Europe

Trappe à Dettes : Défiance à l’égard du Portugal

FINANCES PUBLIQUES PORTUGAISES / Bruxelles n’exclut pas que Lisbonne doive adopter des mesures d’austérité supplémentaires en 2010.

Sans craindre d’accroître la nervosité qui règne déjà sur les marchés, la Commission européenne a rappelé à l’ordre le Portugal, dont l’état des finances publiques ne laisse d’inquiéter. Peut-être devra-t il adopter dès 2010 des «mesures additionnelles» afin de réduire son déficit, a souligné  le commissaire aux affaires économiques et monétaires, Olli Rehn.

PLUS DE PORTUGAL EN SUIVANT :

La Commission a évalué le programme de stabilité que Lisbonne a dû établir pour les années 2011 à 2013. Il détaille les mesures d’austérité que le gouvernement portugais entend mettre en œuvre afin de réduire le déficit public du pays, largement excessif au regard des règles européennes, de 9,3% du Produit intérieur brut en 2009 à 2,8% en 2013 – des étapes intermédiaires ont été fixées:

8,3% en 2010, 6,6% en 2011, 4,6% en 2012. «Le programme est ambitieux et relativement concret pour la période 2011-2013, mais des mesures supplémentaires d’ajustement budgétaire pourraient être nécessaires, en particulier pour cette année, si les risques qui pèsent sur l’évolution macroéconomique et budgétaire se concrétisent», a déclaré Olli Rehn.

La recommandation de la Commission, sur laquelle les ministres des Finances des Vingt-Sept se prononceront sans doute en mai, dénonce notamment «l’incertitude provenant du fait que les mesures d’assainissement présentées dans le programme – ndlr: gel des salaires des fonctionnaires, réduction de certains investissements publics, réforme fiscale, etc. – doivent encore être adoptées et mises en oeuvre».

Par ailleurs, «la contribution de la croissance économique à l’assainissement budgétaire pourrait être moindre que prévu», prévient Bruxelles, qui juge «quelque peu optimistes» les hypothèses de travail portugaises (un taux de croissance progressant de 0,7% en 2010 à 1,7% du PIB en 2013).

La Commission avait déjà fait ces dernières semaines le même genre d’observations à la plupart des autres pays de l’Union, dont les programmes de stabilité (pour les membres de la zone euro) ou de convergence (pour les autres) ont eux aussi été examinés.

Le cas du Portugal est toutefois particulier: les marchés financiers jugent qu’il représente le second maillon faible de la zone euro, après la Grèce.

Olli Rehn a soutenu qu’il avait pris ses «responsabilités» en brossant un tableau en demi-teinte,«honnête et correct», de la situation portugaise.

Les marchés ne lui ont pas tenu rigueur. Dans la semaine, le Portugal a en effet réussi à lever sans difficulté deux milliards d’euros pour refinancer sa dette publique (qui augmentera de 77,2% du PIB en 2009 à 90% en 2012 et 2013), à l’issue de deux émissions obligataires de deux et dix ans. Dans les deux cas, la demande a été largement supérieure à l’offre et le rendement réclamé par les investisseurs (1,715 et 4,340%, respectivement) nettement inférieurs aux taux auxquels la Grèce a dû emprunter ces derniers mois. Au total, le Portugal devra se refinancer à concurrence de 22-24 milliards d’euros en 2010. Jusqu’à présent, il a émis pour quelque 9 milliards d’euros de titres._

TANGUY VERHOOSEL BRUXELLES afp avril10

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5 réponses »

  1. Vendredi 16 avril 2010 :

    A 18H00, le taux de l’obligation d’Etat grecque à 10 ans est remonté à 7,366 %, contre 7,123 % jeudi et le « spread » (différentiel avec l’emprunt allemand à 10 ans qui sert de référence au marché) s’élevait à 428 points de base.

    http://www.romandie.com/infos/news/201004161911040AWP.asp

    Lundi 12 avril : le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 6,637 %.
    Mardi 13 avril : le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 6,815 %.
    Mercredi 14 avril : le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 7,034 %.
    Jeudi 15 avril : le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 7,123 %.
    Vendredi 16 avril : le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 7,366 %.

  2. Oui, bien sûr; et ensuite l’Italie, puis la France. Le scénario n’est pas impossible. Cependant, il me paraît étrange de ne pas entendre parler de la Grande Bretagne, encore qu’elle n’utilise pas l’euro comme monnaie et c’est de plus la prochaine étoile à ajouter au drapeau américain. Car bien, l’attaque est lancée par les financiers américains et anglais qui dominent le monde. Il faut donc casser l’euro qui peut être dangereux pour les capitalistes anglo-saxons. En fait la guerre des très très riches est lancée pour une domination totale de la planète. Les peuples n’ont pas fini de souffrir.

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