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Michel Juvet : Commentaire hebdo de Marché

 Michel Juvet : Commentaire hebdo de Marché 

Michel Juvet  L’Union européenne (UE) et la BCE ont pris au moins deux décisions très favorables aux marchés : la garantie interétatique entre Etats membres en difficulté et l’achat de dettes publiques européennes par la BCE signifient que les risques de défaut par Etat sont désormais presque nuls et sont reportés sur l’UE.

PLUS DE JUVET EN SUIVANT :

 Ce plan doit faire baisser les spreads obligataires des pays les plus endettés et par conséquent faire monter les évaluations. Les marchés peuvent désormais regarder les nouvelles positives : croissance mondiale intacte, évaluations européennes basses, sentiment bullish européen inexistant. Il faut être dans les marchés. Les marchés émergents touchés par contagion sont revenus sur des niveaux attrayants également. Attention à la Livre anglaise qui ne bénéficie pas du plan européen…

Rappel :  le plan coordonné par les autorités européennes et le FMI pour aider ce pays aboutit à protéger les détenteurs des dettes plutôt que de restructurer la dette, de réduire la valeur des créances ou d’alléger le fardeau. Le plan Europe-FMI prévoit un déversement gigantesque de liquidités qui permettra à la Grèce de payer entre autres… les intérêts sur ses dettes et de rembourser ses créanciers.

Source bordier 10/5/10

BILLET PRECEDENT :  Michel Juvet : Le plan de sauvetage grec est bon… pour les créanciers (cliquez sur le lien)

  Commentaire du Wolf  : Si les marchés étaient abandonnés à leur triste sort, la Grèce ferait défaut et le système bancaire européen avec , mais des garde-fous existent, les mêmes qui évitèrent au marché américain de s’effondrer sous le poids des subprimes.

Les enjeux sont  donc  trop importants:

_ le danger pour le projet de monnaie unique

_ la réciprocité et l’ampleur des dettes détenues par les pays membres de l’UE (20% chacune de la dette espagnole pour la France et l’Allemagne, 36% de la dette italienne pour la France, etc)

_ l’exposition à la fois des banques et des compagnies d’assurance à la dette» méridionale «

_ les conséquences d’une défaillance de l’euro sur l’ensemble du système financier mondial.

3 réponses »

  1. « les risques de défaut par Etat sont désormais presque nuls et sont reportés sur l’UE. »

    OK ! mais l’UE c’est qui ? Un petit groupe d’états bien gérés, dégageant des excédents (Allemagne, Hollande, Autriche, Suède) et un grand groupe d’états très endettés, avec des balances des paiements déficitaires. Parmi ceux-là : les PIIGS et la France. Donc, effectivement, les états ne feront pas défaut, du moins pendant 2 ans, grâce aux excédents des pays vertueux qui constituent la seule caution valable aux prêts que fera la Commission. En cas de problèmes graves, c’est bien l’Allemagne qui paiera le plus grand tribut. Je comprends que les électeurs aient renvoyé Mme Merkel dans ses pénates.

  2. 454 millions de gens pour éponger une dette, ça peut effectivement suffire pour rassurer. À mille milliards, ça ne fait jamais qu’un petit 2202 euros chacun.

    Voire trois fois plus par actif — mais qui ne peut épargner 7 000 euros sur 20 ans ?

    Les dirigeants ne sont pas fous : ils savent jusqu’où ils peuvent aller trop loin.

    La BCE est en train de sauver l’Europe, mine de rien, j’espère que les 454 millions d’électeurs (bon, un peu moins quand même, mais pas trop loin) s’en rendent compte !

    Sans M. Trichet et la BCE, la faillite nous guettait, les mecs.

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