Etats-Unis

Trappe à Dettes USA : L’ombre de la faillite plane sur plusieurs Etats américains

Trappe à Dettes USA : L’ombre de la faillite plane sur plusieurs Etats américains

Après la Californie, le New Jersey et l’Illinois sont étranglés par leurs dettes. Certains estiment que Washington viendra à leur aide… d’autres évoquent la solution de la banqueroute

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Après la Californie, le New Jersey et l’Illinois sont étranglés par leurs dettes. Certains estiment que Washington viendra à leur aide… d’autres évoquent la solution de la banqueroute

San Diego sera-t-elle la première?

Dans la grande ville du sud de la Californie, le débat fait rage depuis quelque temps: pour s’en sortir, la municipalité doit-elle se déclarer en faillite?

Le cout des CDS en dit long sur la situation

source Bespoke nov10

L’ancien procureur de cette ville de près de 1,5 million d’habitants s’est déclaré favorable à l’idée, comme les principaux entrepreneurs, lassés disent-ils des «semi-vérités» assénées par des élus qui cacheraient la gravité de la situation.

Plus de 2 milliards de dollars de déficit dans le régime des retraites; 1,4 milliard manquant pour financer le système de santé… Alors que les autorités de San Diego refusent d’augmenter les impôts, certains s’interrogent sur la pertinence de cette solution radicale, qui permettrait notamment à la ville de renégocier en bloc les salaires et le montant des retraites. 

Panique à l’européenne

En réalité, le débat est loin de se limiter à San Diego, ou même à l’ensemble de la Californie, aux prises elle aussi avec un déficit qui pourrait atteindre 25,4 milliards de dollars. Dans l’Illinois, les autorités ont emprunté des milliards de dollars pour les investir dans leur propre fonds de pension. Faute d’argent, des détenus ne purgent plus leur peine et sont expulsés des prisons.

Dans le New Jersey, ce sont les policiers qu’on expulse: la ville de Newark vient de licencier d’un coup 13% des membres de sa police municipale. 

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Image: Gridlex

La dette existante, qui n’inclut pas celle de  l’Etat et la dette fédérale par personne, montre que la limite est atteinte concernant les émissions obligataires des municipalités. La seule alternative pour les villes est donc de sabrer dans les dépenses…

L’association des gouverneurs américains a récemment lancé un cri du cœur. Cette année, disait-elle, sera la plus difficile à l’échelle des Etats et des collectivités locales. Certes, les fonds fédéraux provenant du plan de relance ont permis jusqu’ici de limiter la casse. Mais une nouvelle aide est aujourd’hui hautement improbable. Or, malgré la fin officielle de la récession, le chômage continue d’augmenter et le marché immobilier encore moribond n’apporte guère de ressources. Si rien n’est fait, notent certains spécialistes, les Etats les plus fragiles pourraient commencer à susciter la méfiance des investisseurs, qui se détourneraient de leurs fonds. Et le mouvement de panique pourrait ensuite s’étendre à d’autres Etats, de la même manière qu’en Europe.

De fait, le New York Times notait la semaine dernière que certains spéculateurs ont commencé à plancher sur la création de hedge funds visant à parier sur cette éventualité. Jusqu’ici, les agences de notation ne croient pas à cette possibilité et, tablant sur une intervention finale de Washington, elles continuent de donner de très bonnes notes à l’ensemble des villes et des Etats américains. Mais les spécialistes notent à cet égard le récent aveuglement de ces agences qui n’ont pas vu s’approcher la crise des «subprime» et qui ont, de ce fait, grandement contribué à l’exacerber.

Ultime parade

Aujourd’hui, le climat général n’est pas à l’augmentation des impôts, comme le montre la «capitulation» de Barack Obama face aux exigences des républicains de prolonger les allégements fiscaux de l’administration Bush.

Bien plus: dans les cercles de pensée conservateurs, c’est plutôt l’inverse qui est à l’étude. Le magazine The Weekly Standard vient ainsi de se poser en héraut d’une solution radicale: créer un nouveau chapitre dans la loi des faillites qui permettrait aux Etats de se déclarer eux aussi en banqueroute (jusqu’ici, cette possibilité est réservée aux seules villes, et encore reste-t-elle presque purement théorique). Pour les néo-conservateurs, c’est là une sorte de parade ultime face à la tentation de Washington de se lancer dans un éventuel «sauvetage» des Etats. Les conservateurs n’ont jamais cru à ces mesures pour les banques et le secteur de l’automobile. Alors que leurs thèses ont aujourd’hui le vent en poupe, la leçon est claire: de même qu’il n’y a pas d’entreprises «too big to fail» (trop grandes pour faire faillite), aucun Etat ne doit être à l’abri de la banqueroute.

Par Luis Lema, New York/le temps dec10

EN COMPLEMENT :  Mini krach obligataire sur les dettes des collectivités locales américaines

(cliquez sur l’image pour aggrandir)

source Zero Hedge dec10

chart of the day, mub, dec 2010

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : Trappe è Dettes : Selon Chris Whalen la Californie est au bord de la faillite

 

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