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Charles Gave: Un peu d’humour

Charles Gave : Un peu d’humour

 Charles Gave   Il y a bien longtemps, Le Canard enchaîné créa un personnage mythique appelé le Lampiste. Quand une enquête sérieuse se rapprochait d’un homme politique important, il était urgent de trouver un lampiste « sacrificiel » que l’on pouvait immoler pour calmer les doutes du public. Les lecteurs de René Girard, le philosophe français bien connu, auront reconnu dans le lampiste le bouc émissaire de ses théories. Quand un problème se présente, surtout ne pas essayer de le régler mais offrir une victime sacrificielle au public, qui réclame du sang. Et de boucs émissaires, les autorités politiques en ont bien besoin en ce moment. Nous sommes en effet dans une crise financière gigantesque, créée de toutes pièces par leur incompétence….

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 Cette crise se développe en deux temps.

D’abord, nous avons eu une immense crise bancaire dont les responsables principaux étaient des institutions fortement réglementées par nos Etats (Citigroup, Royal Bank of Scotland, Natexis, Fortis, AIG, etc.). Toutes ces institutions étaient puissamment réglementées et contrôlées par des instances étatiques qui ont complètement failli à leurs tâches.

 Ensuite, nous apprenons que ces Etats qui, à l’évidence, ont failli à leur mission réglementaire de façon incroyable, sont eux-mêmes en état de quasi-faillite et ont caché la vérité à leurs citoyens. Incapables de contrôler les autres, ils sont tout autant incapables de se gérer eux-mêmes. D’où la nécessité du lampiste…

Le lampiste du moment, c’est bien entendu Goldman Sachs, la grande banque d’affaires.

Affaire Goldman Sachs : Les arroseurs bientot arrosés ? (cliquez sur le lien)

L’affaire Goldman Sachs a d’abord un but politique (cliquez sur le lien)

Goldman Sachs : Cible et bouc émissaire facile des Gouvernements Populistes Européens (cliquez sur le lien)

Et c’est la qu’Internet est merveilleux. Je viens de recevoir un e-mail (non signé), en anglais, que je traduis pour le bénéfice des lecteurs du JDF et qui est à pleurer de rire – ou de tristesse.

Le voilà : « Bruxelles : dépêche de l’Agence France Presse.

La Commission européenne et son président José Manuel Barroso ont décidé de poursuivre en justice la banque d’affaires Goldman Sachs pour sa responsabilité dans l’affaire des retombées de cendres volcaniques en provenance d’Islande.

Comme chacun le sait, les cendres volcaniques ont arrêté tout le trafic aérien en Europe au cours des derniers jours, causant des dommages considérables à l’activité économique de l’Union européenne. Dans une déclaration officielle publiée en romansh, le langage officiel de l’Europe pour ce mois d’avril 2010, Barroso dit : »Nous avons découvert que ce soi-disant désastre naturel qui coûte à l’Europe des centaines de milliards d’euros a été en fait organisé par Goldman Sachs, et nous avons l’intention de rendre cette firme, dirigée par des américano-sionistes, responsable des dégâts qu’elle a commis.*

Parallèlement, dans une conférence organisée à Athènes par le gouvernement grec sur le thème »Comment Goldman Sachs nous a forcés à maquiller nos statistiques, à mentir à nos amis européens et à prétendre que nous n’avions pas besoin d’aide*, le Premier ministre Georges Papandréou a fait la déclaration suivante : »Non seulement ces banquiers d’affaires américains avec leur politique irresponsable nous ont amenés dans une quasi-dépression, mais, maintenant, ils envoient toute cette cendre volcanique vers nous. Mais pour qui se prennent-ils ?*

La plainte de la Commission repose sur des informations selon lesquelles GS aurait installé d’énormes ventilateurs poussant les cendres volcaniques vers l’Europe, non sans avoir au préalable acheté pour des milliards d’euros de swaps dits »d’annulation de vols aériens* aux banques européennes. De nombreuses banques du Vieux Continent auraient vendu ces swaps à GS et perdraient de ce fait des milliards d’euros. Dans une interview, le président de la Royal Bank of Scotland avoue que, conseillé par un autre département de GS, ils ont vendu en effet vendu des montants importants de ces swaps et encourent d’énormes pertes potentielles mais que néanmoins ils gardent toute leur confiance en la grande maison américaine. RBS se réserve cependant le droit de porter plainte au cas où la culpabilité de GS serait prouvée.

Dans un communiqué officiel, Goldman Sachs annonce son intention de se défendre vigoureusement contre des accusations difficiles à prouver aussi bien en météorologie que probablement dans les faits. »

C’est merveilleux, tout y est.

PAR CHARLES GAVE | JDF HEBDO | 24.04.2010

BILLET PRECEDENT : Charles Gave : « A partir de maintenant et pour au moins dix ans, les actions vont faire beaucoup mieux que les obligations » (cliquez sur le lien)

2 réponses »

  1. A propos de la faillite des Etats européens :

    Ce qui est inquiétant, c’est qu’on ne connaît toujours pas le nombre de centaines de milliards d’euros qui seront nécessaires pour sauver la Grèce.

    Ce qui est inquiétant, c’est la phrase prononcée par un dirigeant européen à propos de la dette publique grecque : « Avec la Grèce, les chiffres changent tout le temps. »

    On ne peut rien planifier à partir du moment où tous les chiffres de la dette publique grecque ne sont pas connus.
    Le seul économiste qui a tenté de faire ce calcul, c’est à ma connaissance Nicolas Barré, et lui-même a conclu que la dette publique grecque ne pouvait être chiffrée qu’AU MINIMUM :

    « il faut savoir que la Grèce a besoin non pas de 30 milliards (le montant du plan européen) mais au minimum de dix fois plus : 150 milliards d’euros d’ici 2015 au titre du principal de sa dette actuelle, et 90 milliards au titre des intérêts. Ceci sans compter la dette supplémentaire qu’elle va devoir souscrire d’ici là du fait de ses déficits. Le soutien à la Grèce est un enjeu à plusieurs centaines de milliards d’euros. En a-t-on encore les moyens ? »

    http://www.lesechos.fr/info/inter/020496841181-point-de-vue-nicolas-barre-grece-le-scenario-de-la-faillite.htm

    Si nous acceptons ce chiffre d’ AU MINIMUM 300 milliards d’euros d’ici 2015, la situation commence déjà à s’éclaircir. La Grèce aura besoin d’au minimum 300 milliards d’euros d’ici 2015 : nous pouvons maintenant planifier ce qui va se passer :

    les Etats européens ne pourront pas sauver la Grèce du défaut de paiement.

    Je n’ose même pas imaginer ce qui se passera ensuite pour la dette publique du Portugal, de l’Irlande, de l’Italie, de l’Espagne, du Royaume-Uni, de la France, etc.

    Je propose donc aux dirigeants du G20 de tirer les conséquences de cette réalité :

    les dettes publiques des Etats occidentaux ne pourront jamais être remboursées.

    Je suggère donc aux dirigeants du G20 de choisir entre quatre possibilités :

    1- L’inflation.

    2- La guerre.

    3- La privatisation de tout (sauf la Justice, la Police et l’Armée car il faudra réprimer les émeutes).

    4- Le défaut de paiement de tous les Etats du G20, annoncé à la fin du prochain G20 : « A partir d’aujourd’hui, nous arrêtons de payer nos dettes. Nous remettons les compteurs à zéro. Merci encore. Au revoir. »

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