Commentaire de Marché

Yves de Kerdrel : Tous aux abris !

Yves de Kerdrel : Tous aux abris !

  Il y a quelques semaines, nous titrions cet éditorial par l’expression un peu provocante : « Nous sommes tous des Grecs ».

Yves de Kerdrel : Nous sommes tous grecs (cliquez sur le lien)

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 Les marchés financiers sont désormais convaincus que la France n’est pas en meilleure santé financière que l’Espagne ou que la Grèce. Certes, la note de notre dette souveraine n’est pas encore dégradée, mais ce n’est qu’une question de semaines. Les investisseurs étrangers, eux, considèrent que les jeux sont faits, et que d’ici quelques années la France sera obligée de restructurer sa dette, voire de faire appel au FMI. C’est ce qui explique l’envolée, vendredi, des CDS sur la dette française.

Si l’on ajoute à cela un chiffre de créations d’emplois aux Etats-Unis bien moins élevé que ce qui était attendu, on comprend que la fébrilité commence à devenir la règle de fonctionnement des principales places financières.

Et cet état de fait va durer, tout simplement parce qu’une dette de 1.500 milliards d’euros ne s’inverse pas en quelques mois. Il va durer, parce que la croissance est étouffée par des pouvoirs publics qui laissent à penser qu’une hausse des impôts est incontournable. Il va durer, enfin, parce que si la baisse de l’euro est une bonne chose, son effondrement n’est pas sain, dans la mesure où la plupart des non-résidents en profitent pour vendre leurs actifs européens. Voilà pourquoi, même si Valeo annonce se porter bien mieux que prévu, même si les chiffres de Bouygues sont très bons, même si les constructeurs automobiles ne savent plus comment répondre à la demande, même si Schneider voit sa marge d’exploitation s’envoler, le marché va continuer d’être tiré à la baisse par la pression vendeuse des hedge funds, et par les attaques sur la dette française.
Dans ces conditions, il n’existe que deux scénarios possibles. Le premier, c’est de tenter d’épouser ce mouvement de montagnes russes en achetant quand la volatilité est forte, pour revendre dès que l’indice CAC 40 rejoint les 3.550 points. Le second, c’est de consacrer une part croissante de son portefeuille aux valeurs aurifères, ou à tout ce qui concerne les matières premières.
Car dans le malheur qui frappe aujourd’hui le pays, avec de surcroît des élites tétanisées à l’idée de réformer, il y a au moins une lueur d’espoir, c’est la croissance mondiale, qui reste forte, et qui va continuer d’être tirée par les pays émergents. Une croissance mondiale qui dévore des matières premières et qui fait s’envoler leurs prix de vente. C’est par là qu’il faut aujourd’hui regarder

 PAR YVES DE KERDREL | JDF HEBDO | 05.06.2010

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