières années pourraient se révéler coûteuses. Le gonflement des bilans des banques centrales traduit une forte augmentation de la base monétaire. Plus encore que la BCE, la Fed et la Banque d’Angleterre ont créé de gigantesques quantités de liquidités qu’il faudra résorber en temps et en heure avec la sortie de crise.

Enfin un élément pénalisant du côté de l’offre, « la prise en main par les Etats de politiques structurelles de croissance assises sur des priorités avant tout domestiques constitue une orientation par nature protectionniste », ajoute la Société Générale.

 Par ailleurs, les gouvernements tentent de redresser la situation des finances publiques en introduisant de nouvelles taxes qui induisent mécaniquement une augmentation des prix (taxes sur le tabac en France, hausse de la TVA en Grèce et en Espagne). Après le volet monétaire, c’est donc le facteur budgétaire qui risque aussi d’alimenter la hausse des prix.

L’inflation en zone euro s’est ainsi révélée supérieure aux prévisions en mars.En effet l’inflation de la zone euro a progressé en mars à 1,5% en base annuelle. Il s’agit là de son plus haut niveau en 15 mois. En février, l’inflation s’élevait encore à 0,9%. Cette sensible augmentation est attribuable à la hausse des cours pétroliers. La baisse de l’euro face au dollar (de 7% depuis le début de l’année) est elle-même responsable de ce dernier phénomène.

Par contre l’indice de base des prix (hors énergie et alimentation) liés aux dépenses de consommation (PCE) aux États-Unis, qui sert de référence à la politique monétaire, a reculé en février pour le deuxième mois d’affilée, selon des chiffres publiés lundi par le département du Commerce.Cette mesure de l’inflation privilégiée par la banque centrale (Fed) est descendue à 1,3% en février, soit son plus bas niveau depuis septembre, contre 1,5% en janvier et 1,6% en décembre. 

Le marché n’anticipe donc pas pour l’heure le scénario inflationiste.  L’inflation implicite, c’est-à-dire l’inflation intégrée par les marchés obligataires, a reculé depuis décembre de 2,4 à 2,2%. De même, les prévisions en matière d’inflation à un an ont reculé depuis juin 2009 de 3,1 à 2,7% ….Mais demain il sera déjà trop tard et je vous recommande en guise d’avertissement sans frais ce billet du plus célèbre des business économistes français JP Chevallier qui résume avec beaucoup d’apropos et de pertinences la situation :  Naissance de l’inflation et croissance (cliquez sur le lien)

Que nous disent les Taux longs à 10 ans

Ce n’est pas parce que les craintes en matière d’inflation demeurent raisonnables que le taux à long terme reste faible. 

 Le taux d’intérêt nominal à dix ans repose sur trois variables : la composante inflation, la prime de risque et la composante croissance

On a vu précedement que la composante inflation intégrée par le marché restait faible, la composante croissance (qui sera vraisemblablement très forte aux USA et en Asie au vu de la santé florissante des entreprises) est quant a elle sans cesse minorée par le discours des banques centrales et déclaration de divers stratèges cela se traduit par un engouement des investisseurs très modéré pour les actions…

Billet Invité : Buzz Lightyear (cliquez sur le lien)

De la bonne santé des Entreprises américaines (cliquez sur le lien)

Bénéfices, croissance et désinformation (JP Chevallier) (cliquez sur le lien)

 Conséquence la prime de risque est donc la principale cause de la hausse des taux à long terme aux États-Unis. Depuis septembre 2009, le taux US à dix ans s’est ainsi hissé de 3,2 à 3,8%. 

 » Cette hausse du taux s’est accompagnée d’une augmentation de la perception du risque, ce qui s’est traduit par la majoration de la prime d’assurance CDS de 22 à 42 points de base », affirme avec justesse Koen De Leus de KBC Bolero. Les CDS sont des primes d’assurance payées par les investisseurs pour se couvrir contre un défaut de paiement, en l’occurrence par l’État américain. Plus le nombre de points de base est élevé, plus la prime d’assurance est importante et donc la perception du risque est grande. En Europe également, on constate une majoration sensible des primes d’assurance, surtout dans les pays présentant la dette publique la plus lourde.

Dette Souveraine : la perception du risque pays européen et états-unien par le marché des cds (cliquez sur le lien) 

Conséquences pour l’investisseur

Cette hausse du taux à long terme peut avoir des répercussions importantes pour l’investisseur. « Un canari dans une mine de charbon », comme Alan Greenspan l’affirmait cette semaine en évoquant la hausse des taux. L’ancien président de la réserve fédérale américaine craint qu’une hausse ultérieure compromette le rétablissement du marché immobilier américain et confronte l’économie à un scénario de « double dip ».

Commentaire : Quand Alan le Maestro mont(r)e la voie et hausse le ton…. (cliquez sur le lien)

Koen De Leus prévient ses ouailles, lui aussi : « Nous craignons que l’augmentation de la prime de risque soit de nature structurelle. La crainte que l’économie plonge dans une nouvelle récession est grande ». Cela dit, le stratège nuance quelque peu ses propos : « Si la hausse des taux est le résultat de l’augmentation des attentes en matière de croissance réelle de l’économie, la hausse des taux est évidemment soutenue », estime De Leus.

Pour les investisseurs, tout l’art consiste désormais à suivre de près l’évolution de ce taux à long terme. S’il augmente sensiblement, ceci aura sans nul doute une incidence négative sur les marchés boursiers européens : augmentation prime de risque obligataire sur fond de croissance anémique, avec pressions inflationistes qui se font jour obligeant la BCE a augmenter ses taux…De l’autre coté de l’atlantique scénario un peu différent : croissance forte menée des entreprises au mieux de leur forme sur fond d’inflation ,la FED tardant a relever ses taux pour permettre une complète reflation des actifs, le talon d’achillle restant l’immobilier  qui bénificiera cependant de sa qualité de bien tangible

Dans tous les cas  les actions à rendement de dividende élevé perdront des plumes car les taux plus élevés offriront d’autres alternatives aux épargnants en particuliers sur certains marchés obligataires dont il faudra limiter la durée. En effet plus l’échéance est éloignée, plus les obligations sont sensibles à une hausse des taux.

source afp,jdf et écho av10

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