Libéralisme

Le zeste du gâteau

Le zeste du gâteau

Depuis le milieu du XIXe, il y a deux visions du monde qui s’affrontent de façon, à la fois épidermique et dogmatique: la vision des forces de gauche (autrefois progressistes) qui considère le monde comme un gâteau à se partager, et la vision libérale qui considère le monde comme un gâteau à faire.

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Le plus humble des cuisiniers part du principe que le fameux gâteau est, par définition, à faire, à créer, à mijoter en tentant des expériences, se heurtant aux échecs d’une cuisson excessive ou d’un manque d’ingrédient(s) qui rend la pâtisserie trop fade, voire indigeste. Mais à force de travail et de persévérance, il arrive souvent que celui-ci devienne le plus magnifique des gâteaux, savoureux, moelleux, générateur de plaisir et de bien-être. Une fois la recette éprouvée, il suffit de la reproduire à l’infini pour le plaisir de consommateurs toujours à la recherche de bonheur. Bien entendu, la cuisine politicienne devra faire évoluer son projet afin de l’adapter aux exigences d’un monde mutant et instable. Telle est la doctrine libérale, qui consiste à considérer le monde dans lequel nous vivons, comme un laboratoire créatif, en perpétuel ébullition.

En revanche, la gauche étatique et fonctionnarisée recommande un partage sans égal d’un gâteau dont l’existence divine serait tout simplement là, disponible et partageable à l’infini, sans effort individuel, sans recherche, sans créativité et donc sans saveur.

C’est une incroyable supercherie, un complot sous-estimé de l’histoire politique qui, lentement, a distillé son venin dans la conscience collective des plus ou moins démunis.  Car après-tout, ce dont il s’agit, c’est bien d’expliquer aux masses laborieuses que le gâteau dont il est question, c’est celui des nantis et des bienheureux de la finance et de l’industrie, celui du secret bancaire et des libertés essentielles.

Certes, le monde est un gâteau, et nous en sommes tous les pâtissiers plus ou moins qualifiés. Mais ce gâteau est à créer avant d’être partagé. Il doit être constitué d’un ensemble d’ingrédients équilibré, sans oublier ceux qui, au départ semblent sans saveur : un peu de fiscalité, un peu de sécurité, beaucoup d’aménagement et de planification, du droit efficace, de l’économie et de la finance. On y rajoutera bien un peu d’environnement afin de lui donner de la couleur, des acquis sociaux et de la parité, sans oublier un zeste d’étatisme bien naturel car, pour finir, même si on ne le sent pas, c’est ce petit zeste qui fait toute la différence.

geoffroy de clavière Association libérale Chêne-Bourg (suisse) sep10

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