Au coeur de la création de richesse : l'Entreprise

Inquiétude persistante par Yves de Kerdrel

Inquiétude persistante par Yves de Kerdrel

Noah`s Ark par Heaven`s Gate (John) //  

En l’espace d’une semaine, tout a été fait pour rassurer les investisseurs. La publication des fameux stress tests a prouvé que nos banques étaient en bonne santé. Certains indicateurs macro-économiques se sont révélés meilleurs que prévu. Surtout, les entreprises du CAC 40 et celles du SBF 120 ont commencé à publier des résultats semestriels exemplaires.

Ce sont ces comptes intérimaires, disséqués, analysés, radiographiés toute la semaine par les analystes, qui ont contribué à maintenir le CAC 40 la tête hors de l’eau. Mais certains pourraient se demander – à juste titre – pourquoi, avec d’aussi bons chiffres et d’aussi bons stress tests, la Bourse de Paris n’a gagné que un petit pour cent cette semaine. Le compte n’y est pas.

Cela s’explique par deux raisons. La première est d’ordre conjoncturel. La plupart des résultats publiés par les entreprises sont en hausse, voire en forte hausse, non pas à cause d’une amélioration de la demande ou de facturations accrues, mais du fait d’efforts drastiques en matière de réduction des charges. Les groupes français pratiquent depuis des années, et plus encore depuis quelques mois, cette rigueur de gestion que l’Etat est incapable de mettre en oeuvre. Malgré tout, les analystes auraient préféré voir les bénéfices tirés à la hausse par la croissance mondiale plutôt que par un serrage de boulons. D’où une inquiétude persistante.

La seconde est d’ordre structurel. La communauté financière ne peut pas se satisfaire de résultats semestriels favorables publiés par des entreprises hexagonales. Il lui faut la conviction que l’économie mondiale ne va pas replonger dans la récession, voire dans la déflation. Or, pour l’instant, aucun signe rassurant ne provient en ce sens des pays européens et, surtout, des Etats-Unis. Sentant bien qu’ils sont toujours à bord du Titanic, avec des icebergs partout à l’horizon, cette fois, les investisseurs évitent de danser au son de l’orchestre.

PAR YVES DE KERDREL | JDF HEBDO | 31.07.2010 .

3 réponses »

  1. Bonjour,
    j’ai lu dans le journal des finances votre édito dans lequel vous concluez à un sénario catastrophe dans peu de temps, en bourse, en parlant de double plongeon pour la rentrée.
    C’est à cause de gens comme vous que le petits porteurs auxquels j’appartiens se font plumer.
    En effet les indices sont en train de remonter et cela semble vous gêner (pour spéculer?).
    Or la hausse est loin d’être terminée. En effet, les actifs en général sont entrain de s’apprécier, ainsi la richesse se reconstruire (par symétrie à ce que vous dites sur la destrution de capitaux – ce qui est en fait virtuel-) et va entrainer une relance forte de la consommation qui créera des emplois.
    Le mauvais temps est derrière et pour longtemps.
    Un petit porteur qui pratique la bourse depuis plus de 30 ans en faisant à peu près l’inverse des recommandations des « spécialistes » et à qui cela réussit.
    Bien à vous.

Laisser un commentaire