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Le fonds Water de Pictet a 10 ans

 La durabilité d’une industrie privée de l’eau

 La banque a été pionnière dans ce domaine. La prochaine décennie offre encore des opportunités.

Investir dans un domaine très conservateur, peu volatile, avec une visibilité très importante et une croissance organique de 6% par année en moyenne. Voilà ce que propose Pictet & Cie via son fonds Water qui fête actuellement ces 10 ans d’existence. Un produit qui apparaissait comme un «suicide commercial» tant l’engouement pour les valeurs technologiques du Nasdaq avait relégué de telles questions au deuxième plan au tournant du millénaire. La banque était, elle, convaincue que tous les ingrédients du succès étaient réunis dans ce domaine.

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La réalité est certes un peu plus compliquée que les fondamentaux du secteur le laissent entendre: le track record révèle quand même des fluctuations. Le scandale Enron, qui était actif dans l’approvisionnement en l’eau a notamment plombé le secteur. Mais la performance générale du fonds est plutôt satisfaisante. Alors que le MSCI World a perdu 30%, le produit a généré une hausse de 46,7% depuis son lancement. Et les perspectives sont bonnes. Hans Peter Portner, gérant depuis le lancement du fonds, estime que la demande en eau croit deux fois plus vite que la population mondiale. Car, au-delà des besoins des ménages, l’agriculture et l’industrie sont les deux plus importants drivers de la demande d’or bleu. A cela s’ajoute le sous-investissement dans les infrastructures qui offre des opportunités intéressantes.

Un problème néanmoins se pose: «les prix sont encore trop bas dans de nombreux pays et ils ne couvrent pas les coûts de production. Ce manque de rentabilité empêche de véritables investissements en infrastructure», souligne le gérant. Pour lui, on peut partir du principe que le droit à l’eau est essentiel, mais ce n’est pas tout. La mise en place des tuyaux et de l’infrastructure en général doit être rémunérée. Hans Peter Portner a également voulu différencier cette ressource naturelle de l’or et du pétrole, dont la production est limitée aux réserves mondiales. «Dans le cas de l’eau, on peut en produire par la désalinisation ou par l’assainissement d’eaux usées». En outre, il n’existe pas de substitut comme dans le cas du pétrole.

 Le cas de la Californie est symptomatique de cette tendance: «La pression démographique est forte, l’agriculture et l’industrie utilisent des quantités importantes d’eau, notamment dans la production de puces électronique. En outre, le changement climatique et les sécheresses apportent une dimension supplémentaire à la problématique de l’eau». Un des éléments essentiels de ce thème d’investissement se trouve dans la participation grandissante du secteur privé dans toutes les questions liées à l’eau. De 6% en 2000, elle est passée à 12% en 2010 et pourrait facilement atteindre 18% en 2020, explique David Owen, expert indépendant basé en Grande-Bretagne et membre du comité scientifique du fonds.

En ce qui concerne les titres, le fonds distingue trois catégories: approvisionnement en eau, technologies, services environnementaux. La mise en bouteille a actuellement été mise de côté, Danone et Nestlé s’étant montrés décevant sur ce thème. Le fonds mise en ce moment sur Veolia Environnement, Suez, Severn Trent service d’approvisionnement en eau en Grande-Bretagne), Sabesp (même service à Sao Paulo) et Geberit pour n’en mentionner que quelques-uns.

source agefi avril10

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