Les Etats-Unis sous l’impact de la dette
Personne ne semble vouloir parler de crise de dette dans le cas des Etats-Unis. Les données macroéconomiques sorties au cours de la semaine dernière ne suggèrent pourtant rien d’autre que cela.
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Toujours occupées à renforcer leurs bilans, les entreprises américaines restent prudentes au niveau des investissements. Les consommateurs cherchent eux aussi à diminuer leur dette ou à épargner plutôt que de dépenser à tour de bras. Le taux d’épargne a d’ailleurs atteint un niveau encore jamais vu au coursdes années 2000 (6,4% en juin). Et ceci mème si les Américains financent toujours à crédit environ un quart de leurs dépenses de consommation.
Un changement d’attitude assez radical illustrant que l’ère de la croissance économique fondée sur la dette est révolue. Celui-ci est aussi favorisé par le chômage, dont le taux est resté stable à un niveau trop élevé (9,5%) en juillet. Et le marché immobilier reste toujours anémique.
Certains s’obstinent pourtant à vouloir résoudre la crise de dette par la dette, en demandant un nouveau plan de relance au gouvernement.
Cette fois-ci, grâce à des investissements plus ciblés – touchant notamment enfin l’infrastructure, où les Etats-Unis ont en effet un grand besoin de rattrapage – les revenus générés par le plan devraient se révéler supérieurs aux investissements initiaux. Dans le même but, d’autres préfèrent, eux, réduire la fiscalité. Dans un camp comme dans l’autre, on trouve une large sympathie pour la théorie économique dite de «l’offre», selon laquelle toute politique de relance budgétaire «se paie d’elle-même» par les nouvelles recettes fiscales qu’elle génère.
L’idée laisse tout de même une impression désagréable de déjà-vu. Et même dans les sphères du gouvernement, les voix demandant de s’attaquerenfin à la diminution de la dette colossale, atteignant 13.930 milliards de dollars d’ici la fin de cette année d’après les prévisions du Trésor, se multiplient. Sans que des mesures concrètes n’aient déjà été décidées.
Trappe à Dettes : Des économistes lancent un cri d’alarme sur la dette américaine (cliquez sur le lien)
A moins d’une forte hausse des salaires, le consommateur américain prendra encore beaucoup de temps pour se remettre d’une longue période à partir de 2000 où il a vécu largement au-dessus de ses moyens. La correction du surendettement aux trois niveaux (gouvernement,entreprises et ménages) risqueainsi bien de se révéler plus long
Les Etats-Unis sont en proie à des doutes croissants.
Le FT a récemment consacré deux pages à «la fin du rêve américain», expliquant comment les 10% de salariés les mieux rémunérés n’ont cessé de s’enrichir tandis que le niveau de vie des 90% restants, dont les classes moyennes, n’a pas progressé depuis des décennies. L’article se penche sur le sort de familles bourgeoises type qui ont vu le retour au foyer de leurs grands enfants, vivent au quotidien sous la menace d’une saisie immobilière, et dont les deux époux sont désormais forcés de travailler avec le risque croissant de perdre leurs emplois. Les économies sont minuscules et les retraites incertaines….
source agefi aout10
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