Europe

WSJ /La pression demeure sur les marchés obligataires européens

Les marchés obligataires ont finalement contraint la zone euro à mettre en place un filet de sécurité pour la Grèce. Toutefois, il est peu probable que des plans de soutien similaires voient le jour à court terme pour aider d’autres Etats à l’équilibre budgétaire précaire. La Grèce avait en effet un problème de liquidités autrement plus pressant, avec 16,7 milliards d’euros de dette arrivant à échéance en avril et mai de cette année. Mais à plus long terme, le Portugal, l’Espagne et l’Irlande vont être surveillés de près pour leur aptitude à tenir leurs engagements budgétaires, notamment si la demande des banques faiblit, avec le retrait des mesures d’injections de liquidités de la BCE.

PLUS DE PRESSION EN SUIVANT :

 Certains ajustements sont déjà intervenus sur le marché obligataire: les écarts de rendement entre les emprunts d’Etat portugais et espagnols et les Bunds équivalents sont ainsi établis à des niveaux plus élevés depuis la crise grecque. La très forte demande suscitée par l’adjudication mardi de bons du Trésor grecs laisse à penser que le marché obligataire pourrait ne pas exercer la même pression que fin janvier-début février, mais les investisseurs sauront désormais identifier bien plus facilement les différences existant entre les perpectives des pays considérés. 

RISQUES SOUVERAINS : MESURE AU TRAVERS DU PRISME DES CDS  ARRETE AU 9/4/10

source :  http://www.bespokeinvest.com/thinkbig/2010/4/9/default-risk-for-greece-and-the-rest-of-the-world.html (cliquez sur le lien)

L’Espagne est le prochain pays à surveiller après la Grèce. La dette portugaise et irlandaise ne représente en effet qu’une petite fraction des portefeuilles des investisseurs, et ces deux pays ont, en termes absolus, des besoins de financement relativement faibles. L’Espagne est le quatrième plus gros émetteur d’obligations d’Etat de la zone euro en 2010 avec un besoin de financement de 97 milliards d’euros, dont elle n’a levé qu’un tiers à ce jour, selon Barclays Capital. Les taux appliqués à la dette de l’Espagne et d’autres petits pays emprunteurs de la zone euro sont probablement restés faibles grâce aux initiatives de la BCE, les banques achetant des emprunts lors des adjudications en vue de les utiliser en garantie pour obtenir des financements auprès de la banque centrale européenne. Mais avec le retrait progressif de ce dispositif de soutien par la BCE, les taux pourraient monter.

Marché obligataire : Les pays périphériques européens à la traîne sur leur programme d’émissions d’obligations 2010 (cliquez sur le lien)

Une hausse devrait accroître l’attention portée à la capacité de l’Espagne à réduire son déficit budgétaire, qui représentait 11,5% du PIB en 2009. Si la balance courante s’est certes nettement améliorée par rapport aux niveaux enregistrés avant la crise, l’Espagne, comme le Portugal, reste néanmoins vulnérable avec son double déficit, courant et budgétaire. La principale question pour l’Espagne reste de savoir si le pays est en mesure de croître, et si une réforme des salaires peut être mise en oeuvre pour encourager de nouvelles entreprises en dehors des secteurs mal en point de la construction et de l’immobilier. Le chômage est au plus haut, à 19%, dans le pays, et la restructuration des banques d’épargne espagnoles pourrait également être une source d’inquiétudes: Morgan Stanley estime leurs besoins de capitaux à 43 milliards d’euros, dont 30 milliards ne sont pas financés.

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Les emprunts d’Etat espagnols à dix ans se négocient actuellement à des taux semblables à ceux de l’Italie, qui, malgré un endettement plus important, rencontre moins de difficultés grâce à un déficit budgétaire bien plus faible et à un système bancaire plus solide. Ce niveau ne paraît pas justifié, Citigroup estimant que les écarts de rendement entre les obligations espagnoles et les Bunds pourraient même s’élargir de 20 à 30 points de base supplémentaires. Cela rappellerait au marché que les spéculateurs obligataires continuent de veiller au grain, même s’ils n’ont pas encore décidé de frapper, ainsi que cela avait le cas avec la Grèce.

Richard Barley, Wall Street Journal avril10

3 réponses »

  1. Mercredi 14 avril 2010 :

    A 18H00 (16H00 GMT), le taux de l’obligation d’Etat grecque à 10 ans est remonté à 7,034 %, contre 6,815 % mardi vers 16H00 GMT, et le « spread » (différentiel avec le Bund allemand à 10 ans) s’est rapproché des 400 points de base, en s’établissant à 390 points contre 367 la veille.

    http://www.romandie.com/infos/news/201004141858040AWP.asp

    Lundi 12 avril : le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 6,637 %.
    Mardi 13 avril : le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 6,815 %.
    Mercredi 14 avril : le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 7,034 %.

  2. En affichant ses dissensions, la zone euro a en tout cas favorisé la volatilité sur les marchés qui persistent à ignorer le filet de sécurité que constitue le plan d’aide de l’Union européenne et du FMI.
    Si la hausse des taux grecs reste virtuelle tant qu’Athènes n’aura pas recours aux marchés, elle reflète les inquiétudes persistantes sur la solvabilité du pays et sur une éventuelle restructuration ou rééchelonnement de sa dette qui pourrait mener à un défaut de paiement.

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