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WSJ : Inquiétante pénurie de dollars pour les banques européennes

WSJ : Inquiétante pénurie de dollars pour les banques européennes

Les banques européennes ont un grave problème de dollars. Le financement en dollars des billets de trésorerie s’est littéralement tari pour tout ce qui dépasse 30 jours de maturité, non seulement pour les banques des pays en difficulté comme l’Espagne, mais aussi pour des établissement hors de la zone euro, comme UBS et Barclays. Le marché des swaps en dollars s’est également asséché.

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 A court terme, cette situation est peut-être sans conséquence ; mais ces tensions reflètent clairement une perte de confiance des investisseurs américains dans les banques européennes, ce qui met en lumière le besoin urgent de réformes. 

L’actuelle pénurie de financement en dollars des billets de trésorerie n’inquiète pas trop les banques européennes. Les investisseurs en billets de trésorerie, principalement des fonds de placement en instruments du marché monétaire, sont perçus comme nerveux et les banques ont tendance à limiter leur dépendance à leur égard. Santander, par exemple, ne détient que 30 milliards de dollars de billets de trésorerie sur un bilan total de 1.700 milliards de dollars. 

Le manque de financement pour les maturités les plus longues n’est pas simplement la conséquence de l’aversion au risque, mais il reflète également la nouvelle réglementation américaine, qui oblige les fonds du marché monétaire à détenir 30% d’actifs de maturité de moins d’un mois. 

Tant que les financements à court terme en dollars peuvent être renouvelés, ce n’est pas un problème majeur. En outre, les marchés du financement en euros des billets de trésorerie fonctionnent normalement. Les banques de la zone euro ont également accès à des liquidités illimitées par le biais de la Banque centrale européenne. La plupart ont de toute façon allongé la maturité de leurs financements et accru la proportion d’actifs liquides qu’elles détiennent. Il ne semble pas non plus que les banques tentent de rapatrier leurs capitaux en dollars des Etats-Unis, ce qui signalerait des tensions plus fortes. 

Les problèmes sur le marchés des swaps en dollars sont plus préoccupants. Pour la poignée de banques qui domine les activités de change, fournir des liquidités en dollars est d’ordinaire une activité à marges faibles mais stables, avec des spreads qui se mesurent en centièmes de points de pourcentage. Mais au cours des trois dernières semaines, les spreads se sont beaucoup plus élargis que dans le sillage de l’effondrement de Lehman Brothers, où ils avaient atteint environ 0,8%. 

UBS, l’un des plus grands acteurs de ce marché, opère actuellement à un quart de sa capacité normale, la banque suisse ayant été contrainte de réduire ses positions courtes sur le dollar à seulement 20 milliards de dollars, contre un niveau habituel de 80 milliards de dollars, en raison du manque de financement en dollars, selon une source proche du dossier. 

Si les banques restent dans l’incapacité de s’approvisionner en dollars sur les marchés, elles seront contraintes d’obtenir la devise auprès des banques centrales. A court terme, cela n’est pas vraiment désastreux. Mais si la situation perdure, la confiance dans le système bancaire européen s’en trouvera encore diminuée, alors qu’elle est déjà fragile, comme le montre la forte hausse du Libor trois mois, le taux interbancaire de référence qui a atteint la semaine dernière 0,53%, son plus haut niveau en dix mois.

 Indicateur de Marché : Les banques n’arrivent pas encore à se faire à nouveau confiance (cliquez sur le lien)

Ces inquiétudes se sont peut-être apaisées ces derniers jours ; Deutsche Bank a pu conclure jeudi sa première grande opération obligataire depuis avril et UBS a constaté une amélioration sensible de ses activités de swaps en dollars jeudi soir. Il reste néanmoins nécessaire que l’Europe agisse avec détermination pour rétablir la confiance dans son système bancaire et réduire les tensions sur les marchés des capitaux. 

D’abord, les pays de la zone euro doivent adopter le plan de sauvetage de 750 milliards d’euros mis sur pied il y a trois semaines. 

Ensuite, les différents pays de la région doivent mettre en oeuvre leurs programmes d’austérité et entamer une réforme du marché du travail, indispensable pour améliorer leur compétitivité. 

Enfin, l’Union européenne devrait s’engager à conduire un test complet de résistance de son système bancaire et le cas échéant, prévoir de nouvelles recapitalisations, comme l’a recommandé la semaine dernière le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner. Les investisseurs américains pourraient alors revenir. 

-Simon Nixon, The Wall Street Journal

4 réponses »

  1. Combien d’actifs pourris les banques de la zone euro possèdent-elles ?

    Selon la Banque Centrale Européenne, les banques de la zone euro ont dans leurs livres 195 milliards d’euros d’actifs pourris.

    Vous avez bien lu : 195 milliards d’euros d’actifs pourris.

    Ce sont de soi-disant « actifs », mais leur valeur réelle est égale à zéro.

    Quand le patron d’une banque européenne vient frimer devant les caméras de télévision, quand il prétend que sa banque est saine, quand il raconte que sa banque est solide, ne le croyez pas.

    Les patrons des banques de la zone euro sont des menteurs.

    Les banques de la zone euro ne sont plus que des banques zombies.

    Contribuables, préparez-vous à payer.

    http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE64U0Q520100531

  2. La hausse des taux des prêts interbancaires, bien que petits à l’heure actuelle, révèle un inquiétant manque de confiance entre les banques.

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