Agefi Suisse

L’attrait irrésistible de la dette publique américaine

L’attrait irrésistible de la dette publique américaine

Le volume des transactions des hedge funds dans les obligations d’Etat a grimpé de 73%.

La dette publique de l’Etat fédéral américain, qui gonfle à un rythme affolant, présente aujourd’hui un attrait irrésistible pour les investisseurs du monde entier, à un moment où il leur paraît hasardeux de financer l’économie réelle.

PLUS DE BONS DU TRESOR US EN SUIVANT :

A 13.311 milliards de dollars aujourd’hui, moins de deux ans après avoir passé la barre des 10.000 milliards, l’explosion de la dette américaine devrait théoriquement inquiéter les prêteurs avisés. Au contraire, elle reste un refuge très recherché. Dans un environnement agité, les plus prudents (fonds souverains, fonds de pension, fonds monétaires) plébiscitent les bons du Trésor, très sûrs.

D’autres opérateurs plus offensifs reviennent vers ce gigantesque marché qu’ils avaient délaissé. «Le volume des transactions des hedge funds dans les obligations d’Etat (américaines) a grimpé d’environ 73% entre 2009 et 2010», constatent les consultants de Greenwich Associates.

Enfin pour les banques de Wall Street, qui profitent des largesses actuelles de la politique monétaire, rien de plus simple que d’emprunter à la Fed, à un taux quasi nul, pour prêter au Trésor américain, à un taux un peu plus élevé. «Les banques ont plus que doublé leurs avoirs de bons du Trésor ces deux dernières années»,constatait le comité consultatif sur les emprunts du Trésor représentant le secteur financier, lors d’une réunion le 3 août.

«Cela a été largement attribué à la faiblesse de la demande de prêts, ainsi qu’aux possibles changements dans les normes de fonds propres dans la future réglementation du secteur bancaire», a-t-il ajouté. Ces changements favorisent une culture de la prudence et donc la détention de titres de dette de Washington.

L’Etat emprunte à des taux défiant toute concurrence, pour des volumes immenses. Mercredi, le Trésor a placé 25,4 milliards de dollars de bons à dix ans avec un rendement médian de 2,73%, au plus bas depuis janvier 2009. Il n’a aucune intention de ralentir ses émissions, et les investisseurs jugent que c’est bien ainsi.

Mais tout ce qui est prêté à l’Etat ne l’est pas aux créateurs d’emplois. Ceux-ci se plaignent d’avoir du mal à obtenir des fonds. Comme si cela ne suffisait pas, mercredi la banque centrale (Fed) a annoncé qu’à chaque fois qu’un des titres liés à l’immobilier qu’elle détenait viendrait à échéance, elle rachèterait des bons du Trésor.

L’estimation la plus fréquemment donnée est de 200 milliards de dollars en 2011. Certaines vont jusqu’au double.

La dette américaine est aussi aidée par la crainte, de plus en plus fréquemment citée, de voir les Etats-Unis tomber dans la déflation, une baisse durable et généralisée des prix favorable aux détenteurs d’obligations car elle fait grimper la valeur réelle des sommes dues.

Quand on s’endette à un coût aussi faible, à trois mois d’élections législatives, et face à un chômage élevé, il ne semble y avoir aucune urgence à réduire le déficit budgétaire.

source agefi aout10

EN COMPLEMENTS INDISPENSABLES : Qui détient qui/quoi : Le who’s who de la dette US (cliquez sur le lien)

Les Etats-Unis sous l’impact de la dette (cliquez sur le lien)

1 réponse »

Laisser un commentaire