B.R.I. (Banque des Règlements Internationaux)

Système bancaire Européen : effet caniculaire garanti/ La santé des banques aux rayons X/Test ADN en vue

Système bancaire Européen : effet caniculaire garanti/ La santé des banques aux rayons X/Test ADN  en vue

l y a un an, 1.121 banques de la zone euro avaient emprunté plus de 442 milliards d’euros à la BCE au taux fixe de 1%. Il faut maintenant rembourser ou se refinancer.

PLUS/MOINS DE LIQUIDITE ET DE SOLVABILITE EN SUIVANT :

Le compte à rebours est lancé avant l’arrivée à échéance jeudi d’un prêt record de la Banque centrale européenne (BCE) à plus d’un millier de banques de la zone euro, qui vont devoir prouver à cette occasion leur solidité financière. Il y a un an, 1.121 banques implantées en zone euro avaient emprunté plus de 442 milliards d’euros à la BCE au taux fixe de 1%, un record dans l’histoire de l’institution monétaire européenne sur une seule opération.

Les marchés attendent désormais de voir si le remboursement massif ne va pas provoquer un assèchement brutal des liquidités en zone euro. Pour faire face à l’échéance, les banques peuvent compter sur un surplus de liquide dans leurs caisses, d’environ 300 milliards d’euros actuellement.

Les instituts les moins bien pourvus pourront en dernière minute se refinancer encore mercredi et jeudi auprès de la BCE.

Du coup, les opérations de refinancement de mercredi et jeudi deviennent un vrai test de la santé des banques et du marché interbancaire dans son ensemble, faisaient remarquer mardi plusieurs économistes.

Une ruée des instituts sur ces deux opérations montrerait que le marché interbancaire reste grippé, c’est-à-dire que les banques rechignent toujours à se prêter de l’argent entre elles et à faire circuler les liquidités. Il revient actuellement plus cher de se refinancer via la BCE, au taux fixe de 1%, que de passer par le marché interbancaire.

Les établissements participants aux refinancements de mercredi et jeudi seront ainsi ceux dont l’accès au prêt interbancaire est « très limité », selon Luca Cazzulani de Unicredit. Une opération de refinancement de la BCE sur 3 mois est prévue mercredi. Celle-ci pourrait atteindre un montant record supérieur à 250 milliards d’euros, selon une note récente de Royal Bank of Scotland.

La BCE a aussi prévu de longue date une opération de refinancement spéciale sur 6 jours jeudi pour adoucir l’effet de l’arrivée à échéance de son prêt géant le même jour. En cas de forte demande, les marchés pourraient y voir le signe d’une crise de liquidités, ce qui risquerait d’augmenter le prix de la dette de pays en difficulté et de compliquer encore l’accès au prêt interbancaire pour certaines banques, estime M.Cazzulani.

  • « On a un marché interbancaire moins solide et moins confiant », a reconnu mardi le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer. Mais les banques de la zone euro, dont les banques françaises, n’auront « aucun problème » pour rembourser les 442 milliards d’euros à la BCE jeudi, selon lui.
  • La ministre espagnole de l’Economie Elena Salgado a aussi assuré que les banques du pays passeraient sans encombre la date butoir de jeudi, alors que l’Espagne inquiète particulièrement les marchés. Mme Salgado a toutefois lancé un appel du pied à l’institution européenne, espérant qu’à cette occasion « la BCE sera consciente des nécessités de notre système financier ». Des établissements espagnols ont demandé à l’institution monétaire européenne de reconduire son opération sur un an, l’une de ses mesures anti-crise les plus spectaculaire, selon le Financial Times mardi.

Après 3 opérations de ce type, la BCE avait déclaré en décembre qu’elle n’en ferait plus, annonçant le retrait progressif de ses mesures exceptionnelles.

Mais la situation s’est de nouveau détériorée cette année avec la crise grecque, qui a affolé les marchés et plongé la zone euro dans une profonde crise de confiance. De nombreuses banques grecques, mais aussi portugaises ou espagnoles, sont devenues de plus en plus dépendantes du soutien de la BCE.

Malgré cela la Banque centrale européenne ( BCE) n’envisage toujours pas d’allouer de nouveaux prêts à un an aux banques pour prendre le relais des prêts expirant cette semaine, a déclaré mardi Ewald Nowotny, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE. . Pour le gouverneur de la Banque de France, il faudra cinq à dix ans de rigueur budgétaire pour sortir totalement de la crise actuelle. 

EN COMPLEMENT : La BCE draine moins que prévu, marché des liquidités tendu

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé mardi avoir pour la première fois drainé moins d’argent qu’elle l’escomptait auprès des banques, sur un marché des liquidités tendu avant une échéance importante jeudi.

Au total, 45 banques ont fourni près de 31,9 milliards d’euros à la BCE, à un taux moyen de 0,54%, alors que l’institution de Francfort (ouest) comptait retirer 55 milliards d’euros du marché.

C’est la première fois depuis le lancement en mai de ses opérations d’absorption, destinées à neutraliser l’effet inflationniste de ses achats d’obligations publiques, que la BCE ne parvient pas à récolter le total prévu. Interrogé par l’AFP, un porte-parole de la BCE a refusé de commenter.

La situation des liquidités en zone euro, fortement détériorée par la crise, est encore plus tendue cette semaine car les banques doivent rembourser jeudi un prêt exceptionnel de 442 milliards d’euros accordé il y a un an par la BCE.

Or, le marché du prêt interbancaire est grippé, les banques préférant avoir recours aux opérations de refinancement de la BCE pour se fournir en liquidités plutôt que de se prêter entre elles.

Plus tôt mardi, la Banque centrale avait déjà alloué lors de son opération de refinancement principale un montant relativement élevé, 162,9 milliards d’euros, à 157 banques installées en zone euro.

Signe de ce regain de tensions sur le marché interbancaire, aussi bien le montant que le nombre de banques participantes étaient supérieurs à la même opération la semaine dernière, au terme de laquelle 151,5 milliards d’euros avaient été alloués à 114 établissements.

Les économistes attendent surtout une forte participation des banques lors d’une opération sur trois mois mercredi et d’une opération spéciale sur 6 jours jeudi annoncée en mars par la BCE pour « fluidifier l’effet de l’arrivée à maturité » du prêt sur 12 mois.

FRANCFORT, 29 juin 2010 (AFP)

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La BRI s’inquiète toujours du refinancement des banques

Par Patrick AUSSANNAIRE – 29/06/2010

La Banque des règlements internationaux s’attend aussi à de nouvelles dépréciations d’actifs dans l’immobilier commercial

Même si la Banque des règlements internationaux (BRI) constate, dans son rapport annuel, une amélioration du bilan des banques américaines et européennes en 2009 après une année 2008 «catastrophique», elle fait également état de nombreux risques persistants concernant notamment la duration de leur dette, leur exposition au risque souverain et de nouvelles dépréciations d’actifs.

Les injections de capitaux dans les banques faites par les Etats ont ainsi presque permis d’effacer les pertes subies pendant la crise. En effet, le rapport note que «ces pertes et les dépréciations d’actifs totalisaient 1.306 milliards de dollars à la mi-avril 2010, comparés aux 1.236 milliards de dollars de fonds levés par les banques». Par ailleurs, les augmentations de capital réalisées par les banques ainsi qu’une réallocation des fonds leur ont permis d’atteindre des ratios de fonds propres records depuis quinze ans.

Cependant, le retour dans le vert des banques est loin d’être un acquis, du fait notamment de la baisse des crédits au secteur privé en 2009 qui a poussé les banques à se tourner vers des titres à plus long terme, les exposant ainsi aujourd’hui à un risque d’aplatissement de la courbe des taux.

La BRI s’attend en outre à de nouvelles dépréciations d’actifs notamment sur le segment de l’immobilier commercial aux Etats-Unis qui «a perdu plus d’un tiers de sa valeur par rapport à son pic, et le taux d’impayés sur les prêts immobiliers commerciaux a dépassé 8% (fin 2009) soit le double par rapport à fin 2008, et plus du quadruple par rapport à fin 2006».

Outre la mention de l’exposition des banques au risque souverain en toile de fond, la BRI s’inquiète des difficultés de refinancement des banques. Le raccourcissement de l’échéance moyenne accentue en effet les besoins de financement, et «plus de 60% de la dette à long terme des banques seront exigibles dans les trois ans qui viennent».

Enfin, les banques européennes détiennent 7.000 milliards d’actifs libellés en dollars à leur bilan, et leurs besoins de dollars à court terme sont estimés à 500 milliards de dollars fin 2009 par la BRI. Or, «au moment où l’exposition de ces banques à la dette grecque et à d’autres dettes souveraines européennes exacerbe les craintes relatives au risque de crédit, les fournisseurs de financement à court terme sont de nouveau peu disposés à accorder des ressources en dollars» note le rapport.

Après la crise des subprimes, l’immobilier commercial ?

La Banque des règlements internationaux tire la sonnette d’alarme sur les risques de rechute pour l’économie mondiale et plus particulièrement sur la crise potentielle de l’immobilier commercial.

La BRI estime également que l’économie mondiale est aussi fragilisée par les risques qui pèsent à nouveau sur les banques menacées par une crise de l’immobilier commercial (entrepôts, bureaux…) qui pourrait bien provoquer de nouvelles pertes dans le secteur financier.

« On peut s’attendre à ce que l’exposition à l’immobilier commercial entraîne de nouvelles pertes », a ainsi averti la BRI qui a tenu ce week-end son assemblée annuellecommercial (entrepôts, bureaux…) aux Etats-Unis d’être source d’inquiétudes.

Le secteur américain « a perdu plus d’un tiers de sa valeur par rapport à son pic et le taux d’impayés sur les prêts immobiliers commerciaux a dépassé 8%, soit le double par rapport à fin 2008 », a estimé la banque centrale des banques centrales.

1Pour l’institut de Bâle, seule les réformes engagées sous son égide visant notamment à réguler les fonds propres, les liquidités et l’endettement pourront sauver les banques. Le coût des réformes du secteur bancaire devrait rester « faible » pour les établissements financiers, a estimé Jaime Caruana. Ces projets inquiètent le secteur bancaire qui considère qu’ils risquent d’avoir un impact négatif sur leur activité.

source afp juin10

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : Les banques européennes toujours frileuses à prêter (cliquez sur le lien)

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