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Trading Algorythmique/A hautes fréquences :Vie et mort d’un algo trader

Trading Algorythmique/A hautes fréquences :Vie et mort d’un algo trader

La presse spécialisée et généraliste se déchaîne sur les algo traders en ce moment. Le Monde y consacre un dossier spécial. Il ne se passe pas une semaine sans que le New York Times ne publie une enquête sur les bots. Et sur les blogs, les posts fleurissent à tout va sur le sujet.

A cet égard, je vous recommande de lire ceci(cliquez sur le lien), un portrait assez édifiant du trading à haute fréquence.

PLUS DE BOT EN SUIVANT :

La semaine dernière, Gavin Little-Gill et Ed Gouldstone, de Linedata services (un fournisseur de services pour les hedge funds, dont des solutions pour le trading), m’ont expliqué qu’ils ne constatent pas une hausse des hedge funds recourant au trading à haute fréquence. Ils précisent que ceux-ci ne réprésentent qu’une petite partie de l’industrie des hedge funds.

« On constate juste que les hedge funds utilisant le trading à haute fréquence deviennent plus gros«  commente Gavin Little-Gill.

Les regards se tournent donc vers le prop trading des banques. Là, s’y livre une compétition féroce pour désigner celui qui sera le meilleur. Chez nos amis banquiers, au premier trimestre, Goldman Sachs, JPMorgan et Morgan Stanley ont affiché trois mois de performances continues. Le ton est donné.

Crédit Suisse ne peut pas en dire autant. En janvier, le NYSE a épinglé la banque pour le dysfonctionnement de son algorithme.

Cette compétition fait craindre une sélection naturelle. Celui qui ne dispose pas d’un algorithme performant sera disqualifié.

Dans le petit monde des algo traders, une sélection naturelle s’est déjà opérée. A côté d’un Getco, Tradebot ou Tradeworx, toujours plus gros, figure une liste d’acteurs dont Vandermoolen, disparus dans les limbes de la volatilité des marchés.

Et bien sûr, tous ces investissements dans les bots ne s’accompagnent pas d’une augmentation des moyens pour la gestion de risque. Celle-ci devient en outre plus chère en raison de la complexité des algorithmes.

 par Jennifer Nille echo juin10

EN COMPLEMENT : Des Marchés vraiment liquides ?

En plein coeur de la tempête financière en 2008, seuls les marchés d’actions ont continué à fonctionner normalement. Du côté des Bourses, on le répète à l’envi depuis. Elles entendent par là que la liquidité du marché a toujours été assurée, c’est-à-dire qu’un ordre de Bourse puisse être exécuté sans problème.

Certes, un coup d’oeil aux autres marchés permet de comprendre le désastre. Les marchés d’actions figurent de  petit poucet comparés aux marchés obligataires, et je ne parle même pas du change et des dérivés (les deux plus gros). Et beaucoup, si pas la totalité des transactions, s’effectuent de gré à gré. Du côté du marché des changes, on argumente que vouloir réglementer tout ça va poser des problèmes, notamment de standardisation. Le même argument a été avancé pour le clearing des credit-default swap.

Lors de la crise, la panique chez les intervenants a asseché certaines parties de ces marchés. Le plus saisissant fut l’exemple des CDO (ces obligations adossées à un emprunt), pour lesquels le marché a tout simplement cessé de fonctionner.

Du côté des marchés d’actions, tout n’est pas rose pour autant.

Depuis MiFID, les marchés européens doivent  composer avec une part grandissante du gré à gré. Près de 40% des volumes de transactions transitent hors Bourse, hors MTF, désormais.

Sur les Bourses et les MTF, une nouvelle forme de teneurs de liquidités a également fait son apparition dans le même temps. Sur les marchés européens de NYSE Euronext, Citadel Investments et Getco figurent parmi les traders les plus actifs.

Chez Citadel Investments (une firme de hedge funds), même si l’on s’en défend, le trading à haute fréquence représente une poule aux oeufs d’or. Getco, un arbitragiste, lui, en a fait son business.

Getco traite aux Etats-Unis plus d’un milliard d’actions par jour. Il s’agit du plus gros trader à haute fréquence sur les marchés américains. On peut également dire qu’il est le plus gros trader à haute fréquence au monde.

Il faut savoir que ces traders un peu particuliers n’ont pas les mêmes obligations que les autres acteurs du marché. A commencer par l’obligation de négocier les ordres coûte que coûte.

Durant le krach éclair du Dow Jones le 6 mai, Tradebot, le deuxième plus gros trader à haute fréquence à Wall Street, a tout simplement décidé de couper ses programmes devant la volatilité des marchés. Pas étonnant que la liquidité se soit brusquement assechée.

Zero Hedge, un blog très bien renseigné sur les pratiques de Wall Street, s’inquiète régulièrement de ce qu’il appelle « l’incroyable liquidité des marché qui rétrécit« (cliquez sur le lien). Le MIT (cliquez sur le lien) s’est d’ailleurs aussi penché sur le phénomène.

Bizarrement, du côté des régulateurs, cet aspect-là échappe pour l’instant à toute enquête.

source echo juin10

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L’Europe au centre de l’attention

Les statistiques (cliquez surle lien)publiées lundi par Thomson Reuters sur la fragmentation des marchés européens montrent que l’Europe est particulièrement ciblée par les investisseurs étrangers. Aux Etats-Unis, les volumes de transactions ont chuté. Sur le Vieux Continent, le phénomène inverse s’observe.

Les volumes ont aussi bien progressé depuis le début de l’année hors Bourse que sur les marchés réglementés et les MTF. Sur Euronext Bruxelles, malgré une part grandissante du gré à gré, les transactions ont également augmenté. Un article de l’Echo papier soulignait lundi qu’en mai, près de 50% des volumes de transactions sur le Bel20 se sont déroulés hors Bourse, loin d’Euronext Bruxelles, de Chi-X  et des dark pools.

Attention, les chiffres de Thomson Reuters doivent être pris avec des pincettes. Le président de la Bourse de Bruxelles et CESR (le comité des régulateurs européens de valeurs mobilières) ont souligné qu’une même transaction peut être comptabilisée sur plusieurs places d’éxecution.

Derrière cette progression, on retrouve nos amis les algo traders. L’actualité européenne avec, au choix, la crise grecque, la contagion aux autres économies, la fragilité de l’euro, les plans de rachat d’obligations de la BCE, les mesures d’austérité prises ici et là,… donnent le tournis aux bots. 

Les chiffres de Thomson Reuters montrent également une transparence moindre des marchés. Entre 30 et 40% (et parfois plus) des volumes de transactions se traitent hors Bourse, comme si chaque investisseur (on imagine institutionnel) voulait qu’on ne sache pas ce qu’il traite. Il faut dire que sur les marchés comme Euronext ou Chi-X et même les dark pools, certains bots peuvent aller détecter les ordres de bloc.

Toutefois, ces chiffres illustrent aussi la fragilité du sentiment des investisseurs. MTS, la plateforme sur laquelle s’échangent les obligations d’Etat, voit augmenter la part de gré à gré lors de chaque tension sur les marchés, comme en 2008, comme maintenant.

Coïncidence, la part du gré à gré sur les marchés européens a commencé à augmenter depuis novembre 2007, date de l’implémentation de MiFID. En juillet 2007, les soubresauts des marchés commençaient, avec la chute des hedge funds de Bear Stearns et les autres développements du subprime. Le parallèle est interpellant.

Dès lors, que doit-on comprendre avec cette augmentation du gré à gré en Europe?

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Les régulateurs en phase de consultation

LEMONDE.FR | 18.06.10 |lors que le trading algorithmique prend de l’ampleur sur toutes les places mondiales, les autorités de régulation, aux Etats-Unis et en Europe, sont en phase de consultation afin de déterminer des mesures d’encadrement pour ces pratiques. Fin avril, la Securities and Exchange Commission (SEC), chargée de réguler les marchés financiers aux Etats-Unis, a lancé une consultation avec les principaux acteurs, étendue sur deux mois.

Depuis janvier, le régulateur américain s’est saisi du dossier du trading à haute fréquence et a esquissé une série de mesures.

 La première consiste à identifier les traders spécialisés dans ce genre de transactions et donner à la SEC des informations sur les opérations financières qu’ils réalisent. Cette obligation s’appliquerait à environ 400 cambistes officiant sur les places américaines, dont les transactions dépassent les 2 millions d’actions échangées, ou des volumes supérieurs à 20 millions de dollars (15,2 millions d’euros) par jour.

La SEC envisage aussi des mesures garantissant un accès équitable aux marchés. Dans un rapport préliminaire publié en janvier, l’organe de régulation se demandait en effet si « le fait que des traders professionnels sont capables de réaliser des opérations plus rapides rend l’accès aux marchés injuste pour les particuliers ? » De plus en plus de sénateurs, parmi lesquels Ted Kaufman du Delaware et Mark Warner de l’Etat de Virginie, font pression par ailleurs sur le régulateur pour qu’il donne des réponses sur le rôle des échanges à haute fréquence sur les marchés.

Dans le sillage de la SEC, la Commission européenne s’intéresse également de près au trading à haute fréquence. La problématique, à l’échelle européenne, consiste à étudier les conséquences de la directive sur les marchés d’instruments financiers dite « MIF« , du 21 avril 2004. Celle-ci, entrée en vigueur le 1er novembre 2007, « a importé le mode de fonctionnement américain et notamment mis fin au monopole des marchés réglementés », indique un rapport sénatorial de la fin de l’année 2009.

DARK POOLS ET COLOCATION

En avril, le CESR (Committee of European Securities Regulators), situé à Paris, a lancé une consultation afin de déterminer l’impact de l’algo-trading en Europe. Trente-neuf institutions, représentant les principales parties prenantes, telles que la banque, les assurances et la gestion d’actifs, y participent.

La question des « dark pools », qui traitent des ordres anonymisés et supérieurs à la « taille normale de marché », est l’un des objets d’étude. Un autre centre d’intérêt est le régime de la « colocation », qui permet aux traders à haute fréquence de placer leurs serveurs à proximité de ceux des Bourses. Si cette initiative réduit les délais de latence pour passer un ordre, elle pose la question d’un avantage injuste. Après cette phase de consultation, la Commission européenne devrait faire ses propositions en 2011, ensuite soumises à l’approbation des Etats membres.

En France, l’Autorité des marchés financiers a pour sa part estimé, dans son rapport sur la « cartographie des risques 2010 », paru fin mai, que la pratique du trading à haute fréquence menace « l’intégrité du marché dès lors que les stratégies de trading sont détournées de leur objectif initial pour être utilisées à des fins de manipulation de marché ». Le régulateur français fait également valoir que les investissements nécessaires en technologie, infrastructure et savoir-faire pour entrer dans ces marchés lucratifs représentent une barrière à l’entrée, susceptible de créer des distorsions de concurrence.

EN COMPLEMENTS INDISPENSABLES : Formation financière : trading algorithmique Kesako (cliquez sur le lien)

Panique chez les algo traders (cliquez sur le lien)

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