L’Eurozone a besoin d’un changement de gouvernance
Le plan de sauvetage de l’euro a réduit la probabilité d’échec dans les 3 ans, mais il l’a accrue dans les dix ans, écrit Wolfgang Münchau, dans le Financial Times.
Il est d’ailleurs assez comique que pour sauver l’euro on a fait appel aux sociétés ad-hoc (SPV) rendues célèbres par leur emploi dans la titrisation des «subprime» en raison de leur opacité.
Le plan de sauvetage de l’euro, mode d’emploi (cliquez sur le lien)
Si l’objectif de l’UE est de réduire la clarté, c’est l’instrument adéquat, selon Münchau. Quand le brouillard se lèvera, on s’apercevra qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Pour l’éditorialiste, le sentiment d’urgence fait complètement défaut à Bruxelles.
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Pourtant, si l’on veut sauver l’euro il faut réformer sa gouvernance. Cela débute par une augmentation de la consommation en Allemagne et une libéralisation du marché du travail dans les pays du Sud. Pourtant, l’Europe ne paraît guère pressée…
L’Europe à quitte ou double, par Martin Wolf (cliquez sur le lien)
La solvabilité n’est pas seulement lié à la volonté des marchés financiers de prêter (ce que l’on appelle la liquidité) mais est plutôt une situation où l’on peut stabiliser la dette en fonction d’une part de ses propres recettes. A ce titre, la position des pays d’Europe du sud n’a pas été affecté par les milliards….
Et de rajouter qu’aussi bien la France que l’Allemagne se fourvoient dans leur analyse de la crise. Pour simplifier : les Français croient que les spéculateurs sont à blâmer, d’où la nécessité de leur faire barrage grâce au plan de soutien massif UE-FMI. Les Allemands estiment que c’est « la débauche budgétaire » qui est l’origine de tous les maux, d’où leur volonté d’imposer de l’austérité et de renforcer le Pacte de stabilité. Sauf qu’ils « se trompent tous les deux » tranche le chroniqueur, qui affirme d’une part que l’euro n’est pas victime d’attaques spéculatives mais d’une perte de confiance légitime de la part des investisseurs, et d’autre part que l’origine des maux portugais et espagnols n’est pas le déficit mais le manque de compétitivité du marché du travail et un endettement privé excessif. Or rien n’est fait actuellement à Bruxelles pour s’attaquer à ces problèmes structurels. « Personne ne se pose la question de savoir comment l’économie espagnole va sortir de son trou », constate Wolfgang Munchau.
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