Les cours de l’argent dopés aujourd’hui par les investisseurs et demain par l’industrie

L’argent se maintient au dessus des 18 dollars l’once depuis le début du mois de juillet. Le métal précieux est, comme l’or, devenu un refuge pour les investisseurs mais à plus long terme, les usages industriels devraient rester porteurs. Après le succès du « Sprott Gold Trust », adossé au lingot d’or, voici le « Sprott Silver Trust » !

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Ce fonds d’investissement sera dans les jours qui viennent introduit en bourse, il permettra à des particuliers d’investir dans le lingot d’argent. Depuis le début de l’année, le métal gris est devenu au même titre que l’or un placement refuge. Les cours de l’argent ont d’ailleurs suivi à la hausse les cours de l’or depuis l’irruption des problèmes de dette publique en Europe. « Ce sont surtout les achats spéculatifs d’argent qui sont à l’origine de la forte remontée des prix du métal précieux depuis le mois de février », souligne un analyste. 

A plus de 18 dollars l’once aujourd’hui, les cours de l’argent reviennent de loin, ils s’étaient effondrés sous les 8 dollars et demi à la fin 2008. Et les cours étaient restés atones jusqu’à l’automne 2009, du fait d’une nette diminution de la consommation d’argent par l’industrie, qui tournait elle-même au ralenti l’an dernier. La belle remontée des prix depuis le début de l’année a encouragé les producteurs miniers à augmenter l’extraction, cette année, ce qu’ils n’avaient pas fait l’an dernier. Le numéro un mondial, le Mexicain Fresnillo, dont la valeur des actions a d’ailleurs décuplé, vient d’annoncer une production record de 19,1 millions onces d’argent au premier semestre de cette année. Et il prévoit l’ouverture d’une nouvelle mine tous les ans au cours des cinq années qui viennent. 

Un bon calcul, d’après les experts, qui anticipent une croissance en flèche des usages industriels de l’argent à partir de l’hiver prochain. Car le métal précieux est utilisé bien au delà de la fabrication des monnaies et des bijoux. Son usage s’est généralisé dans l’industrie électronique, où il remplace avantageusement l’or, également bon conducteur, mais trop cher. Et si le débouché des pellicules argentiques se referme inexorablement depuis l’avènement de la photo numérique, l’utilisation de l’argent dans l’industrie photovoltaïque est, elle, en plein boom. On développe aussi de plus en plus les applications antibactériennes du métal, qui font qu’on le retrouve dans le traitement du bois, mais aussi dans les bandages pour les grands brûlés, et jusqu’aux vêtements que portent les coureurs du Tour de France…

Source rfi juil10