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Trappes à Dettes : Irlande/ inquiétudes renforcées sur les finances du pays

Trappes à Dettes : Irlande/  inquiétudes renforcées sur les finances du pays

L’image de l’Irlande auprès de la communauté financière semble aller de mal en pis. Malgré le succès de la dernière émission obligataire de Dublin mardi, l’état de santé de l’économie irlandaise inquiète de plus en plus… Pour preuve, le CDS (credit default swaps) à 5 ans de l’Irlande a de nouveau bondi HIER matin pour atteindre pour la première fois, 500 points de base, un chiffre en hausse de 40 pb par rapport à la veille. Cela signifie qu’un investisseur souhaitant assurer un portefeuille de 10 millions d’euros de titres de dette irlandaise doit payer une prime annuelle de 500.000 euros, soit 40.000 euros de plus qu’avant hier.

La prime que les investisseurs demandent pour détenir de la dette irlandaise à dix ans plutôt que des emprunts de référence allemands de même échéance a atteint un nouveau plus haut record depuis l’adoption de l’euro après la publication de ces chiffres qui préfigurent une baisse des rentrées fiscales, .

« Cela va probablement se traduire par un budget plus sévère », commente Stephen Taylor, analyste à Dolmen Stockbrokers.

« Pour être franc, ils devraient probablement envisager d’avancer un peu le budget afin de calmer les marchés obligataires », ajoute-t-il.

Le ministre des Finances a toutefois déclaré à Reuters que le gouvernement n’avait pas l’intention d’accélérer la publication de son projet de budget pour 2011, qui doit être présenté le 7 décembre. Il a par ailleurs souligné que le rythme de la baisse de la consommation et des investissements ralentissait.

Brian Lenihan, à la radio, a aussi réaffirmé l’objectif du gouvernement de ramener le déficit à 3% du PIB d’ici 2014 et a écarté le risque d’une rechute de l’Irlande en récession.

L’Irlande: au pays des zombies

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En outre, dans le journal irlandais « Irish Examiner », le ministre des Finances, Brian Lenihan, a affirmé que certains créanciers obligataires d’Anglo Irish Bank pourraient ne pas récupérer tout leur argent. Lenihan a également expliqué que le programme de garantie bancaire, qui doit arriver à maturité à la fin du mois, serait prolongé.

LE FARDEAU ANGLO IRISH

Le gouvernement s’efforce de reprendre la maîtrise du déficit le plus élevé de toute l’Union européenne et veut convaincre les marchés qu’il saura gérer les conséquences désastreuses d’une bulle immobilière qui a mis à genoux les banques du pays.

La hausse du coût du renflouement d’Anglo Irish Bank devrait encore faire grimper le déficit à au moins 25% du PIB cette année, annulant les bénéfices des précédents budgets d’austérité.

Les autorités irlandaises ont souligné que cette augmentation était exceptionnelle et s’expliquait par les règles de comptabilité d’Eurostat, la facture du renflouement de la banque nationalisée devant s’étaler sur 15 ans. Mais les marchés ne sont pas rassurés.

Le gouvernement doit annoncer dans les prochaines semaines son estimation définitive de la facture pour Anglo Irish et espère ainsi ramener le calme parmi les investisseurs. Mais les analystes soulignent que Dublin devra également prendre des décisions difficiles pour son budget

Enfin, l’Office central de la statistique vient d’annoncer que le produit intérieur brut irlandais avait reculé de façon inattendue de 0,3% au deuxième trimestre alors que les économistes anticipaient une hausse du PIB de 0,5%.Le produit national brut (PNB) irlandais, considéré par beaucoup d’économistes comme un indicateur plus précis de l’évolution de l’économie car il exclut les bénéfices réalisés par les multinationales.

 Par ailleurs, l’Office a révisé à la baisse son chiffre de croissance ajusté des variations saisonnières au premier trimestre, à 2,2% contre 2,7% annoncé initialement. L’économie irlandaise s’est contractée sur neuf des dix derniers trimestres. En variation annuelle, le PIB irlandais s’est replié de 1,8%, alors que le consensus donnait -0,4% seulement. Pas de quoi rassurer…

« Si Anglo Irish Bank n’est pas en mesure de rembourser la totalité de ses prêteurs, les inquiétudes au sujet du besoin de nouvelles aides pour le pays vont se renforcer, ce qui aurait sans aucun doute un impact négatif sur l’euro », affirme à MarketWatch, Kathy Lien, directeur de la recherche devises chez GFT.

Les statistiques montrent également que les consommateurs ont continué de réduire leurs dépenses alors que la fonction publique subissait une cure d’austérité.

source agences sep10

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