Indicateur de Marché : Les banques n’arrivent pas encore à se faire à nouveau confiance
Le plan de sauvetage de la dette grecque peine à calmer le système financier, qui doute toujours de la solidité des institutions européennes.
EN LIEN : Infographie. Tensions interbancaires
Deux semaines après l’annonce du plan à 750 milliards d’euros de stabilisation de la dette publique européenne, les banques ont toujours grand-peine à se faire confiance. Signe principal de cette tension persistante, les taux d’intérêt interbancaires restent toujours élevés et les investisseurs fuient encore vers les valeurs refuges comme le franc suisse.
PLUS/MOINS DE LIBOR EN SUIVANT :
La crise grecque a réveillé les craintes du système financier d’une répétition du scénario catastrophe qui a suivi la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008. Les banques avaient pratiquement cessé de se prêter les unes aux autres de crainte de ne pas pouvoir récupérer leurs avoirs. En mai 2010, ce sont les craintes d’une contagion de la crise grecque aux autres pays européens fortement endettés qui ont à nouveau fait redouter le pire aux banques commerciales.
Trappe à Dettes : Les banques étrangères plus réticentes à prêter aux espagnoles (cliquez sur le lien)
L’indicateur le plus visible de cette peur est la hausse du taux Libor, le taux d’intérêt interbancaire établi chaque jour sur la place de Londres. Les taux à trois mois en dollars se sont soudainement tendus de 18 points à 0,536% depuis le 1er mai. Parallèlement, le Libor en euros se tendait aussi, mais moins, de 5 points à 0,63% depuis la mi-avril. En francs suisses, le taux s’effondrait de 0,14 point de pourcentage à 0,11%. Considérée comme sûre, la devise helvétique a été achetée dans des proportions telles que le marché interbancaire a été submergé de liquidités.
LIBOR 3 MOIS EN DOLLARS : http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=US0003M:IND (cliquez sur le lien)
Si une hausse en monnaie unique s’explique en raison de la concentration des risques dans la région, la forte tension en billets verts est plus surprenante. Les banques américaines sont moins engagées envers les débiteurs à risque du sud de l’Europe.
le TED SPREAD est toujours au 28/5/au dessus d’une valeur de 30 (38.41) ce qui constitue une cote d’alerte : http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=.TEDSP%3AIND (cliquez sur le lien)
Ce paradoxe vient de «la réticence des banques américaines à faire crédit à leurs consœurs européennes, jugées moins sûres en raison de la crise», explique Alessandro Bee, économiste à la Banque Sarasin à Bâle.
De plus, ajoute le spécialiste, «les banques européennes, qui prêtent beaucoup en dollars aux Etats-Unis en se refinançant en euros, cherchent à se couvrir face au risque de variation des cours. Elles font des swaps de change (échange du risque, et donc des taux, d’une monnaie à l’autre) pour éviter de subir la pression à la baisse sur la monnaie unique face au billet vert.»
Autre signe de défiance Jeudi dernier , l’Allemagne, jugée le débiteur étatique le plus sûr de la zone euro, a peiné à trouver des acheteurs pour une nouvelle émission d’obligations. Mais Vendredi, l’Italie, bien plus endettée et donc jugée plus risquée, n’a pas rencontré cette même difficulté. Pour Alessandro Bee, l’explication est simple: «Rome offre un rendement proche de celui de l’Espagne sans présenter des risques aussi élevés.»
source le temps mai10
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