Les cours des métaux échangés au London Metal Exchange (LME) sesont envolés mercredi, cuivre, étain et nickel renouant avec des niveaux plus vus depuis le printemps ou l’été 2008, dans un environnement d’optimisme grandissant sur la reprise et les perspectives de demande et d’une offre qui peine à suivre.

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Les métaux de base poursuivent leur rebond. Par exemple, le nickel est en hausse de 35 % depuis le début de l’année (plus haut sur 2 ans) et le cuivre n’est plus qu’à 10 % de son record de 2008 (4,05 $ la livre en juillet 2008). D’autres matières premières entrant dans la composition de l’acier ont vu leurs prix contractuels fortement augmenter ; il s’agit du charbon métallurgique« semi soft » (+109 % à 167 $/t) et du ferrochrome (+35 % à 1,36 $ la livre). Tous ces éléments confirment le restockage sidérurgiqueen cours. L’Australie et son abondance de matières premières continuent d’attiser les convoitises ; la société australienne productricede charbon MacArthur est d’ailleurs sous le coup d’une OPA de la part de l’américain Peabody.

L’ensemble du marché profite de l’amélioration continue de l’activité industrielle dans les pays développés, qui alimente la perspective d’une accélération de la demande de métaux industriels. Dernier indice en ce sens, les commandes industrielles reçues aux États-Unis ont augmenté plus que prévu en février

Le plomb dopé par le cuivre et la sécheresse en Chine

La perspective d’un déficit de cuivre cette année a fortement soutenu les cours du métal rouge. Un panel d’analystes prévoit maintenant que l’on produira, en 2010, 23 000 tonnes de moins que les besoins, alors que les stocks du London Metal Exchange (LME) diminuent fortement. Pour rappel et a titre de comparaison le marché du cuivre avait  présenté un surplus de production de 365.000 tonnes sur l’année 2009, selon le Groupe international d’étudedu cuivre (ICSG) dans son rapport de mars. un surplus de, qui s’est aggravé de 140.000 tonnes par rapport au surplus de 2008…

La tonne de cuivre livrable dans trois mois a de ce fait grimpé à 7 740 dollars, contre 7 500 vendredi dernier. On retrouve les niveaux de janvier où la Chine avait restocké en abondance, avant la trêve du Nouvel An.

Les autres métaux de base n’ont fait que suivre la tendance du cuivre, le métal roi. Ainsi le plomb s’est-il apprécié lui aussi, à près de 2 200 dollars la tonne livrable en juin, retrouvant son niveau d’il y a un mois et demi. Pourtant les stocks du LME sont abondants, contrairement au cuivre. Mais l’avenir est plutôt rose, à court et moyen terme, pour le métal gris. Le plomb est à 80% utilisé pour la fabrication des accumulateurs de batteries automobiles ou des groupes électrogènes. Or le marché automobile croit de 10% en Chine, et il se reprend en Europe et aux Etats-Unis.

 En Chine, l’autre destination très importante des batteries au plomb, c’est le vélo électrique, lui aussi de plus en plus prisé. Voilà pour le neuf, qui absorbe 20% des batteries au plomb. Mais il y aura également une plus grande demande de batteries de remplacement cette année, dans l’Hémisphère nord, au sortir d’un hiver exceptionnellement rigoureux. Ces batteries de remplacement sont composées, comme les batteries de première monte, de plomb recyclé et de plomb raffiné. Or elles représentent 80% du marché des batteries automobiles.

Enfin l’extraction de plomb est particulièrement ralentie en ce moment en Chine : la province du Yunnan est confrontée à une sécheresse telle que les barrages ne produisent plus d’électricité, et que l’eau manque pour lessiver le minerai. Pour l’instant seules les petites unités ont stoppé toute activité, mais les plus grosses pourraient suivre si la pluie ne revient pas en avril.

source rfi avril10