Le Temps

WSJ : La crise frappe les banques sans distinction

WSJ :  La crise frappe les banques sans distinction

Une crise frappe sans distinction: peu importe qu’une banque soit petite ou grande; soit elle est suffisamment capitalisée pour résister à l’assaut, soit elle s’effondre.

Cette réalité, bien qu’évidente, semble être occultée par le Congrès des Etats-Unis.

PLUS DE FONDS PROPRES EN SUIVANT :

Alors que la Chambre des représentants et le Sénat sont en train de mettre au point les derniers détails de la loi de réforme du système financier américain, ils se querellent actuellement au sujet d’une proposition visant à empêcher les banques d’inclure dans leurs fonds propres un type particulier d’obligations, des instruments financiers hybrides plus connus sous le nom de « trust-preferred securities ». Ce projet d’exclusion s’explique par le fait que la crise a montré qu’en cas de problème, les investisseurs n’accordaient aucun crédit aux banques sur la foi de ces titres de dettes, et cherchaient plutôt à savoir à combien se montaient les vrais fonds propres capables de compenser les pertes.

Les banques sont opposées à une interdiction de ces instruments financiers parce qu’il est plus onéreux de lever de véritables capitaux propres. Si les négociateurs du Congrès n’ont pas tenté de supprimer cette proposition, comme le souhaiteraient les banques, les membres de la Chambre des représentants ont toutefois suggéré jeudi que cette interdiction s’applique de manière progressive et ne touche pas les banques ayant moins de 15 milliards de dollars d’actifs.

Mais les grands banques n’ont pas été les seules à connaître des difficultés durant la crise. Sur près de 250 banques à avoir fait faillite depuis août 2007, la plupart se situaient sous le seuil des 15 milliards d’actifs.

En n’exigeant pas des petites banques qu’elles soient aussi solides que les grandes, le Congrès les expose à un risque plus important lorsque viendra la prochaine crise.

David Reilly, wall street journal juin10

EN COMPLEMENT :  La BNS insiste contre UBS

Un ratio de 5% de capitaux propres par rapport au bilan est exigé. Ce niveau est encore loin d’être atteint

Un combat se déroule en coulisse entre la Banque nationale suisse (BNS) et les grandes banques à propos de la consolidation de leur bilan. La commission d’experts nommée par le Conseil fédéral pour proposer des solutions au problème du «too big to fail» rendra son rapport en août. L’approche de cette échéance fait monter la tension entre la BNS et les responsables d’UBS et Credit suisse (CS).

Chaque partie veut tirer la couverture à elle, avant la publication du rapport, en dramatisant ou, au contraire, en minimisant les conséquences d’un renforcement des prescriptions sur le niveau des fonds propres. Ces tensions apparaissent dans plusieurs journaux dominicaux et des attaques personnelles commencent à poindre contre Philipp Hildebrand, président de la BNS, soudain qualifié de «tête dure» et «d’orgueilleux». Le conseiller aux Etats radical Rolf Schweiger lui demande par exemple de «mettre en évidence les risques et les inconvénients d’un durcissement de la régulation».

La BNS soutient des mesures de net renforcement des fonds propres, à hauteur de 5% du total du bilan (contre quelque 3% aujourd’hui), alors que les grandes banques tentent de réduire ces exigences. Leurs dirigeants font planer le risque de perte de milliers d’emplois, de diminution de capacité concurrentielle et de difficultés d’accès aux crédits pour certaines catégories de clients, si elles devaient être appliquées.

Les grandes banques privilégient un calcul de niveau de fonds propres fixé par rapport aux crédits à risque. Selon ce mode de calcul, elles se situent en excellente situation internationale.

En sixième position

La BNS entend par contre appliquer la règle du «leverage ratio» de l’autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) qui compare les fonds propres à la totalité des passifs, quel que soit le niveau de risque des crédits. Selon ce mode de calcul, UBS et CS reculent en sixième position internationale, derrière les banques américaines, italiennes, britanniques, japonaises, et allemandes.

Le total des deux bilans des géants financiers UBS et CS représente 4,4 fois la croissance annuelle suisse. L’autorité de régulation (Finma), avec l’appui de la BNS, pousse à la roue pour atteindre, par étapes en 2013, un taux de couverture de 5% de fonds propres. Pour répondre à ces critères, UBS devrait «maigrir» en vendant une partie de ses affaires, ou trouver une couverture supplémentaire de 27,5 milliards de francs, alors que CS aurait besoin de 17,5 milliards.

Willy Boder le temps juin10

2 réponses »

  1. « un risque plus important lorsque viendra la prochaine crise. »
    Donc la crise est finie ?
    Oups , je lit partout, on fera ceci, et cela dès la reprise.
    On est prêt pour la reprise…etc…
    Moi, je ne vois pas pour l’instant de fin de crise, on est plein milieu, pas plus pas moins.

    Bonjour chez vous.

Laisser un commentaire