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L’argent physique prend le pas sur l’argent « papier »

L’argent physique prend le pas sur l’argent « papier »

Les six principales raisons pour lesquelles certains investisseurs préfèrent l’argent à l’or.

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Face à l’érosion monétaire, les investisseurs délaissent de plus en plus les actifs « papiers » (actions, obligations, billets,…) au profit des actifs tangibles et, en particulier, des métaux précieux. On songe évidemment à l’or, mais l’argent n’est pas en reste et ce pour plusieurs raisons.

  • Meilleur marché que son « chef de file » (les cours de l’argent suivent de près, mais avec un peu plus de volatilité, ceux de l’or), l’once d’argent est actuellement 61 fois moins chère que l’once d’or. Un constat qui explique sans doute pourquoi l’argent surperforme l’or, de plus de 6 %, depuis le début de l’année. Le métal gris vient même de décrocher un nouveau sommet à 20,96 USD/once en séance. Il faut remonter aux années 1979-1980 pour retrouver un pareil dynamisme. Malgré l’énorme différence de valeur entre les deux métaux précieux, ils ont quasi tout autant récompensé l’investisseur « au long cours ». Depuis début 2002, date à partir de laquelle le rally des métaux précieux s’est enclenché, l’argent a dégagé un return de 348 %, contre 357 % pour l’or.
  • La vigueur de la demande à des fins d’investissement dont ils font l’objet se nourrit aujourd’hui d’un phénomène durable, à savoir les politiques monétaires ultra-accommodantes des banquiers centraux, qui inondent littéralement de liquidités les circuits financiers dans l’espoir de relancer le crédit à bon compte et, in fine, la croissance. Mais qui dit offre de monnaie surabondante, dit aussi, à terme, baisse de la valeur de ladite monnaie. A fortiori lorsque l’on connaît la situation catastrophique des finances publiques de nombreux États, et son corollaire: un endettement titanesque, qui pèse sur la qualité crédit des émetteurs souverains.
    Au final, la sanction c’est l’inflation. Une perspective néfaste aux actifs « papiers » qui fait les beaux jours des actifs tangibles comme l’or et l’argent dont le principal mérite est justement d’offrir une véritable protection aux pressions inflationnistes.
  • Autre facteur porteur pour l’argent (et l’or), les Chinois sont autorisés, depuis peu, à acheter des petits lingots en argent et or. Pékin les y pousse même à grand renfort de spots publicitaires sur la chaîne publique China Central télévision. Sachant que le taux d’épargne des Chinois oscille entre 30 et 40 % du revenu moyen, on imagine l’effet multiplicateur qu’un déplacement d’une partie de l’épargne chinoise pourrait avoir sur les cours des deux métaux.
  • On sait que, proportionnellement, l’argent est plus réceptif que l’or aux anticipations de croissance économique. Il dispose d’une fibre plus industrielle que l’or, qui est écoulé essentiellement dans le secteur de la bijouterie. Plus de la moitié de la demande d’argent est provenue en 2009 du secteur industriel et, en particulier, de la dentisterie et des activités électroniques, le métal étant réputé pour son excellente conductivité électrique. L’argent est aussi indispensable à l’industrie photovoltaïque et aux piles rechargeables, deux secteurs d’avenir. À ce titre, les prévisions de la Commerzbank, qui anticipe un bond de la demande industrielle en 2011 (+50 millions d’onces d’argent), sont plutôt encourageantes.
  • Contrairement à l’or, qui est essentiellement « stocké » (sous forme de lingots, bijoux, pièces), l’argent voit, par son utilisation industrielle, s’amoindrir ses réserves. Un facteur de nature à soutenir les cours de l’argent. 

source L’Echo sep10

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