Europe

Trappe à Dettes/Bankster Zombie : Anglo Irish Bank, le dossier qui fait trembler l’Irlande

Bankster Zombie : Anglo Irish Bank, le dossier qui fait trembler l’Irlande

TOO BIG TO….,???

La rumeur enfle sur le montant final du «dossier Anglo Irish Bank», cette institution sauvée à grands frais par l’Etat irlandais et qui met ses finances en péril. L’agence S&P a déjà prévenu qu’elle abaisserait la note de l’Irlande si celle-ci dépassait sa propre évaluation, soit 35 milliards d’euros… et près du quart du PIB annuel de l’île.

PLUS DAIR EN SUIVANT :

Le gouvernement irlandais s’apprête à verser 5 milliards d’euros supplémentaires pour sauver la banque Anglo Irish, dont les difficultés déstabilisent les finances du pays, indique mercredi le Financial Times. Le coût du sauvetage d’Anglo Irish Bank , jusqu’ici évalué autour de 25 milliards d’euros, passerait ainsi à 30 milliards d’euros, soit plus d’un cinquième du produit intérieur brut du pays.

Les autorités irlandaises devraient annoncer  jeudi la nouvelle estimation du coût du sauvetage de la banque en difficulté, nationalisée l’an dernier et qui est devenue un gouffre pour les finances publiques en raison de ses pertes colossales liées à des prêts immobiliers risqués.

Selon le FT, la banque centrale irlandaise s’est résolue à injecter 5 milliards d’euros supplémentaires dans l’espoir de solder les comptes, tandis que Brian Lenihan, ministre des Finances, devrait annoncer simultanément une restructuration d’une partie de la dette à long terme de l’établissement.

Les taux des obligations irlandaises et portugaises à 10 ans  ont atteint mardi leur plus haut niveau depuis le lancement de l’euro voici 10 ans, alors que les inquiétudes s’accumulent sur la solvabilité à long terme de ces deux pays.

Sauvetage d’Anglo Irish Bank : S&P menace d’abaisser la note de l’Irlande

Standard & Poor’s avait menacé, hier mardi, d’abaisser encore la note de l’Irlande si le coût du sauvetage d’Anglo Irish, en cours de réévaluation et qu’elle avait elle-même chiffré à 35 milliards d’euros, venait à dépasser ce montant.

Alors que les spéculations vont bon train sur le montant de la facture finale du sauvetage de la banque, «les estimations qui étaient auparavant fortement éloignées de nos 35 milliards d’euros semblent désormais se rapprocher de ce niveau», a affirmé Trevor Cullinan, analyste chez Standard & Poor’s, dans un entretien à la radio publique RTE.

L’analyste a ajouté que ce montant de 35 milliards d’euros pourrait même être dépassé, prévenant que, «dans ce cas, il pourrait y avoir potentiellement de nouvelles mesures d’abaissement de notation de la part de Standard & Poor’s».

S&P avait déjà abaissé fin août d’un cran, à AA-, la note de la dette souveraine de l’Irlande, en invoquant le coût sans cesse croissant du soutien de l’Etat au système bancaire.

Sauvetage d’Anglo Irish : jusqu’à 40 milliards d’euros de coût pour l’Irlande ?

Les autorités irlandaises ont décidé, au début du mois, de scinder Anglo Irish Bank en deux entités afin de satisfaire aux exigences de la Commission européenne. Le gouvernement avait annoncé dans la foulée que le coût final du sauvetage public de la banque, jusqu’ici évalué autour de 25 milliards d’euros (dont 23 milliards déjà déboursés), serait annoncé courant octobre. Mais il semble pressé de l’annoncer au plus vite afin de rassurer les investisseurs qui font grimper les taux d’intérêt des obligations émises par l’Etat irlandais pour financer sa dette.

D’après l’Irish Times, la banque centrale devrait publier deux chiffres : l’une représentant l’estimation officielle du coût du sauvetage, l’autre constituant un «scénario du pire», au cas où les pertes générées par le portefeuille de crédit de la banque s’avéreraient plus importantes que prévu.

De son côté, le Sunday Business Post a affirmé que le coût du sauvetage pourrait être réévalué autour de 28 milliards ou 29 milliards d’euros. Certains analystes estiment qu’il pourrait enfler jusqu’à 40 milliards d’euros, soit près du quart du PIB annuel du pays.

Trends.be, avec Belga SEP10

DERNIERES NEWS : L’Etat irlandais devrait injecter au moins 6,4 milliards d’euros supplémentaires dans Anglo Irish Bank estime la Bank of Ireland. La note totale monterait à près de 30 milliards d’euros et même plus en cas de mauvaise surprise. Le gouvernement irlandais maintient néanmoins l’objectif de ramener son déficit budgétaire sous la barre des 3% en 2014. 

La Bank of Ireland, la Banque centrale irlandaise, estime à 14,4 milliards d’euros les besoins supplémentaires en capitaux pour Anglo Irish Bank et Allied Irish Banks. Nationalisée l’année dernière, Anglo Irish Bank aurait besoin de 6,4 milliards d’euros, plus 5 milliards en cas de pertes inattendues.  De son côté, Allied Irish Banks recevrait 3 milliards d’euros supplémentaires.  

L’Etat irlandais a déjà injecté 22,9 milliards d’euros dans Anglo Irish Bank depuis sa nationalisation, fin janvier 2009. Avec les nouvelles estimations de la Bank of Ireland, le sauvetage de la banque pourrait donc nécessiter au moins 29,3 milliards d’euros. 

Dublin avait été contraint au début du mois de modifier son plan de scission de la banque, pour satisfaire aux exigences de la Commission européenne. Dans la foulée, la Banque centrale irlandaise a été chargée de réévaluer le coût total pour l’Etat du sauvetage de l’établissement.

 Gouffre budgétaire

Le gouvernement tablait jusqu’à présent sur un déficit de 11,6% du PIB cette année. Après l’estimation de la bank of Ireland, le ministre irlandais des Finances, Brian Lenihan, a déclaré s’attendre à ce que le déficit budgétaire atteigne 32% du PIB cette année. Mais il s’est engagé à ce que l’Etat mette les bouchées doubles pour ramener son déficit budgétaire sous la barre des 3% du PIB d’ici 2014 comme il a promis de le faire auprès de la Commission européenne. Pour y arriver, le pays devra encore plus réduire ses dépenses publiques a prévenu Lenihan. l’Irlande comptait initialement économiser 3 milliards d’euros sur son budget 2011. 

L’objectif budgétaire poursuivi par Dublin paraît cependant de plus difficilement atteignable, alors que l’économie irlandaise peine à se remettre d’une récession historique. Après avoir renoué avec la croissance en début d’année, le PIB irlandais a subi une contraction surprise au printemps, faisant craindre une rechute du pays dans la récession

Les inquiétudes sur les finances publiques irlandaises, qui se sont accentuées ces dernières semaines, ont fait s’envoler les taux d’intérêts auxquels le pays emprunte pour boucler ses fins de mois: mercredi matin, le taux des emprunts d’Etat irlandais à 10 ans avait grimpé à un nouveau sommet depuis 1997, juste en-dessous de 6,8%. Ce renchérissement du coût auquel l’Irlande s’endette fait craindre de plus en plus aux investisseurs qu’elle ne soit forcée, à terme, de recourir comme la Grèce à l’aide de l’Union européenne ou du FMI, pour surmonter ses difficultés budgétaires. 

Bloomberg, AFP sep10

EN COMPLEMENT : WSJ Les banques replongent l’Irlande dans la crise

Le gouvernement irlandais se trouve dans une situation particulièrement épineuse cette semaine: il doit convaincre les investisseurs qu’il est en mesure de supporter le coût de sauvetage de la banque nationalisée Anglo Irish Bank, sans effrayer les marchés en obligeant ses créanciers à en faire les frais.

Les inquiétudes concernant le système bancaire irlandais ont placé le pays au coeur de la tourmente budgétaire européenne, alors qu’il s’était vu félicité au début de l’année pour sa discipline budgétaire.

Mardi, les marchés financiers étaient en état d’alerte: les CDS, qui permettent de s’assurer contre le défaut d’un émetteur, ont atteint des niveaux records pour l’Irlande, selon Markit. Pour un emprunt à dix ans sur les marchés de capitaux, l’Irlande doit maintenant payer un taux d’intérêt de près de 7%, supérieur de 4,7 points de pourcentage à celui que doit payer l’Allemagne, soit la plus forte prime de risque pour l’Irlande depuis la création de l’euro en 1999.

Dublin pourrait réduire le coût du sauvetage d’Anglo Irish en adoptant une position plus ferme avec ses créanciers, en les incitant à accepter des pertes plus importantes que prévu sur leurs titres obligataires. Cette mesure pourrait toutefois ternir la réputation de l’Irlande au yeux des investisseurs étrangers et rendre les choses plus difficiles pour les autres banques du pays.

Selon nombre d’observateurs, l’Irlande devrait toutefois échapper à la crise grecque. Le pays a déjà financé ses besoins budgétaires pour le premier semestre 2011, n’a aucun crédit majeur arrivant bientôt à échéance, et détient une réserve de trésorerie d’environ 20 milliards d’euros.

Le déficit du pays atteint toutefois près de 12% du produit intérieur brut et certains économistes s’attendent à ce qu’il dépasse les 25% du PIB, sauvetage des banques inclus – soit bien au-delà de la limite de 3% fixée par l’Union européenne.

La semaine dernière, le gouvernement a indiqué que l’économie s’était contractée de près de 5% en rythme annuel au deuxième trimestre, laissant craindre que les recettes fiscales du gouvernement ne s’amenuisent et que les coûts de sauvetage ne gonflent, compliquant ainsi la tâche du gouvernement pour mener à bien son plan de réduction du déficit.

Mais les dirigeants irlandais ne veulent pas risquer d’effrayer le marché: si les investisseurs ont l’impression que les créanciers d’Anglo Irish sont obligés de supporter les pertes, ils risquent de fuir toutes les banques irlandaises, alourdissant encore le fardeau du gouvernement.

« Il s’agit d’une opération d’ajustement délicate », constate Simon Adamson, analyste chez CreditSights. « Les autres banques irlandaises seront affectées par tout ce qui arrivera à Anglo Irish. Le gouvernement doit agir avec la plus grande prudence ».

-Neil Shah et Quentin Fottrell, The Wall Street Journal SEP10

EN COMPLEMENTS INDISPENSABLES : Trappes à Dettes : Irlande/ inquiétudes renforcées sur les finances du pays

L’Irlande: au pays des zombies

2 réponses »

Laisser un commentaire