Art de la guerre monétaire et économique

Commentaire du Wolf : Les embardées de la croissance économique chinoise

Commentaire du Wolf : Les embardées de la croissance économique chinoise

La Chine relève ses taux d’intérêt. Les autorités chinoises ont surpris les marchés en relevant les taux d’intérêt de 25pb, cette première hausse depuis décembre 2007 portant le taux des dépôts à un an à 2,5 % et celui des prêts à un an à 5,56 %.

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 Les dernières statistiques montrent une économie en ralentissement mais sans repli de l’inflation. La croissance du PIB réel est revenue à 9,6 % sur un an contre 10,6 % et 11,9 % les deux trimestres précédents, un niveau probablement inférieur à la croissance tendancielle.

Comme prévu, les prix à la consommation se sont appréciés de 3,6 % en glissement annuel, le taux le plus élevé depuis octobre 2008, sans que les indices de prix enregistrent une tension particulière, en dehors des prix alimentaires (conséquences de la sécheresse et des inondations qui ont suivi). L’indice global est en progression de 3,6% sur un an (3,5% au mois d’août) mais la hausse sur un an de l’indice hors alimentation n’est que de 1,4% (1,5% le mois précédent). Ce n’est donc pas à cause d’une hausse forte d’inflation que la PBoC (Banque centrale chinoise) a décidé d’augmenter les taux

D’ailleurs il est à noté que  les prix à la production se sont assagis pour le 4ème mois consécutif en revenant à +4,3 % en glissement annuel. La croissance de la production industrielle a décéléré à 13,3 %, suggérant un ralentissement des exportations en cette fin d’année. Aucune de ces données ne justifiait une telle hâte à relever les taux.

Il s’agit donc non seulement de comprendre pourquoi la Banque Populaire de Chine (PBoC) a agi à ce moment là, mais aussi pourquoi elle a retenu cette option et non une augmentation du taux des réserves obligatoires ou la pression morale pour contenir la croissance du crédit.

Le mystère s’est épaissi depuis le discours du gouverneur de la PBoC à Washington sur l’intérêt des mesures quantitatives pour contrer l’inflation en lieu et place des taux d’intérêt. Pour les observateurs, l’impact de la hausse des taux sur l’économie sera très limité.

 Les motivations de la PBoC apparaissent surtout liées à la rémunération de l’épargne et à la prévention de bulles sur les actifs

Trois raisons pourraient expliquer cette mesure.

 Premièrement, la PBoC s’inquiète probablement du niveau des taux réels des dépôts, qui sont toujours négatifs. Pour faire clair cela signifie que les taux d’intérêt servis aux épargnants se traduisent par une rémunération réelle négative. Le souci des autorités monétaires est donc de limiter l’arbitrage par les ménages d’une partie de leurs liquidités (ils détiennent l’équivalent de 4,5 trillions de dollars) au profit des actifs réels ou financiers, perçus comme plus protecteurs ou plus rémunérateurs. Des mesures de restriction plutôt sévères ayant été déjà prises sur l’immobilier résidentiel, le risque était de laisser les actifs financiers comme le seul canal d’investissement de ces liquidités. La hausse du taux des dépôts est un premier correctif.

Deuxièmement, les craintes sur la spéculation immobilière semblent repartir de plus belle en Chine. La lutte contre la hausse des prix de l’immobilier en Chine reste une priorité pour maintenir la paix sociale. La hausse des taux joue sur l’élasticité.

Troisièmement, l’objectif serait de ralentir la croissance (même si le moyen habituel consiste à rationner le crédit plutôt que d’augmenter son coût). Les autorités se sont surtout alarmées des signes d’assouplissement monétaire, comme l’indique l’ indicateur des conditions monétaires, revenu en territoire accommodant. De plus, la hausse des réserves de change, bien supérieure à celle de l’excédent commercial, ne peut que renforcer les craintes d’une montée incontrôlée de la masse monétaire domestique.

 Si cette thèse est juste, les investisseurs devront être attentifs à trois facteurs.

 Tout d’abord, ils devront guetter tout signe de reprise des indicateurs avancés augurant d’une nouvelle surchauffe de l’économie.

Ensuite, ils devront se préparer à de nouvelles hausses des taux, et enfin, suivre de près la progression des marchés actions compte tenu de l’abondance des liquidités.

En résumé, les semaines passées ont montrées que le système financier chinois devenait de plus en plus difficile à contenir….

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3 réponses »

  1. entre les embardées de l’économie chinoise,
    et la panne irréparable
    de l’économie us, choisir son véhicule
    est facile

  2. Encore toutes mes félicitations et remerciements pour les très enrichissants articles, mais en plus pour les superbes et souvent humoristiques illustrations et photos, le blog fait maintenant concurrence à Vogue, Harper’s Bazaar, Fine Art, Vogue… ! 😉

    Sur la Chine, en éventuel complément :

    Le très probable futur président chinois en 2013 Xi Jinping et le contexte à venir :

    Cela faisait longtemps que Xi Jinping était présenté comme le successeur désigné de Hu Jintao. Mais sa nomination récente comme vice-président de la puissante Commission militaire centrale (CMC) a valeur d’adoubement officiel. Ce réformiste dit «raisonnable» devrait être nommé président en 2013 pour deux mandats de cinq ans.

    Portrait :

    Le futur maître de la puissance chinoise a le sang bleu. Il est considéré comme le chef de file de la faction des «Fils de princes» (ou «Princes rouges»), soit les rejetons de vétérans du régime. Celle-ci est aujourd’hui engagée dans une sévère lutte d’influence avec l’autre grand clan, la faction de la Ligue communiste de la jeunesse, emmenée par le président Hu Jintao. Xi est en effet le fils de Xi Zhongxun, qui avait lancé la guérilla communiste dans le Nord. Un père ensuite «purgé» par Mao en 1962, avant d’être plus tard réhabilité par le père des réformes, Deng Xiaoping.

    C’est Xi Zhongxun – mort en 2002 – qui a donné l’impulsion des fameuses «zones économiques spéciales», au cœur du décollage chinois, en demandant à Deng de lui laisser bride lâche à Shenzhen. Xi Jinping aujourd’hui tire largement sa légitimité de ce prestigieux héritage paternel.

    De l’homme, on sait encore peu de chose. La «pipolisation» des politiques n’est guère de mise et la vie privée des dirigeants chinois relève du secret d’État. Âgé de 57 ans, Xi est né en 1953 dans la province du Shaanxi. Il fait ensuite ses études d’ingénieur chimiste à l’université de Tsinghua à Pékin. Officiellement il obtient plus tard un doctorat de «théorie marxiste» de la même prestigieuse institution. Toujours selon sa biographie, il aurait été rattrapé par les soubresauts de la Révolution culturelle, envoyé comme «étudiant éduqué» dans les campagnes de sa région natale, de 1969 à 1975. Un article le décrit alors comme «remportant des victoires de haute lutte contre les fermiers» et capable de «porter des sacs de blé de plus de 50 kilos sur des kilomètres de sentiers de montagne, sans fatigue». De Xi, on connaît aussi deux mariages. Le deuxième, médiatique, avec une vedette de la chanson chinoise, Peng Liyuan, qui a aussi rang de général dans l’Armée populaire de libération (APL). Le couple a une fille qui étudierait aujourd’hui aux États-Unis.

    Le parcours politique de Xi est classique, sans coups d’éclat, sans faux pas non plus. On parle d’un homme sans coups de génie novateurs et plutôt «orthodoxe». Mais un dirigeant pragmatique, simple et «carré», ouvert à des réformes raisonnées. Dans les provinces côtières du Fujian ou du Zhejiang, dont il fut le patron, il a la réputation d’avoir lutté contre la corruption, qui ne l’a pas éclaboussé comme d’autres cadres de ces riches régions. Il a été peu de temps secrétaire du Parti à Shanghaï, après le limogeage de Chen Liangyu dans une retentissante affaire de corruption. L’ancien secrétaire américain au Trésor Henry Paulson le tient en haute estime, en «amitié». Désigné vice-président en mars 2008, il a alors été mis sur orbite pour la haute direction du pays. Il a été chargé de deux dossiers sensibles, Hongkong et la supervision de la phase finale des JO de Pékin.

    Cette année il s’est fait remarquer en dénonçant le jargon des cadres du Parti les exhortant à un langage plus direct, audible par leurs administrés. Lui-même, d’ailleurs, pourtant décrit comme d’un naturel calme, a surpris en laissant tomber la langue de bois, lors d’un voyage au Mexique, pour s’en prendre aux contempteurs de la Chine. «Des étrangers au ventre plein n’ont rien de mieux à faire que de nous montrer sans cesse du doigt, a-t-il déclaré lors d’un dîner. Mais, premièrement, la Chine n’exporte pas la révolution ; deuxièmement, elle n’exporte pas la famine et la pauvreté ; troisièmement, elle ne vous donne pas de maux de tête. Alors, que dire de plus ? Il affiche volontiers une volonté de réduire les inégalités sociales, principale menace pesant sur le pays.

    Plus proche de l’ancien président Jiang Zemin que de l’actuel numéro un, dont il n’était apparemment pas le premier choix, Xi semble être l’homme du compromis, capable de faire rentrer les couteaux aux différentes factions. A ses débuts, il ne sera d’ailleurs pas seul, Hu Jintao ayant sans doute la ferme intention de rester quelques années debout derrière le trône.

    http://www.lefigaro.fr/international/2010/10/19/01003-20101019ARTFIG00643-xi-jinping-futur-maitre-de-la-puissance-chinoise.php

    Les analystes disposent de peu d’indications sur la manière dont Xi Jinping règnera sur le pays le plus peuplé du monde dans une période clé.

    Ils s’accordent toutefois sur le fait que la fragilité de la base politique sur laquelle il entamera son mandat pourrait l’empêcher, pendant un temps au moins, d’imprimer une marque profonde sur le pays.

    Il est très favorable à l’économie de marché et il est hautement probable qu’il parlera au nom de la classe moyenne et du secteur privé et avec les monopoles d’Etat », dit Cheng Li (Brookings Institution, Washington). Mais pour ce qui est de ses opinions politiques et ses compétences de dirigeant, tout est « très peu clair ».

    La transition, qui devrait voir aussi le départ du Premier ministre Wen Jiabao et son remplacement par le vice-Premier ministre Li Keqiang approche, alors que des voix s’élèvent, y compris au sein du PC, en faveur de réformes politiques en Chine.

    L’attribution du prix Nobel de la paix au dissident Liu Xiaobo a renforcé les appels à une démocratisation. « Nous entrons dans une période très, très intéressante », dit M. Li. « Au final, les compétences en matière de leadership de Xi seront mises à l’épreuve » de même que sa capacité à gérer « toutes ces forces différentes ».

    Pour l’instant, les Chinois ne connaissent de Xi que ce personnage peu charismatique qui accompagne souvent le président Hu et qui est l’époux d’une chanteuse très connue.

    Mais pour les sinologues, c’est un conservateur qui ne changera pas le cap, surtout dans un pays où les grandes décisions sont prises collectivement par les neuf membres du comité permanent du bureau politique.

    Son pedigree et son expérience des affaires militaires, auraient favorisé un compromis sur son nom entre Hu Jintao et son prédécesseur Jiang Zemin.

    Xi, issu de la fraction de Shanghai dans le sillage de Jiang, est également à la tête de l’Ecole du parti, une institution très conservatrice.

    « A juger d’après le peu qu’on a vu de lui, on ne devrait pas attendre quoi que ce soit de novateur, ou en rupture avec le système rigide actuel. Il maintiendra probablement le statu quo » dit Sun Wenguang, professeur dissident à la retraite.

    Ces mandats à la tête de Shanghai, du Fujian et du Zhejiang — fers de lance d’une croissance chinoise axée sur les exportations et de l’ouverture économique — lui ont apporté de nombreux contacts avec les investisseurs étrangers relève Willy Lam, analyste à l’Université chinoise de Hong Kong.

    Ceci « pourrait le pousser à mettre un frein aux récentes initiatives considérées comme restrictives pour les entreprises étrangères en Chine », dit-il.

    Mais Xi va être handicapé car il accèdera au pouvoir avec la plus faible base pour un dirigeant communiste chinois. « Il passera son premier mandat (de cinq ans) à consolider sa base » prédit Willy Lam. « Quelles que soient les opinions marquées que (Xi) pourrait avoir sur l’économie ou dans d’autres domaines, il ne pourra probablement pas les traduire en acte avant son deuxième mandat ».

    Des années où les défis à relever pour la Chine seront nombreux: nécessité ou non pour le PC de s’ouvrir, maintien d’une croissance forte mais mieux équilibrée et responsabilités de la Chine dans le monde.

    Pour le moment, deuxième économie mondiale depuis cet été, la Chine a annoncé son objectif de « maintien d’une croissance stable et relativement rapide » durant son plan quinquennal pour la période 2011-2015.

    Elle vise une « importante avancée dans les restructurations économiques afin d’être en particulier moins dépendante des exportations (autour de 5% du PIB actuellement contre 10% auparavant) et de faire de la demande intérieure un facteur de croissance plus important que par le passé ».

    La Chine va par ailleurs « continuer à élever les revenus de sa population, améliorer la construction (d’un système de protection) sociale et approfondir la réforme et l’ouverture ».

    Les cinq prochaines années seront « une période cruciale pour bâtir une société modérément prospère » indiquent les dirigeants chinois qui affirment leur souci de réduire les écarts toujours plus grands entre riches et pauvres dans la société.

    Les communistes au pouvoir promettent de « construire un système complet et durable de services de base compatible avec la situation générale qui aidera à améliorer la vie des gens ».

    Le pays veut aussi « participer activement » à la gouvernance économique mondiale et à la coopération régionale. Le gouvernement signale poursuivre la « stratégie mutuellement bénéfique d’ouverture au monde extérieur et d’optimisation de la structure du commerce extérieur ».

    Les dirigeants chinois veulent continuer à développer des « nouvelles industries stratégiques » dans les énergies alternatives, les biotechnologies, les hautes technologies et la protection de l’environnement.

    Construction en cours de la China Solar Valley près de Dezhou, prévue pour être « le plus grand site de production solaire au monde » également plaque tournante d’un réseau de pôles technologiques :

    http://www.youtube.com/watch_popup?v=RY8t8QBONHY

    Derrière des apparences et réthoriques, le cas échéant électorales et/ou trompeuses, les deux superpuissances Etats-Unis et Chine explorent activement les diverses voies de coopérations possibles dans les domaines des énergies renouvelables et alternatives, le développement de technologies permettant l’intégration de ces nouvelles sources d’énergie dans les réseaux électriques domestiques et collaborent dans plusieurs types de transports et de mobilité dont l’électro-mobilité (exemple coopération Saic/GM).

    3O années de développements en Chine, forte hausse des équipements, les contraintes de la croissance des villes, des ventes exponentielles de véhicules (autour de 2000 par jour actuellement à Pékin), de la pollution de l’air (élaboration de véhicules captant entre autres le CO2 et rejetant de l’oxygène) etc. Le cas de Shangaï est évoqué :

    http://www.youtube.com/watch_popup?v=pObxCXhf9-E

    Vu de Taïwan :

    Le pas décisif dans le processus de succession est vu par la presse taiwanaise d’un assez bon œil. Le quotidien Chungkuo Shihpao, comparant cet événement à ce qui se passe en Corée du Nord, y voit tout du moins la consolidation d’un mode de succession qui, pour n’être pas démocratique, n’est pas celle d’un régime de pouvoir personnel. La promotion de Xi Jinping suit les modalités de la succession de Jiang Zemin à Hu Jintao : une telle continuité devrait éviter à la Chine les troubles toujours possibles en Corée du Nord, commente le journal. Reste à savoir combien de temps Hu Jintao conservera son poste de président de la Commission militaire centrale – la plus haute position de la direction chinoise. L’on doute déjà du fait qu’il s’en défasse en 2012. Quoi qu’il en soit, il est assuré que Xi Jinping et Li Keqiang (donné au poste de Premier ministre) formeront le couple de la cinquième génération de dirigeants, qui auront non seulement à gérer l’économie, mais aussi à faire face aux demandes de liberté et de démocratie qui s’intensifient dans le pays, ainsi qu’aux dissensions internes au parti sur ce sujet.

    Quant aux relations avec Taïwan, certains espèrent que les deux ans passés par Xi Jinping au cours de sa carrière à la direction de la province du Fujian, face à Taïwan, le prédisposent favorablement vis-à-vis de Taipei. La consolidation du mode de succession implique cependant que le mode de décision collective au sommet se systématise, et ce y compris à propos de Taiwan, poursuit le quotidien. Ce qui veut dire que la touche personnelle de Xi Jinping ne sera pas forcément décisive, face à un Hu Jintao désireux de laisser son empreinte dans l’histoire.

    Dans un éditorial, le même journal estime que Xi Jinping devrait promouvoir la réforme. Si l’on sait peu de chose de la personnalité de Xi Jinping, l’on sait qu’il « aime lire ». « Une personne qui aime lire a forcément son propre mode de pensée et son idée de la réforme », et l’assurance que les relations entre le continent et Taiwan vont se poursuivre.

    Vu de Singapour :

    Le Lianhe Zaobao de Singapour se félicite lui aussi de ce que Xi Jinping a « réussi son examen de passage » et que la succession semble se régler de manière collégiale, par un jeu d’équilibre au sein de la direction, ce qui limite le risque d’un pouvoir exercé par un seul homme. Xi doit sa confirmation au soutien du conservateur Jiang Zemin, estime le quotidien. De plus, il a ces deux dernières années multiplié ses interventions dans les arènes du Parti, où il s’est notamment fait remarquer en rappelant que « le pouvoir émane du peuple ». Cela fait dire au quotidien que Xi Jinping pourrait promouvoir la réforme politique.

    Vu de Hong-Kong :

    A Hong Kong, le ton est nettement plus critique. Le quotidien économique de qualité Shunpo reconnaît dans une analyse que le plenum a placé le 12e plan sous le signe de la réforme. Il note également que les objectifs de croissance sont accompagnés d’une volonté de se préoccuper de la vie quotidienne des Chinois, avec le souci d’augmenter les revenus et d’améliorer l’égalité d’accès aux services publics.

    Mais l’éditorial du quotidien qualifie le mode de succession de « transmission du pouvoir dans une boîte noire », qui donne peu de certitudes quant à l’avenir des réformes. « La seule inconnue de cette succession était les tractations entre factions, qui se font encore dans l’ombre. La population ne connaîtra aucun des termes des enjeux et des échanges qui se sont conclus, le peuple n’a pas son mot à dire. Ce manque de transparence dans la succession du pouvoir, le sentiment de manipulations secrètes entourant le processus sapent la confiance que pourraient avoir les Chinois de Chine et de l’extérieur. Quelle différence avec l’époque de Mao ? La ‘République populaire de Chine’ est encore une utopie ! »

    Quant à l’accent mis sur la réforme à l’issue du plenum, il n’est pas crédible, affirme le journal. Dans le rapport du plenum, le mot de réforme n’est accompagné d’aucune indication précise de contenu ou de méthode. « Aussi ne faut-il pas trop y accorder foi ». Si les dirigeants de Pékin voulaient réellement réformer leur administration, ils appliqueraient la méthode de transparence des budgets mise en œuvre à Hong Kong, qui limite grandement malversations et faux rapports. Ils promouvraient une loi de la presse garantissant l’expression de l’opinion. « L’équité et la justice promises par le plenum devraient commencer par la publicité des débats et la liberté de parole, faute de quoi ce sont des paroles creuses », conclut le journal.

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