Inflation, inflation importée, monétarisation de la dette

Guerre d’échanges : Banques Centrales/Hoenig contre Bernanke, Weber contre Ignoraramus Trichet

 Guerre d’échanges : /Banques Centrales Hoenig contre Bernanke, Weber contre Ignoraramus Trichet  

Un nouvel assouplissement ne serait guère utile / Hoenig (Fed)

   De nouvelles mesures d’assouplissement monétaire de la Réserve fédérale ne seraient guère utiles pour l’activité économique et elles pourraient en revanche déclencher des tensions inflationnistes, a estimé mardi Thomas Hoenig, président de la Fed de Kansas City.

Ce dernier, qui manifeste depuis un an son opposition à la politique monétaire très accommodante de la banque centrale américaine, a une nouvelle fois appelé la Fed à renouer avec des taux d’intérêt pour lui normaux, suggérant qu’ils reviennent à 1%.

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La Fed a ramené le loyer de l’argent à quasiment zéro en décembre 2008, en pleine crise financière, et n’a pas bougé depuis, réaffirmant régulièrement son engagement à maintenir les taux à un niveau bas pendant une « période prolongée ».

« A mon avis, les coûts (de telles mesures) seront supérieurs aux bénéfices. A ce stade, avec la reprise modérée et l’inflation faible et stable que nous connaissons, je crois que l’on rendra vraiment service à l’économie en commençant à normaliser la politique monétaire », déclare Thomas Hoenig dans le texte d’un discours qu’il a prononcer devant la National Association of Business Economics (NABE).

Il a ajoute que de nouveaux rachats de Treasuries par la Fed n’auraient que peu d’effet sur les taux d’intérêt.

Willam Dudley, membre influent du comité de politique monétaire de la Fed et plutôt partisan d’une politique accommodante, a récemment laissé entendre que le rachat de 500 milliards de dollars de Treasuries était l’équivalent d’une baisse des taux d’intérêt à court terme de 50 à 75 points de base.

Pour Thomas Hoenig, l’effet de nouvelles mesures d’assouplissement quantitatif (« QE2 ») ne serait que de 10 à 25 points de base.

En revanche, poursuit-il, racheter 500 milliards de dollars de fonds d’Etat américains, somme qui représente la moitié du déficit fédéral 2011, pourrait amener les investisseurs à anticiper une hausse de l’inflation.

D’après Thomas Hoenig, la hausse des prix à la consommation pourrait monter jusqu’à 4% ou 5%, niveau qui nuirait à la crédibilité de la Fed.

EN LIEN : Classement des faucons et des colombes au sein de la FED selon le Wall Street Journal

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CRT Capital

Weber – La BCE doit cesser d’acheter des emprunts d’Etat

Le programme d’achats d’emprunts d’Etat par la Banque centrale européenne (BCE) n’a pas marché et doit être abandonné, a déclaré Axel Weber, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE.

Le patron de la Bundesbank était opposé à ce programme dès son lancement en mai.

Selon lui, il n’a pas apaisé les tensions du marché obligataire et il risque aussi de créer une confusion entre politique budgétaire et politique monétaire.

« Rien ne montre que ces achats d’actifs aient eu une incidence notable sur les rendements souverains moyens de la zone euro », a-t-il expliqué, lors d’un déplacement à New York. « Dans la mesure où les risques associés au programme d’achat l’emportent sur ses avantages, il faut l’abandonner définitivement ».

Axel Weber estime également que la BCE doit réduire progressivement ses autres mesures de soutien, et ce le plus vite possible, et qu’elle ne doit pas tarder à augmenter les taux d’intérêt.

« Pour ce qui concerne les deux dimensions de la stratégie de sortie, à savoir la disparition progressive des mesures de liquidité exceptionnelles et la normalisation d’une politique monétaire à l’évidence expansionniste, le risque est de sortir trop tôt ou trop tard; à mon avis, le deuxième risque est plus grand que le premier », a encore dit Axel Weber.

Le président de la Bundesbank, qui passe pour être l’un des favoris à la succession du président Jean-Claude Trichet, estime qu’il appartient aux Etats et aux actionnaires, plus qu’à la BCE, de régler le problème des banques qui abusent des refinancements auprès de la BCE. Il a aussi suggéré que la banque centrale en finisse au plus vite avec ses mesures de soutien aux banques, qui permettent notamment de maintenir en vie les établissements les plus fragiles des pays dits de « la périphérie » de la zone euro.

Selon lui, la BCE pourrait par ailleurs très bien augmenter les taux d’intérêt pendant que des mesures de soutien sont encore en place.  » Une normalisation des taux directeurs pourrait en principe s’amorcer avant que le retrait progressif des mesures exceptionnelles ne soit achevé », a-t-il expliqué.

Les déclarations de  Weber s’inscrivent en opposition directe à la politique que Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, défendait encore la semaine dernière.

Sur le fond, M. Weber n’a fait que réitérer, avec plus de vigueur que d’habitude, la ligne allemande dure traditionnelle : l’inflation est l’ennemi principal, et les banques centrales devraient se garder d’assumer des responsabilités de politique économique. Certains pourront voir dans les propos du président de la Bundesbank un signe de plus grande transparence des débats à la BCE – un domaine où l’institution a certainement des progrès à faire. Mais à court terme, il va surtout compliquer la tâche de M. Trichet.

Sanctions automatiques pour déficits trop lourds

Le président de la Buba prône aussi la sévérité pour les pays dépassant le seuil des 3%. Axel Weber a appelé jeudi l’Union européenne à se doter d’ «un système de sanctions automatiques» pour éviter de nouveaux dérapages des déficits publics dans la zone euro.

Plutôt qu’un mécanisme politique de sanctions, qu’il juge trop flexible, «il serait préférable d’avoir un système de sanctions automatiques» pour les Etats qui ne respectent pas les critères du Pacte européen de stabilité et de croissance, a déclaré A. Weber lors d’un discours prononcé à Berlin.

«il n’est pas suffisant de veiller au déficit budgétaire; il faut renforcer le contrôle du niveau de la dette publique».

«Il est indispensable d’ancrer de nouveau la crédibilité du principe du non-sauvetage» des Etats et «d’établir un cadre réglementaire pour une restructuration ordonnée de la dette publique», a insisté A. Weber

Le Pacte européen de stabilité et de croissance prescrit aux Etats membres de limiter leur déficit budgétaire à 3% du Produit intérieur brut (PIB) et la dette publique à 60% du PIB.

Le but n’est pas d’établir «un système d’amende macroéconomique au niveau européen», mais de sanctionner seulement lorsque des déséquilibres observés (dans un Etat) ont des conséquences négatives évidentes et importantes sur les autres Etats membres «, a-t-il précisé.

Ses déclarations interviennent alors que les principaux instituts économiques allemands ont prédit que l’Allemagne, portée par une croissance vigoureuse, reviendra sous les 3% du PIB dès 2011, soit un an plus tôt que prévu par le gouvernement.Berlin s’illustrerait ainsi comme l’un des élèves les plus vertueux en terme de discipline budgétaire, en Europe et au-delà. Seuls deux autres pays de la zone euro, la Finlande et le Luxembourg, prévoient pour l’instant un déficit sous la barre des 3% en 2011.

EN LIEN : «L’Allemagne prend les devants en Europe» dans la réduction des déficits, et «montre ainsi la voie aux autres pays», a estimé Lothar Hessler, économiste pour HSBC Trinkaus, joint par l’AFP.

A titre de comparaison, la France attend 6% de déficit public en 2011, soit plus du double de son voisin, l’Espagne 6% également et l’Italie 3,9%. Hors zone euro, la Grande-Bretagne table sur un déficit de 10,1% en 2010.

Les caisses publiques allemandes profitent certes des «mesures de consolidation budgétaire», le plan de rigueur décidé par le gouvernement, mais aussi d’un rythme de croissance à faire pâlir d’envie nombre de ses voisins.

Le PIB de la première économie européenne va connaître en 2010, selon ces instituts, une croissance de 3,5%, un niveau jamais enregistré depuis la Réunification il y a 20 ans.

Cerise sur le gâteau, le nombre des chômeurs pourrait passer en 2011 sous la barre des 3 millions, pour la première fois depuis 1992.

Contrairement a ses voisins, l’Allemagne «n’a pas connu de bulle immobilière», «ses produits sont très demandés dans les pays émergents» et elle a joué la modération salariale pour rester compétitive, souligne Simon Jünker, de Commerzbank.

sources reuters+afp oct10

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