Commentaire de Marché

L’abondance de liquidités soutient des marchés qui n’ont qu’une envie: plonger !!! par Serge Laedermann

L’abondance de liquidités soutient des marchés qui n’ont qu’une envie: plonger par Serge Laedermann

Gnome par Anyonebutjulian  Dette des souverains. Explosion des régulations dans tous domaines. Faiblesse du système bancaire. Tout annonce une décennie plutôt chaotique.

PLUS DE LAEDERMANN EN SUIVANT :

Comparaison de l’évolution du Dow Jones depuis 1999 et sur la période 1966-1982 : troublante similitude/Deux long bear market entourant le bull market 1982-1999.

Jetez un coup d’oeil sur les petites capitalisations européennes, en France par exemple. Depuis avril la grande majorité des cours se sont affaissés grosso modo de 30%. Les plus gros vendeurs? Les patrons eux-mêmes qui n’y croient plus.

L’Hexagone est un bon exemple car le pays fait partie des puissants et n’a pas été rattaché récemment à la Communauté. Il s’agit d’un marché à part, mais très révélateur, car il souligne clairement les soubresauts du coeur même de l’économie.

Les grosses capitalisations ne sont certes pas à négliger, mais elles sont surtout achetées par les institutionnels qui sont obligés de se rabattre sur le CAC 40 pour justifier leurs placements. Il est en effet plus simple de justifier que l’on perd de l’argent avec un «blue Chips», alors qu’une déculottée avec une petite boîte demeure insoutenable vis-à-vis du client.

Les liquidités sont abondantes et il faut bien acheter quelques actions car de nos jours ce ne sont pas les taux d’intérêts qui sont rémunérateurs!

L’erreur actuelle consiste donc à croire son banquier (une fois de plus! Ca ne vous a pas servi de leçon depuis la dernière fois!?) qui stipule que les taux d’intérêts pratiqués signifient que le risque actions est devenu minime. De surcroit les états européens se mettront toujours d’accord pour jouer les pompiers et sauver un mauvais élève, la Grèce constituant un bon exemple. Or rien n’est plus faux.

Il ne faut jamais oublier que l’argent est investi là où l’investisseur a l’impression qu’il va gagner de l’argent. Je l’ai écrit en début d’année, le temps viendra où les dettes étatiques vont être défiées au point de ne plus attirer le chaland. Nous y sommes presque. Pour l’instant ce sont les états eux-mêmes qui financent ces dettes désormais «pourries» pour montrer le bon exemple.

La Banque Centrale Européenne n’a pas le choix en vérité. Dans le cas contraire le château de cartes vacillerait sérieusement.

Nous sommes donc entrés dans l’investissement obligatoire, à savoir l’obligation des états, puis bientôt de vos caisses de pension, d’investir dans les dettes pourries de l’Etat. Je me souviens d’une époque pas si reculée que ça (années 80) où le gérant de l’AVS (suisse)était «fortement encouragé» à acheter sont quota d’obligations suisses émises par les centrales nucléaires dont naturellement personne ne voulait. Il y avait disons «une forte incitation» à le faire.

Nous allons vivre la même chose.

L’argent «intelligent», donc possédé par les plus finauds, est en train de migrer sous des cieux plus cléments. Majoritairement en Asie (où bientôt tous les banquiers privés ont une représentation) et dans des actifs plus sûrs (immobilier, actions ciblées, sociétés privées).

Pour échapper aux nouvelles règlementations européennes votre banquier privé vous proposera sans difficulté d’ouvrir un compte à Singapour tout en étant géré depuis la Suisse, bien évidemment.

Si l’argent des plus rusés nous file en quelque sorte entre les pattes, c’est qu’il n’y a plus de raison aujourd’hui de croire qu’un grand pays ne peut pas faire faillite et que l’économie de la zone Europe puisse repartir fortement. Il faudra donc des gogos pour financer la suite, c’est-à-dire de l’argent public ou semi-public comme votre caisse de pension par exemple. L’aspect politique n’est également pas à négliger. Face à des budgets ingérables et aux dettes grossissantes la valse des élus ne fait que commencer et la stabilité du Continent s’en retrouvera menacée.

Comment investir en bourse dans ce contexte?

 Je pense qu’il faut éviter les actions présentes dans les grands indices à l’exception de celles qui sont dans un secteur bien particulier orienté vers le futur.

Plus intéressantes sont les moyennes et les petites (généralement sous-évaluées) qui ont des niches à rendements car un jour ou l’autre cette valeur va ressortir. Evidemment que là nous sommes dans la spécialisation et que ce n’est pas votre banquier (encore lui) qui va vous conseiller ce genre de placement. Il vous aiguillera plutôt sur un Fonds de placement maison avec 2% de frais par an et 10% cachés.

Et oui mes lapins tout devient plus difficile, plus pointu. Pas de place pour l’amateurisme, encore moins pour la confiance et l’honnêteté. Pourtant c’est exactement dans la qualité qu’il y a de l’argent à faire, les petits commerçants le savent bien, il s’agit de leur salut.

Alors techniquement vous comprendrez bien que je vais vous servir le plat habituel, à savoir que nous sommes toujours dans un grand marché baissier maintenu en haut par une abondance de liquidités décidée par nos grands argentiers qui n’ont pas le choix.

Il n’est pas faux de dire qu’en fait ils ont acheté la bourse pour qu’elle ne s’écroule pas. Ce grand jeu va durer un moment, sans rassurer vraiment. Quant au dollar c’est toujours une monnaie de singes, la différence étant que l’euro est une monnaie d’ânes. Actuellement il semble que nous portions le bonnet.

SERGE LAEDERMANN Associé, GFA Geneva Financial Adviser juin10

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2 réponses »

  1. La tragédie de l’Espagne :

    – Emprunt à 30 ans :

    Jeudi 18 mars 2010 : l’Espagne a lancé un emprunt à 30 ans. Elle a dû payer un taux d’intérêt de 4,768 %
    Trois mois plus tard, jeudi 17 juin 2010, l’Espagne lance de nouveau un emprunt à 30 ans. Elle doit payer un taux d’intérêt de … 5,937 % !
    (Pour comparer, l’Allemagne emprunte à 30 ans en payant un taux d’intérêt de seulement 3,403 %)

    – Emprunt à 10 ans :

    Jeudi 17 juin 2010, l’Espagne lance un emprunt à 10 ans. Elle doit payer un taux d’intérêt de … 4,911 % !
    (Pour comparer, l’Allemagne emprunte à 10 ans en payant un taux d’intérêt de seulement 2,671 %)

    – Emprunt à 3 ans :

    Mardi 13 avril 2010 : l’Espagne a lancé un emprunt à 3 ans. Elle a dû payer un taux d’intérêt de 2,04 %.
    Deux mois plus tard, jeudi 10 juin 2010 : l’Espagne lance de nouveau un emprunt à 3 ans. Elle doit payer un taux d’intérêt de … 3,39 % !
    (Pour comparer, l’Allemagne emprunte à 3 ans en payant un taux d’intérêt de seulement 0,615 %)

    Plus les jours passent, plus l’Espagne emprunte à des taux d’intérêt de plus en plus exorbitants.

    Plus les jours passent, plus l’Espagne se surendette.

    Plus les jours passent, plus l’Espagne se rapproche du défaut de paiement.

    http://www.romandie.com/ats/news/100617111910.6dt6s9u4.asp

  2. Menu de l’année 2010 pour le restaurant Europe :

    La digestion de la Grèce s’est bien passée (petit apéro)
    Attaquons nous à l’entrée : l’Espagne
    Suivie un bon plat : Italie / Portugal
    Plat de résistance proposé la France /Angleterre
    Le dessert attendre Début 2011.

    Tous ces plats seront servis très très chauds.

    Alors bonne digestion.

    Bonjour chez vous.

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