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La rigueur d’Etat casse le système, il faut réintroduire la liberté économique par Patrick de Casanove

La rigueur d’Etat casse le système, il faut réintroduire la liberté économique par Patrick de Casanove

    Se référant à Frédéric Bastiat, l’auteur plaide pour une réduction du territoire de l’Etat, des privatisations et la remise aux propriétaires naturels et légitimes – les individus – des secteurs que l’Etat leur a confisqués

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Dans la tourmente de la crise, la politique de rigueur est sur toutes les lèvres. Surtout celles de nos hommes politiques. Il est donc important de savoir ce que le terme «politique de rigueur» recouvre pour eux, et ce qu’il pourrait être dans une politique de liberté économique.

Charles Gave : Modeste contribution au débat budgétaire. (cliquez sur le lien)

Les hommes de l’Etat qui parlent de rigueur incitent à la méfiance. S’ils étaient rigoureux dans la gestion des deniers publics cela se saurait. Or leurs politiques nous font tomber de Charybde en Scylla.

Voici Charybde: le tourbillon de la crise, communément appelée financière, qui est en vérité une crise de l’étatisme.

 Elle est liée – il n’est pas inutile de le rappeler – aux interventions intempestives des Etats dans la réglementation des marchés: en l’occurrence, de la réglementation par Washington du marché immobilier américain. Le Community Reinvestment Act – qui date des années Carter – oblige les banques américaines à accorder des prêts à des gens insolvables. Prêts garantis par Fanny Mae – une institution qui date de Roosevelt – et Freddie Mac. Ces dernières sont surveillées par une agence gouvernementale: l’Office of Federal Housing Enterprise Oversight. A cela s’ajoutent le laxisme de la Réserve fédérale et sa politique des taux d’intérêt bas. La déresponsabilisation de l’ensemble des acteurs est totale. Cela a entraîné la crise des «subprime» et ses conséquences financières.

Voilà les rochers de Scylla: pour sortir l’économie mondiale de la situation où ils l’avaient entraînée les politiciens se ruèrent sur la planche à billets, creusèrent les déficits et l’endettement des nations. De fait ils nationalisèrent subrepticement des pans entiers de l’économie. Les collectivistes chassés par la porte de l’effondrement du mur de Berlin revenaient par la fenêtre de la crise financière. Ils se présentèrent comme les sauveurs du monde. L’opinion occidentale les crut.

Malheureusement pour eux une fois qu’ils eurent dépensé sans compter l’argent que leurs pays n’avaient pas, la réalité reprit ses droits. La vie économique leur présenta la facture: décroissance ou, au mieux, stagnation, défiance monétaire, chômage. Aujourd’hui les marchés ne leur font plus confiance, la bourse s’effondre. Leur mauvaise politique leur vaut une mauvaise note.

Les hommes de l’Etat ont placé le pays dans une telle situation, qu’ils n’ont d’autre choix que changer de politique pour sortir du gouffre. La raison voudrait que, y ayant entraîné leur pays, ils constatent leur échec et passent la main. C’est mal les connaître. Voici qu’ils appellent à la rigueur. Or les politiciens savent faire deux choses: dépenser et taxer. Aucune législation n’empêchera un politicien de faire ce que bon lui semble. Les critères de Maastricht ne sont pas appliqués. L’interdiction constitutionnelle des déficits subira le même sort. La sanction électorale est un leurre.

La rigueur d’Etat casse donc l’économie. Il y a pourtant une autre rigueur. Celle dont font preuve les individus dans la gestion quotidienne de leur patrimoine et de leurs revenus. C’est la gestion rigoureuse du «bon père de famille». Elle remplace la gestion calamiteuse de l’argent public par les hommes de l’Etat. Cette rigueur c’est la liberté économique. La liberté économique engendre croissance et prospérité. La liberté économique relève de l’autonomie matérielle de l’individu. Celui-ci est économiquement libre quand il peut entièrement contrôler son travail et sa propriété. C’est la liberté de produire, échanger, distribuer, consommer, contracter avec des tiers. Sans que l’Etat intervienne autrement que pour garantir les droits individuels.

Aux yeux de l’Heritage Foundation, la liberté économique est la synthèse de dix éléments: la liberté des affaires et du commerce, la liberté fiscale, le poids de l’Etat, la liberté monétaire, de l’investissement et financière, les droits de propriété, l’absence de corruption, la liberté du travail. Hormis le secteur de la politique, ces items recouvrent d’immenses domaines de la vie des individus. Domaines dont ils peuvent être exclus même dans les pays où règne la liberté politique. En social-démocratie par exemple.

L’indice de liberté économique 2010 par The Heritage Foundation » et « The Wall Street Journal » (cliquez sur le lien)

Selon l’Index of Economic Freedom 2010 l’accroissement des dépenses de l’Etat n’a pas amélioré la performance économique pendant la crise. Aujourd’hui les pays qui s’en sortent le mieux ont continué à libérer leur économie ou n’ont pas accru leur intervention. Cette crise est surtout américano-européenne. Le retour à la liberté économique est le retour à la responsabilité personnelle. C’est le retour à l’échange libre de services entre des milliards de consommateurs. Le libre-échange est un élément essentiel de cette fin de l’économie de la demande, de ce retour à l’économie de l’offre.

Baisser les impôts ne suffit pas si les individus ne recouvrent pas l’intégralité de leurs revenus. Réduire les dépenses de l’Etat ne suffit pas si des pans entiers de l’économie restent nationalisés. Il faut réduire le territoire de l’Etat, privatiser et rendre aux propriétaires naturels et légitimes – les individus – les secteurs que l’Etat leur a confisqués.

«Il n’est pas vrai que la loi ait pour mission de régir nos consciences, nos idées, nos volontés, notre instruction, nos sentiments, nos travaux, nos échanges, nos dons, nos jouissances. Sa mission est d’empêcher qu’en aucune de ces matières le droit de l’un n’usurpe le droit de l’autre», nous dit Frédéric Bastiat [ndlr: né à Bayonne en 1801, le philosophe libéral français disparut en 1850] dans la loi.

Ainsi, la concurrence et la responsabilité personnelle sont les meilleurs «régulateurs» du marché. Car ils sont libres et automatiques. Et ne sont pas sujets aux pressions. Ce sont les meilleures garanties d’une gestion rigoureuse.

 Patrick de Casanove Secrétaire général du Cercle Bastiat, ce médecin français vit dans les Landes JUIN10

source le temps juin10

 
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