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Les six principes d’investissement dans les petites entreprises

Les six principes d’investissement dans les petites entreprises

Découvrez les 6 principes pour investir dans les titres de petite capitalisation par André Gosselin

PLUS DE SMALL CAPS EN SUIVANT :

À mon avis , les six grands principes d’une bonne philosophie d’investissement, validée et éprouvée, dans les titres de petite capitalisation sont les suivants :

  1. Choisir des compagnies qui sont cotées à la Bourse depuis au moins cinq ans;
  2. Choisir des compagnies qui constituent une bonne valeur par rapport au marché;
  3. Choisir des compagnies qui profitent d’un momentum de leurs cours boursiers;
  4. Favoriser les compagnies qui ont connu des bénéfices surprises au cours du plus récent trimestre;
  5. Favoriser les compagnies qui connaissent une révision à la hausse de leurs bénéfices de la part des analystes ou qui reçoivent une recommandation d’achat favorable;
  6. Favoriser les compagnies qui transmettent des signaux positifs et cohérents quant aux transactions d’initiés.

Le premier critère est simple à comprendre: il consiste à éviter les titres qui font leurs premiers pas dans le marché de la Bourse.  Les rendements des compagnies qui ont lancé un premier appel public à l’épargne sont exécrables. il vaut mieux les éviter, à moins que vous n’ayez une stratégie éprouvée et disciplinée d’investissement dans les titres PAPE (Premier appel public à l’épargne). Ce critère devrait être appliqué pour les quatre stratégies d’investissement dans les PME que je vais présenter maintenant. Il s’agit d’une exigence minimale.

Le critère de la valeur est aussi fort important et constitue une exigence de départ pour toute bonne stratégie de placement dans les titres de PME. L’idée reçue selon laquelle une stratégie d’investissement dans les titres de petite capitalisation doit nécessairement rechercher des compagnies en forte croissance, peu importe le prix à payer, doit être mise au rancart. Les chercheurs en finance sont unanimes à reconnaître que les titres de PME qui constituent des aubaines par rapport à leur valeur intrinsèque offrent des rendements supérieurs à ceux qui sont chers. Les aubaines dans le marché des actions se mesurent de plusieurs façons, et on pourrait retenir aussi bien le multiple des cours/valeur comptable que celui des cours/ventes annuelles ou des cours/bénéfices. Les études démontrent la pertinence, la fiabilité et l’objectivité des deux premiers critères par rapport au troisième, malgré le fait que le ratio C/B soit de loin le plus populaire et le plus simple d’application, lorsque l’on utilise les moteurs de sélection de titres contenus dans Internet. Il faut donc comprendre que la chasse aux titres de valeur doit être la préoccupation constante de tout bon investisseur qui s’intéresse aux petites capitalisations. Toutefois, on ne peut pas en faire une stratégie en soi, dans la mesure où le critère de la «bonne valeur» des titres ne peut pas être le seul critère de décision.

La variable du momentum des cours boursiers a un pouvoir de prévision du prix des actions qui a été bien démontré par la recherche, notamment lorsque les titres connaissent une progression largement supérieure à celle du marché durant les 6 à 12 derniers mois. Ce facteur me paraît assez important dans certaines circonstances, pour la simple et bonne raison que l’univers des PME n’a pas les volumes de transactions boursières des plus grandes entreprises. Il est très décourageant de voir un titre qui suscite peu de volumes d’échanges et d’intérêt de la part des vendeurs et des acheteurs potentiels. Le momentum des cours introduit, dans une stratégie d’investissement de type petite capitalisation ou micro?capitalisation, un élément dynamique qui ne peut qu’attirer l’attention des investisseurs. À défaut d’avoir un bon volume moyen de transactions, un titre doit au moins manifester du mouvement et de l’achalandage dans ses cours récents.

Les quatrième et cinquième critères, relatifs aux bénéfices surprises des compagnies et aux recommandations des analystes, sont des éléments clés d’une bonne stratégie d’investissement dans les titres de PME, tout en étant en soi des critères qui permettent de battre le marché. Il y a deux ou trois ans seulement, ces critères étaient impossibles à mettre en pratique par les investisseurs non professionnels. Aujourd’hui, dans les marchés américains en l’occurrence (et très bientôt dans les marchés canadiens), le petit investisseur familiarisé avec Internet peut, en quelques heures, se constituer un portefeuille de 10 ou 15 titres de PME qui reçoivent les recommandations les plus favorables de la part des analystes et qui réservent, de surcroît, de belles surprises aux experts quant à leurs profits déclarés les plus récents. Il est possible d’utiliser ces critères de décision de façon mécanique afin de respecter l’exigence de fidélité ou de « reproductibilité » d’une bonne stratégie, tout en suivant une démarche simple et systématique, puisque vous aurez passé au tamis des milliers de titres.

Le sixième principe, qui concerne les transactions d’initiés, semble constituer, selon le professeur Seyhun, une voie de rechange très valable par rapport aux critères des bénéfices surprises et des révisions des profits par les analystes. Selon les conclusions de sa recherche, une bonne stratégie d’imitation des transactions d’initiés serait même supérieure au critère des bénéfices surprises, abondamment exploité, du reste, par les investisseurs institutionnels depuis quelques années. Même si la fonction des initiés dans la hiérarchie de l’organisation est moins importante dans les petites compagnies que dans les grandes, on peut mettre l’accent sur les transactions des membres de la haute direction portant sur des achats de 1 000 actions et plus. L’accent devra aussi être mis sur les entreprises où il n’y a pas eu, au cours des 12 derniers mois, de conflits dans les transactions d’initiés: seulement des achats, et seulement lorsqu’il y a 5 initiés acheteurs de plus que le nombre d’initiés qui vendent.

Chronique d’André Gosselin,analyste et chercheur canadien, extraite du volume « Investir dans les titres de petites entreprises »

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