Art de la guerre monétaire et économique

Arnaques , crimes et botanique : Quand Soros investit dans le cannabis…

 Arnaques , crimes et botanique : Quand Soros investit dans le cannabis…

Le gérant de hedge funds explique dans le Wall Street Journal les raisons de ce choix.

Le trublion Soros est de retour ! Sillonnant le monde pour expliquer les raisons de la crise financière de 2008, il n’en oublie pas pour autant de gérer ses différents véhicules d’investissement, promouvoir la démocratie à travers sa fondation et participer au débat politique américain. C’est ainsi qu’il vient d’annoncer un don d’un million de dollars pour soutenir la Proposition 19 en Californie. De quoi s’agit-il ? D’un projet de texte visant à légaliser le commerce de cannabis dans cet état.

A la base de ce soutien, un raisonnement économique. Soros estime ainsi dans le Wall Street Journal du 16 octobre que « légaliser, et donc taxer, le commerce de cannabis permettrait non seulement d’augmenter les recettes fiscales – le manque à gagner se chiffre en milliards de dollars – tout en diminuant les impôts des contribuables puisque les coûts liés aux arrestations et emprisonnements diminueraient de manière considérable. » La stratégie de Soros est donc claire : long sur le cannabis, short sur les taxes…

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George Soros a un goût régulièrement confirmé pour les prises de position inattendues. Son engagement financier dans le vote populaire de la semaine prochaine en Californie sur la légalisation du cannabis est sans état d’âme: le combat sanitaire est perdu, autant limiter les dégâts économiques.  Le philanthrope américain d’origine hongroise a ainsi versé un million de dollars à la campagne en faveur de la légalisation de la marijuana dans l’Etat, sur laquelle les électeurs doivent se prononcer le 2 novembre.

L’association Drug Policy Alliance, qui milite pour la dépénalisation des drogues, a confirmé à l’AFP que le milliardaire avait versé mardi cette contribution à la campagne pour la Proposition 19. Mardi, George Soros avait annoncé, sans le chiffrer, son soutien.

Selon lui, l’adoption de cette proposition, qui vise à dépénaliser la consommation personnelle de petites quantités et à autoriser la production, la commercialisation et la taxation de la marijuana, «serait un grand pas en avant et ses faiblesses pourraient être corrigées avec l’expérience». «Réguler et taxer la marijuana pourrait à la fois faire économiser aux contribuables les millions de dollars dépensés en forces de l’ordre et en coûteuses incarcérations, et rapporter des milliards de dollars chaque année», ajoute-t-il dans une tribune libre de l’édition de mardi du Wall Street Journal. Il assure que l’adoption de la Proposition 19 «réduira la délinquance, la violence et la corruption liées au marché de la drogue, ainsi que les violations des libertés civiles et des droits de l’Homme que constituent l’arrestation d’un grand nombre de personnes respectueuses de la loi. Les policiers pourraient désormais se consacrer aux délits graves», dit-il.

La proposition 19, ou «Loi sur la régulation, le contrôle et la taxation du cannabis», permettrait aux comtés et villes de Californie, où l’usage médical de la marijuana est légal depuis 1996, d’autoriser la culture, le transport et la vente de marijuana, et de taxer cette dernière comme le tabac ou l’alcool.

Celui qui a fondé le fonds d’investissement Quantum Found en 1973 aux côtés de Jim Rogers ne se cantonne pas à la sphère financière et compte bien participer activement aux mutations sociétales du XXIème siècle. Grâce à Open Society Institute qui rassemble une vingtaine de fondations dont le but est de défendre les droits humains et de promouvoir la gouvernance démocratique, il étend son influence au terrain politique.

Son soutien à la campagne défendant la dépénalisation de la marijuana en Californie est un engagement majeur en faveur du parti démocrate quelques jours avant les élections de mi mandat aux Etats-Unis. .Cet investissement de la part du financier n’est pas nouveau. George Soros est un promoteur de longue date de la légalisation du cannabis. Il a déjà dépensé 3 millions de dollars qui ont permis d’aboutir à la proposition 215, baptisée Compassionate Use Act votée en novembre 1996 qui autorise le cannabis médical. Cette loi, la première du genre aux Etats-Unis, dépénalise la possession, l’usage et la culture de cannabis pour les patients possédant une recommandation de leur médecin.

Aujourd’hui, notre baron va plus loin en souhaitant que la marijuana puisse s’acheter et se vendre sur un marché réglementé. Le 2 novembre prochain, les citoyens se prononceront sur une éventuelle légalisation de l’utilisation récréative de la drogue. Plus précisément, cette mesure, si elle est adoptée, permettra à toute personne de plus de 21 ans de cultiver et de posséder jusqu’à une once de marijuana, c’est-à-dire entre 24 et 33 grammes. La Proposition 19 vise à dépénaliser la consommation personnelle de petites quantités et à autoriser la production, la commercialisation et la taxation de la marijuana. Tout l’argumentaire de George Soros réside ici.

Partisan du libre marché, notre baron affirme que si la marijuana est cultivée librement, l’offre va augmenter ce qui va faire chuter les prix et donc ruiner les grandes organisations mexicaines dans la mesure où elles perdront leur avantage concurrentiel. La proposition 19 permettra ainsi d’éviter la montée des cartels et de « réduire la criminalité, la violence et la corruption associés aux marchés de la drogue ».

A ses yeux, la solution réside dans un processus pédagogique honnête et efficace : « Je préférais investir dans l’éducation efficace que dans l’arrestation et l’incarcération inefficaces ».

source afp/zone bourse oct10

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Les Californiens face au choix de légaliser le cannabis  par Deborah Sohlbank, Oakland /le tzmps

La «Prop 19», qui propose de légaliser l’usage récréatif de la marijuana, fait presque de l’ombre aux élections du «midterm» qui ont lieu mardi. En cas d’acceptation, le marché de cet or vert serait taxé et régulé

Deux malabars sont campés devant le Harborside Health Center, un des dispensaires de cannabis médical à Oakland, ville de 400 000 habitants voisine de San Francisco. Ici n’entre pas qui veut. Dans cet endroit discret, mais très fréquenté de la zone industrielle, les allées et venues sont continues: 900 personnes par jour, générations et classes sociales confondues. Depuis 1996, les Californiens souffrant notamment de dépression ou de glaucome peuvent soulager leurs maux grâce au cannabis. Dans le dispensaire, une file d’attente sur fond de musique chillout et, derrière le comptoir, 12 sortes de marijuana entre 12 et 17 dollars le gramme. La patiente la plus âgée a 94 ans, le plus jeune en a 7. Il souffre d’un lymphome et consomme le cannabis sous forme de cookies. 

Avec la «Prop 19» (proposition 19 soumise à référendum ce mardi), les malades ne seraient plus les seuls à bénéficier légalement de cette plante. L’initiative lancée par le millionnaire Richard Lee a récolté 700 000 signatures, un tiers de plus que le minimum requis. Lui-même fume du cannabis depuis qu’il est immobilisé en chaise roulante. Il a monté de nombreuses affaires autour de la plante, dont la Oaksterdam University, ouverte en 2007. 

«A l’origine, c’était juste un coup marketing, raconte Dale Jones, ­vice-rectrice et chargée de communication pour la Prop 19. Nous proposions des cours d’horticulture et les inscriptions ont afflué.» Depuis, l’école a accueilli 12 000 étudiants. «Avant d’apprendre à cultiver, poursuit Dale Jones, ils doivent suivre des cours d’histoire, d’éducation civique, de droit. Ils apprennent à éviter les pièges de la loi.» 

Les étudiants sont des patients ou de futurs investisseurs. «Je compte sur cette loi pour me lancer dans le marketing. Beaucoup de gens auront besoin de promotion», raconte Dave, quinquagénaire enthousiaste. Marty, analyste financier au chômage, veut se reconvertir dans la culture. Quant à Elisabeth, éducatrice spécialisée, elle souhaite sensibiliser le public aux vertus du chanvre. 

Comme l’alcool, l’usage du cannabis serait taxé et régulé. De quoi générer des revenus énormes pour un Etat au bord de la faillite. Chaque année, le marché noir génère 14 milliards de dollars en Californie, estiment les partisans de la Prop 19. Parmi eux, un lobby de policiers qui préfère que la plante sorte de la clandestinité: «La guerre contre le cannabis a échoué», déclare dans un spot TV Joseph McNamara, chef de police retraité. 

Chez les opposants, on ne parvient pas à faire front commun. Les uns rejettent la légalisation par idéologie, les autres réfutent le contenu de la Prop 19. George Skelton, journaliste politique, écrit dans un édito du Los Angeles Times: «Ce texte est inapplicable, il n’impose aucune taxe spécifique. Les 536 entités de l’Etat, villes et comtés, décréteraient leurs propres règles. Le chaos.» 

Avant la votation, les adversaires se sont faits discrets. Selon Dale Jones, ils ne se sont pas présentés à trois reprises lors de débats la semaine dernière. «Nous avons donné des conférences de presse dans tout l’Etat avec le sénateur Feinstein à nos côtés», rétorque Roger Salazar, du groupe «No on Prop 19». Les petits producteurs s’opposent aussi à cette loi: «Je prône la légalisation, mais avec ce texte, leur commerce serait anéanti», explique Adam, rare élève sceptique à Oaksterdam University. «La Prop 19 n’est pas parfaite, concède Goose Duarte, de Harborside, mais c’est l’occasion à ne pas rater, et le marché est assez grand pour tous.» 

Reste la collision entre la loi fédérale et celle de l’Etat. Dale Jones rappelle que les armes à feu sont aussi régies à ces deux niveaux. A noter que la lutte était inégale du point de vue financier: 440 000 dollars par les opposants contre 3,9 millions par l’autre camp. 

Pour redynamiser son économie, Oakland a autorisé en juillet l’installation de quatre exploitations de cannabis à grande échelle. Une idée de Jeff Wilcox, entrepreneur qui a fait fortune dans la construction. Il est en lice pour une des concessions délivrée en janvier. «Je peux créer 371 emplois. Des jobs conventionnés qui payent bien. La Ville prélèvera 5% de taxes, entre 7 et 10 millions par an», explique l’homme d’affaires qui se lance «pour le fun». Fumeur, il croit aux vertus de cette plante. Il compte investir 20 millions dans son projet: «Nous sommes les hippies qui ont grandi.» 

Le suspense du scrutin est à son comble. Des deux côtés, on y croit mordicus. «Le dernier sondage indique 49% de non», lance Roger Salazar. «Les gens mentent aux sondages, ils ont peur de dire qu’ils sont pour un cannabis légal», rétorque Jeff Wilcox. Ou comment la contre-culture des hippies pourrait entrer définitivement dans les mœurs.

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L’ALCOOL PLUS NOCIF QUE L’HEROÏNE OU LE CRACK

L’héroïne, le crack (dérivé de la cocaïne) et la méthamphétamine sont les drogues les plus mortelles. Mais si l’on tient compte des effets tant pour le consommateur que pour l’ensemble de la société, l’alcool est plus dangereux, suivi de l’héroïne et du crack. Telles sont les conclusions d’une étude publiée par The Lancet. Dans une échelle de dangerosité de 0 à 100, l’alcool est évalué à 72, l’héroïne à 55 et le crack à 54. L’étude, qui émane de la Commission scientifique indépendante sur les drogues (ISCD), estime que «les actuels systèmes de classification des drogues gardent peu de relation avec leur réelle nocivité». Ses auteurs expriment leur «accord avec les conclusions d’études d’expert précédentes selon lesquelles prendre fermement l’alcool pour cible… constitue une politique de santé valable et nécessaire». Les experts de la commission ont élaboré leur propre système pour évaluer les substances et étudié la nocivité des drogues sur le corps humain mais également d’autres facteurs comme le coût de leur usage pour le système de santé ou le système carcéral…

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