Europe

WSJ : Le marché force la main à la Grèce

Lorsque la Grèce est repartie du sommet de l’Union européenne qui s’est tenu il y a deux semaines avec en poche un plan d’aide conjointe de la zone euro et du Fonds monétaire international, beaucoup espéraient que ce plan ne serait jamais activé. Mais l’envolée des taux grecs et la peur d’une contagion au secteur bancaire ont accru la probabilité que la Grèce doive requérir une aide concrète.

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 On aurait pu s’attendre à ce que l’existence de ce plan d’aide à la Grèce apaise les marchés. Toutefois, compte tenu de l’opacité du dispositif et des craintes que les différends politiques n’empêchent un déblocage rapide des fonds, il soulève davantage d’interrogations qu’il n’apporte de réponses aux investisseurs. 

Le taux des obligations grecques à dix ans a atteint 7,49% jeudi, du jamais vu depuis 1998, ce qui ramène le coût d’emprunt pour Athènes aux niveaux antérieurs à la création de l’Union monétaire.

La partie courte de la courbe et la volatilité des prix ont été encore plus affectés: le taux des obligations grecques à deux ans a augmenté de plus de deux points de pourcentage en seulement deux jours, pour atteindre 7,68%, ce qui représente un écart de rendement de 675 points de base par rapport aux obligations souveraines allemandes

Les importants retraits effectués aux guichets des banques grecques par les ménages et les entreprises du pays ont également contribué à alimenter la nervosité des investisseurs. Cette baisse des dépôts est cependant difficile à interpréter, comme le souligne J.P.Morgan; il pourrait s’agir davantage d’un effet pervers des promesses d’austérité du gouvernement grec, qui font craindre une hausse des impôts, que d’une perte de confiance dans les banques grecques, qui ont jusqu’à présent plutôt bien surmonté la crise financière.

La Grèce, qui doit lever 11 milliards d’euros pour couvrir ses besoins de refinancement au mois de mai, pourrait donc être maintenant en mesure de démontrer que « le financement par les marchés est insuffisant », ce qui est la condition posée par les pays de la zone euro pour lui accorder leur soutien. Le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, a déclaré que le pays continuerait à se financer sur les marchés et à s’efforcer de restaurer sa crédibilité.

Mais le projet de lancer un emprunt obligataire en dollars a reçu un accueil des plus frais sur le marché, et les investisseurs vont surveiller de près la performance des nouvelles obligations souveraines émises cette année par la Grèce.

 Les emprunts d’Etat à sept ans lancés la semaine dernière ont déjà perdu six points. 

A quoi pourrait ressembler le plan de sauvetage?

 Selon Barclays Capital, la Grèce pourrait être en mesure d’obtenir entre 15 milliards et 20 milliards d’euros de prêts du FMI et entre 20 milliards et 25 milliards d’euros de la zone euro. Cela permettrait certainement de couvrir ses besoins de refinancement jusqu’à la fin de l’année. Les fonds fournis par le FMI lui reviendraient en tout cas moins cher qu’un emprunt aux taux du marché, car les trois premiers milliards d’euros seraient assortis d’un taux de 1,25%, et le reste, d’un taux de 3,25%; le taux du prêt de la zone euro pourrait pour sa part s’établir entre 5% et 6%, pour refléter les coûts de l’émission obligataire. 

Les tensions vont rester fortes. Le ministre des Finances grec a raison de s’attacher à poursuivre la mise en oeuvre du plan de rigueur de la Grèce, mais il semble maintenant que le marché ne soit pas prêt à accorder à Athènes le temps nécessaire pour rétablir sa crédibilité. 

Richard Barley, The Wall Street Journal avril10

1 réponse »

  1. Après avoir abaissé la note de la dette souveraine de la Grèce dans l’après-midi, l’agence de notation Fitch a annoncé vendredi soir qu’elle dégradait la note de crédit de cinq grandes banques grecques, assortissant cette modification d’une perspective négative.

    Les banques concernées sont NBG (Banque nationale de Grèce), Alpha, Eurobank, Piraeus, dont la note long terme passe de BBB à BBB -, ainsi que ATEbank, qui passe de BBB – à BB +.

    Toutes sont désormais sous surveillance négative.

    Cette action « reflète le profil de risque affaibli des banques grecques », observe Fitch, « particulièrement en ce qui concerne leur liquidité et leur position de financement, en conséquence des inquiétudes croissantes sur le pays ».

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=c0cc50dbf406c42c9c3dbce3431042f2

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