Brèves de Trottoirs

Brèves de trottoirs du 19 dec 10….en bord de route de la grande finance…

Brèves de trottoirs du 19 dec 10….en bord de route de la grande finance…

Il est parfois bon de s’arrèter sur les bas cotés…

PLUS DE BREVES EN SUIVANT :

La BCE accélère ses achats d’obligations

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé avoir acheté pour 2,667 milliards d’euros d’obligations publiques la semaine dernière, un montant en constante hausse depuis quelques semaines ce qui porte ses rachats totaux à 72 milliards d’euros.  Le chiffre porte sur la période du jeudi 2 au mercredi 8 décembre. La semaine précédente, la BCE avait racheté pour 1,965 milliards d’euros, soit le plus fort montant enregistré depuis le début du mois de juillet. En pleine crise de la dette de certains pays de la zone euro, l’institution financière de Francfort (ouest) a donc encore une fois accéléré ses rachats.

Une nouvelle augmentation d’une semaine sur l’autre était prévisible, suite aux déclarations d’opérateurs de marché, mais le chiffre est inférieur aux attentes de certains analystes.  «Nous avons une image plus complète de l’échelle de l’intervention de la BCE sur les marchés obligataires périphériques et franchement, c’est moins impressionnant que nous ne nous y attendions», écrivent ainsi les analystes d’ING.

Graphique des achats :

 

L’Allemagne réussit une émission de 2 milliards

L’Allemagne a émis avec succès lundi près de 2 milliards d’euros de bons du Trésor «Bubills» lors de sa dernière opération sur le marché primaire de la dette pour cette année, selon des chiffres publiés par la Bundesbank. Celle-ci, qui conduit les enchères pour le compte de l’Agence financière qui émet et gère la dette allemande, a reçu 5,735 milliards d’euros d’offres, et alloué 1,715 milliard au taux de 0,7492% pour ces bons à un an. L’Agence financière préfère souvent allouer moins que le montant prévu de l’émission, et complète sur le marché secondaire.

Cette émission réussie de «Bubills» fait suite à trois opérations qui avaient été sous-souscrites, pour des produits à plus longue échéance, sur fond de conditions de marché difficiles en pleine crise de la dette, entre autres de l’Irlande et du Portugal. Au total en 2010, l’Agence financière s’est adressée 73 fois au marché, et a levé 323 milliards. Sur toutes ces opérations, six seulement ont été sous-souscrites.

La base de capital souscrit  par la BCE est de près de 5,8 milliards d’euros alors que la taille de son bilan s’approche des 138 milliards d’euros, selon le dernier rapport annuel de la BCE. L’ensemble des 27 pays de l’Union européenne contribuent au capital de la BCE, les pays membres de la zone euro représentant 70% du total et les autres pays de l’UE le reste. En tant que première puissance économique de la zone euro, l’Allemagne apporte à elle seule près de 20% du capital de la BCE. Viennent ensuite la France (près de 14%), l’Italie (12,5%) et l’Espagne (8,3%). Ces pourcentages connaîtront des modifications à la marge lorsque l’Estonie deviendra le dix-septième membre de la zone euro le 1er janvier.

Euro-obligations: les petites et moyennes entreprises allemandes n’en veulent pas

Des représentants des petites et moyennes entreprises constituant le fer de lance de l’économie allemande ont appelé dimanche dernier  Berlin et Bruxelles à résister aux appels en faveur de l’émission d’obligations européennes pour juguler la crise de l’euro. Dans une lettre ouverte adressée notamment à la chancelière Angela Merkel, l’Association des entreprises familiales et celle des Jeunes entrepreneurs, qui représentent quelque 180.000 entreprises dans le pays, ont appuyé la position défendue par Mme Merkel à l’approche d’un sommet européen crucial à Bruxelles

Allemagne: emprunts de 302 milliards en 2011

Les nouvelles émissions de dette de l’Etat allemand totaliseront 302 milliards d’euros l’an prochain, en baisse par rapport à cette année et l’an dernier, a annoncé jeudi l’Agence financière allemande. Ce montant est à comparer avec une création de dette de 312 milliards d’euros cette année et de 323 milliards d’euros en 2009, hors émissions de titres indexés sur l’inflation, a précisé à l’AFP un porte-parole de l’institution. La plupart des nouveaux emprunts (185 milliards d’euros) seront levés sur le marché obligataire, le reste sera émis sous la forme de bons du Trésor, selon un communiqué. L’Allemagne mettra donc en pratique un coup de frein à la création de dette, conformément à sa politique de rigueur budgétaire.

L’Allemagne accusée d’aggraver la crise par la BRI et la BEI

 Les deux institutions internationales, la Banque des règlements internationaux (BRI) et la Banque européenne d’investissement (BEI), jugent que les démarches d’Angela Merkel, exigeant la contribution du secteur privé en cas de nouveau défaut de paiement d’un état de la zone euro, ont accentué la crise. »La hausse des spreads de dette souveraine a débuté le 18 octobre, lorsque les gouvernements français et allemand se sont entendus pour encourager des mesures impliquant une décote sur les obligations, si un pays venait à ne pouvoir honorer ses dettes », explique la BRI dans son rapport trimestriel.Le président de la BEI Philippe Maystadt estime la demande de la chancelière allemande totalement légitime, mais juge que « la manière dont cela a été présenté a créé une confusion totale ».

Banques françaises moins exposées au pays fragiles

Elles ont réduit de 19% le volume de leurs prêts en Grèce aux secteurs public et privé entre fin mars et fin juin. Les banques françaises ont nettement diminué leur exposition aux Etats de la zone euro considérés comme fragiles lors du deuxième trimestre, selon des chiffres publiés par la Banque des règlements internationaux (BRI).

Le repli le plus marqué concerne la Grèce, qui a bénéficié d’un plan de soutien de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) au printemps pour répondre aux inquiétudes des marchés sur sa capacité à honorer sa dette. Entre fin mars et fin juin, les établissements français ont diminué de 19% le volume de leurs prêts en Grèce, vis-à-vis des secteurs public et privé, selon des chiffres publiés sur le site de la BRI. Si l’on ajoute aux sommes effectivement prêtées les garanties, les engagements et les produits dérivés, la baisse atteint 25%. Ce fort repli tient principalement à la diminution de 34% des engagements vis-à-vis du secteur public grec, composés essentiellement d’obligations. A la demande de la ministre de l’Economie Christine Lagarde, les banques françaises s’étaient engagées, début mai, à maintenir leur exposition en Grèce, à l’instar des établissements allemands.

Les chiffres de la BRI indiquent que les banques françaises ont également réduit la voilure en Irlande (-13%) et en Espagne (-17%), le Portugal étant relativement épargné (-1%). Tous les pays mentionnés par la BRI ont diminué leurs prêts à la Grèce (hors engagements, garanties et dérivés), à l’exception du Royaume-Uni (+2%). Au total, le volume des crédits accordés à la Grèce par des banques étrangères a reculé de 22% entre la fin du premier et du deuxième trimestre.

En Irlande, l’exposition des établissements étrangers a elle baissé de 16% au deuxième trimestre, sachant que la crise qui a mené à l’annonce d’un plan de sauvetage ne s’est déclenchée qu’au troisième trimestre. Sous pression sans avoir nécessité de plan de sauvetage, le Portugal (-10%) et l’Espagne (-11%) ont également

Standard & Poor’s met en garde la Belgique

L’agence avertit que si le pays ne retrouve pas de gouvernement bientôt sa note pourrait être dégradée.Six mois après les élections législatives, la Belgique subit une pression croissante pour enfin se doter d’un gouvernement si elle ne veut pas être le prochain pays de la zone euro à basculer dans la crise financière.

L’agence de notation Standard and Poor’s a mis en garde mardi les partis politiques qui, depuis juin, se déchirent sur une réforme des institutions, préalable à la constitution d’un gouvernement. «Si la Belgique échoue à former bientôt un gouvernement, une dégradation (de sa note de solvabilité financière) pourrait intervenir, potentiellement dans les six mois», a prévenu l’agence. Cette note, qui évalue la capacité d’un émetteur d’obligations, Etat ou entreprise, à rembourser ses dettes, influence les taux d’intérêt qu’il doit payer pour emprunter de l’argent. L’annonce de S & P est passée d’autant moins inaperçue qu’elle intervient au lendemain de déclarations polémiques du chef des indépendantistes flamands arrivés en tête aux législatives dans le nord du pays. Bart De Wever a affirmé dans l’hebdomadaire allemand Der Spiegel paru lundi que la Belgique était «l’homme malade de l’Europe», un commentaire très critiqué dans le pays car susceptible d’attiser la nervosité des marchés.

La Belgique est encore très loin d’émettre des obligations «pourries»: Standard and Poor’s a confirmé sa note à long terme «AA+», soit seulement un cran en dessous du maximum possible ( «AAA»). Mais elle l’assortit dorénavant d’une perspective «négative», contre «stable» auparavant, signifiant ainsi qu’une éventuelle révision s’effectuera à la baisse. Probablement d’un cran, précise-t-elle. Pour S & P, «l’incertitude politique prolongée en Belgique présente des risques pour la réputation de solvabilité de son gouvernement, spécialement étant donné les conditions de marché difficiles auxquels beaucoup de gouvernements de la zone euro sont confrontés».

Britanniques plus à droite que sous Thatcher

A peine 30% des Britanniques sont favorables à une augmentation des dépenses sociales pour les plus défavorisés, soit deux fois moins qu’il y a 20 ans, selon une étude interprétée lundi par la presse comme le signe d’une société plus à droite que sous Margaret Thatcher. Cette étude annuelle intitulée «Attitudes sociales britanniques», effectuée auprès de 3.000 personnes et qui fait référence en la matière, montre un sentiment grandissant de creusement des inégalités au Royaume-Uni, exprimé par 78% des sondés après 13 années de pouvoir travailliste. Mais une des conclusions les plus frappantes, selon les auteurs, est la chute du nombre de Britanniques considérant que le gouvernement devrait dépenser plus -y compris en augmentant les impôts- pour réduire ces inégalités: ils sont actuellement 27% à se ranger dans cette catégorie contre 58% en 1991. Les résultats de cette étude étaient largement interprétés lundi par les médias britanniques comme une bonne nouvelle pour le gouvernement, dont la manière de gérer l’austérité se trouverait ainsi globalement en phase avec l’opinion.

 Moody’s a abaissé la notation de la Hongrie à Baa3, un cran au-dessus du statut de « junk bond »

.Le chef du Parlement slovaque, Richard Sulik, a estimé lundi que la Slovaquie, après avoir adhéré à l’euro en 2009, devrait envisager le retour à la monnaie nationale face aux problèmes qui pèsent sur la zone euro.

«Il faut arrêter de croire aveuglément aux dirigeants de la zone euro et préparer un plan B, celui du retour à la couronne slovaque», a déclaré M. Sulik, ancien économiste libéral, dans une tribune publiée par le journal économique Hospodarske Noviny. Selon M. Sulik, les efforts de la Slovaquie en vue de rejoindre la zone euro avaient été guidés par des «promesses d’une monnaie stable et de règles solides».

«Aujourd’hui, deux ans après, il est triste de constater que les règles ne sont pas les mêmes pour tous, voire elles n’existent pas du tout», a poursuivi le chef du Parlement, selon qui «l’action de la Commission européenne est loin d’une approche responsable». «Je me souviens bien que des « gardiens sévères » (de la zone euro) n’ont pas accepté la Lituanie parce qu’elle avait dépassé pendant l’année de référence le seuil de déficit de 0,07 point de pourcentage», a-t-il rappelé.

Selon M. Sulik, il est «irresponsable» que les autres pays reprennent les dettes des pays surendettés au risque de se retrouver ainsi eux-mêmes en difficultés.

«On peut sauver la Grèce et l’Irlande, peut-être encore le Portugal», a dit M. Sulik. «Mais tenter de « sauver » ainsi l’Espagne serait une entreprise hasardeuse, sans parler de l’Italie. En effet, la dette de l’Italie dépasse de moitié le total de la dette de le Grèce, de l’Irlande, du Portugal et de l’Espagne», a-t-il lancé.

La Slovaquie a été en août l’unique membre de la zone euro à avoir refusé de contribuer au plan de soutien à la Grèce. La part slovaque devait s’élever à près de 800 millions d’euros (1,06 milliard de dollars US). Bratislava plaide également pour une participation du secteur privé au mécanisme de sauvetage, arguant que les contribuables ne peuvent pas en porter tout le fardeau.

L’OCDE table sur une reprise lente de la zone euro

Dans son étude sur la zone euro, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que «la reprise est maintenant en cours», mais qu’elle sera probablement «faible» et «lente», d’autant que la réduction des déficits, «priorité immédiate», pourrait «freiner» la croissance «à court terme».La reprise demeure entourée de lourdes incertitudes», explique donc l’organisation qui réunit les pays riches.

Selon elle, «il est crucial que le système bancaire retrouve sa bonne santé pour soutenir la croissance». Pour cela, «de nouvelles opérations de recapitalisation des banques pourraient être nécessaires», mais il faut, dès que possible, «mettre fin au soutien du système financier».

«Tous les pays devraient avoir un ensemble complet d’instruments crédibles, efficaces et harmonisés pour le règlement des défaillances bancaires», insiste l’OCDE, qui suggère que «les tests de résistance soient réalisés régulièrement et davantage harmonisés». Gouvernance à revoir

«Dès qu’apparaîtront des risques à la hausse pour la stabilité des prix à moyen terme, il faudra mettre fin aux mesures de relance monétaire» adoptées par la Banque centrale européenne (BCE), ajoute l’organisation. En outre, la gouvernance de l’Union économique et monétaire doit être «renforcée», car elle «est venue compliquer la coordination de la réponse à la crise, l’échelon national conservant un grand nombre de pouvoirs et les échelons de l’UE et de la zone comportant de multiples acteurs». Cette meilleure gouvernance doit prévoir une surveillance accrue des déficits budgétaires et de l’endettement au sein de la zone euro, avec à la clé des sanctions, y compris financières, «appliquées quasi-automatiquement».

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USA: premier revers pour la réforme de l’assurance maladie d’Obama

Un juge fédéral américain a déclaré non constitutionnelle la clause de la réforme de l’assurande maladie du président Barack Obama obligeant chaque citoyen à avoir une couverture santé d’ici 2014, mais n’a pas pour autant bloqué l’application du texte. Il s’agit du premier revers judiciaire majeur pour le président américain sur cette loi qu’il a fait voter à l’arraché au Congrès en mars 2010. Symboliquement, la décision du juge fédéral Henry Hudson, nommé par George W. Bush, porte sur la mesure-phare de la réforme qui prévoit que, sous peine de sanctions fiscales, chaque Américain ait une assurance maladie, même minimum, d’ici trois ans.«Après étude minutieuse, explique le juge, le tribunal conclut que la clause va au-delà des pouvoirs conférés par la constitution au Congrès».

USA: le compromis sur les impôts pourrait menacer la note de la dette

L’agence de notation financière Moody’s a estimé que le compromis politique devant se traduire par la prolongation des réductions d’impôts à l’ensemble de la population américaine risquait de compromettre la note de la dette américaine. Cet accord, s’il est inscrit dans la loi, «dopera la croissance économique dans les deux ans à venir mais aura des conséquences négatives sur le déficit budgétaire de l’Etat fédéral et le niveau de la dette» du pays, écrit Moody’s dans une publication hebdomadaire. «En ce qui concerne la réputation de bon payeur des Etats-Unis, les effets négatifs de l’accord sur les finances publiques devraient l’emporter sur ses effets positifs, à savoir une croissance économique plus forte», ajoute Moody’s.

USA: les fonds monétaires se méfient des banques européennes

Les principaux fonds monétaires américains ont tendance depuis un an à se méfier des banques européennes, dont elles ont acheté moins de titres financiers, selon des chiffres publiés par l’agence d’évaluation financière Fitch. Fitch a mesuré la part des établissements européens dans les billets de trésorerie (titres de dettes à court terme) et certificats de dépôts de banques, deux investissements considérés sans risque, que détiennent les dix plus grands fonds monétaires américains. Le total pour le continent est descendu à 38,7% au second semestre 2010, contre un pic à 46,1% un an auparavant. Début 2007, il n’était qu’à 33,9%, avant de grimper progressivement, surtout après la faillite de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers en septembre 2008.

USA: plus de 150 banques régionales ont fait faillite en 2010

Huit nouvelles banques régionales ont fait faillite aux Etats-Unis les 2 semaines passées ce qui porte leur nombre total à 157 cette année, plus que l’an dernier, d’après des chiffres publiés par la FDIC, l’agence qui garantit les dépôts. Earthstar Bank, banque de Pennsylvanie qui disposait de 112,6 millions d’actifs, a fermé et va être rachetée par sa concurrence du même Etat Polonia Bank. Paramount Bank (Michigan) a également fermé. Elle avait 252,7 millions de dollars d’actifs et va être rachetée par Level One Bank, autre banque du Michigan. En 2009, la FDIC avait recensé 140 faillites, et 25 en 2008. L’essentiel des banques qui ont fermé leurs portes cette année ont moins d’un milliard de dollars de total de bilan. Les banques fermées vendredi sont basées notamment en Géorgie et en Floride. Elles ont été reprises par d’autres établissements.

FDIC: hausse du ratio obligatoire de contribution des institutions financières

L’agence américaine de garantie des dépôts bancaires (FDIC) a proposé une augmentation du ratio obligatoire de contribution des institutions financières à son fonds de garantie, qui se retrouve sous-financé en raison du grand nombre de banques en difficulté. La FDIC explique qu’elle souhaite que les institutions contribuent à son fonds de garantie bancaire à hauteur de 2% des dépôts bancaires garantis par ses soins. Le taux précédent de 1,25% «s’est révélé largement inadéquat» avec la crise, justifie l’agence. La loi de réforme financière Dodd-Frank prévoyait une augmentation du taux à 1,35% mais a donné licence à la FDIC pour l’augmenter si elle le jugeait nécessaire. L’augmentation se fera progressivement jusqu’en 2027, avec des étapes intermédiaires: 1,35% d’ici 2018, 1,5% d’ici 2020.

Goldman Sachs: ex-informaticien convaincu de vol de secret industriel

Le procureur fédéral de New York Preet Bharara a annoncé qu’un ex-informaticien de la banque d’affaires Goldman Sachs, Sergey Aleynikov, avait été reconnu coupable de vol de secret industriel, en l’occurence un code informatique utilisé pour des transactions ultra-rapides. «Le vol éhonté de propriété intellectuelle commis par Sergey Aleynikov avait le potentiel d’infliger d’importants dommages à la banque, et maintenant il va payer pour ses crimes», a déclaré M. Bharara. Les faits remontent à la période mai 2007 – juin 2009, durant laquelle, selon la justice, M. Aleynikov a illégalement copié des lignes de code utilisées pour le «high frequency trading», les transférant sur divers supports externes personnels.

La confiance des dirigeants des PMEs américaines a continué à progresser, en atteignant le plus haut depuis trois ans le mois dernier, selon la Fédération Nationale des Entreprises Indépendantes aux Etats-Unis. Ainsi, l’indice de l’optimisme de cet organisme a gagné 1,5 point à 93,2 points, au plus haut depuis décembre 2007.

Les mises en chantier de logements aux États-Unis ont augmenté en novembre, d’après le département du Commerce. Le nombre de mises en chantiers a augmenté de 3,9% à 555 000 unités en glissement annuel, contre un niveau révisé à la baisse de 534 000 le mois précédent tandis que les économistes interrogés par Reuters avaient anticipé 550 000 lancements de construction en novembre. Les permis de construire ont en revanche reculé de 4,0% à 530 000 unités contre le consensus à 560 000, et une hausse de 0,9% observé en octobre à 552 000 en octobre.

Les demandes des prêts hypothécaires ont baissé la semaine dernière car les taux hypothécaires ont augmenté pour la cinquième semaine d’affilée, en atteignant le plus haut niveau depuis sept mois. L’indice corrigé des variations saisonnières de la Mortgage Bankers Association a diminué de 2,3% au cours de la semaine achevée le 10 décembre.

La hausse de Wall Street observée depuis le début du mois de décembre pourrait déjà avoir atteint son pic au vu, selon certains, de l’optimisme excessif des investisseurs, des volumes en forte baisse et des enseignements de l’histoire boursière.

L’indice S&P 500 a terminé vendredi à un plus haut depuis septembre 2008 et le Nasdaq Composite à un pic depuis décembre 2007. Dans le même temps, l’indice de volatilité VIX , surnommé l’indice de la peur, est tombé à un plus bas depuis avril. Selon Cleveland Rueckert, analyste chez Birinyi Associates, ces deux indices pourraient ne pas aller plus haut pendant un certain temps.

Il a ajouté que, sur les 65 dernières années, la progression du S&P 500 sur la période allant de Thanksgiving au Nouvel An s’est établi en moyenne à 3,4% par an. Or, cette année, depuis le début de la saison de fêtes marqué par Thanksgiving, l’indice a déjà pris 3,5%. « Un bon nombre d’actions ont déjà enregistré des gains très importants et cela ne serait guère une surprise de voir des gérants de fonds fermer leurs positions et prendre des vacances », a poursuivi Cleveland Rueckert.

Sur les huit dernières séances, le S&P 500 a terminé à six reprises à un nouveau plus haut de deux ans. Mais cette progression a été enregistrée dans des volumes de plus en plus faibles, la moyenne journalière des trois dernières séances ayant été de 7,76 milliards de dollars contre une moyenne observée depuis le début de l’année de 8,62 milliards. Certains analystes techniques se montrent toutefois optimistes pour la fin de l’année après que le S&P a enfin franchi le niveau des 1.228 points, qui correspond au niveau 61,80% des retracements de fibonacci du mouvement baissier allant du plus haut historique d’octobre 2007 au creux de 12 ans touché en mars 2009. « Quand un marché dépassé un certain niveau de retracements, alors la probabilité augmente pour que le prochain soit atteint, ce qui en l’occurence serait celui de 76,4%, soit un S&P 500 à 1.362 », a noté Chris Burba, analyste technique chez Standard & Poor’s.

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Olivier Delamarche BFM Business 14/12/2010

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La Chine va sans doute relever les taux d’intérêt avant la fin de l’année mais ne le fera qu’à deux reprises l’année prochaine, privilégiant le contrôle du crédit pour lutter contre l’inflation, selon une enquête Reuters.

L’idée que Pékin opèrera un resserrement monétaire plus modéré que ne le supposent les marchés fait consensus parmi les 26 économistes interrogés ces trois derniers jours par Reuters. La totalité d’entre eux s’attend à une hausse des taux d’intérêt dans les mois à venir. Une courte majorité de 55% des analystes voit la Banque populaire de Chine décider d’une hausse de 25 points de base d’ici la fin de l’année et les 45% restants au premier trimestre 2011.

Le taux directeur sur les dépôts à un an est actuellement de 2,5%, ce qui plonge les taux réels en territoire négatif dans la mesure où l’inflation depuis janvier est ressortie à 5,1% en novembre. La prévision moyenne des économistes porte sur une hausse de 75 points de base d’ici la mi-2011 pour parvenir à 3,25%. « L’inflation des prix à la consommation va être d’environ 3% à moyen ou long terme, donc il est nécessaire pour le taux de dépôt de suivre et de revenir au niveau de 3% », souligne Wan Han, économiste chez CEBM à Shanghai. Le taux de crédit à un an devrait suivre la tendance. Aujourd’hui à 5,56%, il devrait passer à 6,31% d’ici le milieu de l’année à venir, estiment les experts. La Chine a fait de la maîtrise de l’inflation sa priorité mais n’a relevé les taux d’intérêt qu’à une seule reprise cette année.

Elle a revanche augmenté à six reprises le coefficient de réserves obligatoires des banques, privilégiant le contrôle des liquidités disponibles, et devrait proroger de trois mois une hausse exceptionnelle visant six des principales banques du pays, à un taux record de 19% . Les économistes interrogés pour l’enquête Reuters tablent sur trois nouvelles hausses du coefficient des réserves obligatoires durant l’année 2011.

Pékin devrait en outre demander aux banques de limiter à 7.000 milliards de yuans (793 milliards d’euros) le montant total des prêts, soit 7% de moins environ que l’objectif pour 2010, disent-ils…

Parmi les annonces liées au nouveau plan quinquennal chinois, nous notons que le pays va investir 600 milliards de dollars dans son système ferroviaire ; cela est de bon augure pour la consommation de minerai de fer et de charbon, tous deux nécessaires pour produire l’acier. Les dernières statistiques d’importations chinoises (novembre) font ressortir une nette ré-accélération de l’activité : les importations de minerai de fer progressent de 26% à 57,3 millions de tonnes et celles de cuivre de 28% à 218 000 tonnes.

Selon une fuite diplomatique américaine rapportée par WikiLeaks, le PIB chinois serait « artificiel », calculé sur la base de trois indicateurs : consommationélectrique, volume du fret ferroviaire et prêts bancaires.

Hong Kong leader en matière d’IPO

La place chinoise devance de loin le marché new-yorkais (31,9 milliards de dollars) avec plus de 51 milliards de dollars US levés depuis début 2010 .

Pour la deuxième année consécutive, Hong Kong avec plus de 51 milliards de dollars US levés depuis début 2010, devrait officiellement se voir attribuer à la fin décembre le titre de première place mondiale pour les introductions en Bourse. Mais la place hongkongaise, bien que de plus en plus populaire, aurait intérêt, selon les analystes, à réduire se dépendance vis à vis de la Chine, tout en ne sacrifiant pas la qualité à la quantité. Début décembre, Hong Kong devançait de loin, en termes de fonds levés, les Bourses de New York (31,9 milliards de dollars levés) et les deux Bourses chinoises de Shenzhen et Shanghai, selon les chiffres du fournisseur de statistiques financières le cabinet Dealogic.

«C’est une vraie réussite, Hong Kong peut se prévaloir d’être à la fois un centre financier international et une porte ouverte sur la Chine continentale», a estimé Liu Qiao, professeur à l’Université de Hong Kong.

Mais le très bon bilan de Hong Kong en 2010, qui dépasse les 30 milliards de dollars levés l’année précédente, est essentiellement dû à deux introductions monstres: celle de l’assureur asiatique AIA en novembre (20,5 milliards de dollars levés) et celle de la banque chinoise Agricultural Bank (22,1 milliards).

«Toutes les grandes banques chinoises sont déjà cotées. Il reste maintenant les compagnies électriques et peut-être les compagnies de chemin de fer», a commenté Francis Lun, directeur général de Fulbright Securities à Hong Kong. «Il sera donc difficile pour Hong Kong d’occuper la première place du podium trois ans de suite», a-t-il ajouté.

La place de Hong Kong a largement bénéficié des décisions de Pékin de privatiser ses entreprises publiques. «Hong Kong a bénéficié de cette politique et cela se poursuit, mais on ne peut pas rester trop dépendant du marché chinois», a souligné M. Liu. L’ancien territorire britannique attire aussi des entreprises d’autres continents, quelque 9% des entreprises cotées à Hong Kong n’étant pas chinoises.

En mai, le groupe français L’Occitane était devenu la première société française cotée à Hong Kong, levant 704 millions USD. Le géant minier brésilien Vale y est aussi coté, depuis début décembre, sous la forme de certificats de dépôt. Et lundi, le groupe de distribution français Auchan a indiqué avoir lancé avec son partenaire taïwanais Ruentex la procédure devant conduire à la cotation à Hong Kong de leurs activités chinoises. Le groupe russe Rusal, plus grand producteur mondial d’aluminium, est devenu en janvier dernier le premier groupe russe coté à Hong Kong, y levant 2,2 mds USD, mais soulevant de nombreuses critiques, en raison notamment de son lourd endettement et de soupçons de liens avec la mafia.

Une autre société, la chaîne de distribution d’équipements électriques et électroniques chinoise Gome, dont le fondateur Huang Guangyu a été condamné pour corruption, a également suscité des interrogations. «Le comité de cotation de la Bourse de Hong Kong est soumis à de très fortes pressions pour autoriser des introductions», assure Jamie Allen, secrétaire général de l’Association pour la gouvernance des entreprises

Forte croissance du commerce de détail en Asie

Il devrait progresser de 6% par an en moyenne de 2010 à 2014 dans la région Asie-Pacifique. Soit le double du taux moyen mondial. Selon une étude PricewaterhouseCoopers. Le chiffre d’affaires du secteur de la vente au détail en Asie devrait atteindre 8.570 milliards de dollars US d’ici 2014, soit près de deux fois le montant prévu aux Etats-Unis et trois fois celui de l’Europe, indique une étude du cabinet PricewaterhouseCoopers publiée lundi. Le commerce de détail devrait progresser de 6% par an en moyenne de 2010 à 2014 dans la région Asie-Pacifique, soit le double du taux moyen mondial, ajoute cette étude.

«Bien que le commerce de détail n’ait pas été épargné par le ralentissement économique causé par la crise financière, la région a bien rebondi (…). La croissance a été alimentée principalement par des incitations gouvernementales qui ont contribué à ouvrir le porte-monnaie des consommateurs dans l’important marché chinois», souligne PricewaterhouseCoopers.

Selon le cabinet, le chiffre d’affaires du commerce de détail devrait s’élever à 5.400 milliards de dollars (4079 milliards d’euros) en 2010 pour l’Asie, contre 2520 milliards de dollars en Europe de l’Ouest et 3830 milliards de dollars aux Etats-Unis.

«La demande progresse dans tous les secteurs, depuis les biens de consommation les moins chers jusqu’aux articles de luxe les plus exclusifs», a indiqué pour sa part Ross O’Brien, directeur de l’Economist Intelligence Unit, qui a participé à cette étude.

Les dépenses dans les articles de luxe, qui avaient reculé en 2009 à cause de la crise économique, «sont vraiment de retour», selon le rapport de PricewaterhouseCoopers. La Chine et l’Inde devraient être les moteurs de la croissance dans la région tandis que le Japon continuera de souffrir des conséquences de plusieurs années de stagnation. Les ventes du commerce de détail en Chine ont sans doute augmenté de plus de 14%, à 2200 milliards de dollars en 2010, et totaliseront 4600 milliards de dollars d’ici 2014, selon cette étude.

Une inflation élevée devrait ramener la croissance du secteur à moins de 2% en Inde cette année, mais la hausse des revenus et l’ouverture de nouveaux magasins va doper le taux de croissance du secteur, à plus de 4% à partir de 2011, jusqu’en 2014.

Les prévisions pour le Japon sont en revanche faibles, avec une progression attendue de seulement 1,3% pour 2010 et un ralentissement jusqu’à +0,4% en 2014.

Séoul taxera les emprunts de ses banques à l’étranger

Séoul va bientôt imposer une taxe sur les emprunts de ses banques à l’étranger, une mesure supplémentaire pour contenir les afflux massifs et soudains de capitaux spéculatifs, ont indiqué mercredi des responsables gouvernementaux. Les détails ne sont pas encore finalisés mais le gouvernement souhaite imposer une taxe sur les emprunts à court et long terme de ses banques à l’étranger, ont indiqué des responsables du ministère des Finances.

Les établissements bancaires devraient payer la taxe en devises étrangères et non en wons. Une annonce demandant l’autorisation législative pour cette mesure devrait être faite dès dimanche. En novembre, la Corée du Sud avait annoncé qu’elle allait réintroduire une taxe sur les achats d’obligations d’Etat par des investisseurs étrangers, afin de protéger son économie des mouvements massifs de capitaux spéculatifs (appelés «hot money») qui arrivent actuellement dans les pays émergents, notamment asiatiques. Les mesures d’assouplissement monétaire adoptées par la Réserve fédérale américaine, début novembre, ont entraîné un nouvel affaiblissement du dollar et accentué encore l’arrivée de capitaux vers les pays émergents, qui offrent aux investisseurs des taux de rendement plus élevés.

Inde: baisse de l’inflation à 7,48%

Le taux d’inflation en Inde, motif de préoccupation persistant pour le gouvernement depuis des mois, a diminué en novembre sur un an à 7,48%, après 8,58% en octobre, laissant entrevoir une pause dans le durcissement de la politique monétaire de la banque centrale. Le chiffre de l’inflation publié mardi est conforme aux prévisions des analystes. Il intervient deux jours avant une réunion de la banque centrale qui a depuis le début de l’année relevé ses taux d’intérêt par six fois, le dernier tour de vis monétaire datant du 2 novembre

Inde : Face au problème du manque de liquidité dans le système bancaire (environ 28 milliards de dollars), la rémunération des dépôts a été augmentée de 50 à 150 pb par State Bank of India. Celui-ci a été suivi, dans une moindre mesure, par les banques privées qui ont augmenté la rémunération de leurs dépôts de 50 pb. A court terme, ce problème risque de s’accentuer en raison du paiement provisionnel de l’impôt sur les sociétés (advanced tax payment).

La production industrielle en octobre s’est établie à 10,8% annualisée, soit un niveau bien supérieur aux attentes (7,5%). La Reserve Bank of India doit faire face à deux intérêts contradictoires : préserver la liquidité du système bancaire, « essence » indispensable du moteur de la croissance indienne et contenir l’inflation sous 5,5%. En principe, sa politique monétaire devrait être révélée en janvier mais il est possible qu’elle intervienne avant si l’urgence de la situation le réclamait.

Dans le domaine routier, notons que selon les médias, les tarifs pour les camions à plus de trois axes vont être réduits de 30%, bien qu’il ne soit pas encore clair que ce changement brutal de réglementation puisse être appliqué aux routes déjà opérationnelles.

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L’industrie brésilienne a progressé cette année de 10,9%, son meilleur résultat de la décennie, mais en 2011 son expansion sera moindre, à 4,5% seulement, a indiqué mardi la Confédération nationale de l’industrie (CNI).

«Le résultat de 2010 démontre que le retour à la croissance s’est consolidé», a déclaré l’économiste en chef de la CNI, Flavio Castelo Branco, au cours d’une conférence de presse à Brasilia. Néanmoins, la CNI a prévenu qu’il existait des signes de perte de compétitivité de l’industrie locale en raison de la forte valorisation du real face au dollar. Cela porte préjudice aux exportations et favorise les importations.

«Nous commençons à percevoir que la demande interne et l’investissement continuent à augmenter à un rythme assez élevé, mais que la production ne suit pas ce rythme. L’origine des difficultés vient de la valorisation du taux de change», a souligné Castelo Branco. La croissance dans l’industrie a atteint son apogée au premier semestre 2010, puis a commencé à baisser au second semestre.

«En 2011, la croissance se poursuivra à un rythme moins rapide, de 4,5%, et la demande interne restera le principal facteur d’encouragement» de cette croissance, a dit l’économiste. En 2009, l’industrie brésilienne avait reculé de 6,5% sous l’effet de la crise mondiale. «Le problème du taux change est le plus grave que nous ayons aujourd’hui», a affirmé le président de la CNI, Robson de Andrade.

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Le jus d’orange au plus haut depuis 3 ans

Les prix du jus d’orange ont atteint leur plus haut niveau en plus de trois ans hier sur la Bourse des matières premières de New York, alors que le gel menace les cultures d’agrumes de Floride, poussant les autorités locales à déclarer l’état d’urgence. La livre de jus d’orange congelé pour livraison en janvier, qui s’échange sur l’IntercontinentalEchange, a bondi à 1,7060 dollar, un niveau plus vu depuis mai 2007. Elle s’est envolée de près de 15% depuis le début du mois. Selon le site AccuWeather.com, la Floride se préparait à des températures atteignant -3 degrés celsius au cours de la nuit, alors qu’elles restent habituellement au dessus des 10 degrés. «Il y a vraiment des chances qu’il y ait des dégâts dans les cultures», a indiqué Jodi Timmons, qui suit ce marché pour Global Commodity Futures

Les oranges rapportent 9 milliards de dollars à la Floride. On comprend dès lors que le gouverneur ait carrément décrété l’état d’urgence, dimanche 12 décembre, avant l’irruption du gel, pour permettre aux producteurs de cueillir et faire presser au plus vite leurs oranges, même si elles n’avaient pas le calibre ou le poids réglementaire. On comprend aussi que les arboriculteurs aient déployé les grands moyens pour sauver leurs vergers : la pulvérisation d’eau qui fait gagner quelques degrés, et même le survol d’hélicoptères qui crachent de l’air chaud, et dont la seule heure de vol coûte 2 500 dollars ! 

Finalement, la première nuit de températures négatives n’a pas occasionné autant de dégâts que prévu. Et du coup les cours du jus d’orange à New York sont un tout petit peu redescendu de leur sommet de lundi : 1,71 dollar la livre de jus d’orange concentré congelé, un plus haut de trois ans. Mais le gel pourrait encore sévir au delà du milieu de la semaine. Ce qui maintient le marché dans une grande nervosité. 

D’autant que le froid s’ajoute à un déclin général de la production depuis quelques années. Il y a cinq ans les violents ouragans en Floride ont répandu des maladies comme le chancre citrique ou le dragon jaune qui atrophient les fruits et menacent les orangers eux-mêmes. Les coûts d’entretien phytosanitaire ont explosé, les arboriculteurs ont laissé les vergers se réduire de 20% en cinq ans, au profit de l’immobilier.

Au Brésil, aussi, le déclin a commencé, les orangers font place à d’autres cultures plus lucratives comme la canne à sucre, remarque Eric Imbert, un expert du CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement). 

L’offre des deux plus grands producteurs mondiaux diminue donc inexorablement. C’est surtout cet état de fait qui redonne des couleurs aux cours du jus d’orange, avec 35% de hausse depuis un an. Car la demande, elle se tasse. Si elle se maintient en Europe, le premier marché mondial, après un coup de frein au plus fort de la crise, elle régresse aux Etats-Unis, 40% de la consommation mondiale. Le retour en vogue du jus d’orange qu’avait suscité l’épidémie de grippe A, c’est fini !

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Le déficit mondial de sucre rattrape l’Europe, ce qui n’était pas arrivé depuis trente ans. Au Portugal, c’est la ruée sur les étalages de sucre dans les magasins. 

Certains consommateurs au Portugal ont depuis quelques jours cédé à la panique. A quelques jours des fêtes de fin d’année, ils se sont mis à acheter du sucre par lots de 10 kg ! Le ministre portugais de l’Agriculture a dû appeler ses concitoyens au calme en leur promettant que tous les supermarchés seraient correctement achalandés dès la fin de la semaine. 

La situation est totalement inédite depuis les pénuries qu’a connues l’Europe il y a trente ans : le Portugal manque de sucre ! D’habitude il importe du sucre blanc des pays betteraviers du nord de l’Europe, mais aussi du sucre de canne en provenance des « pays les moins avancés », qu’il raffine sur son territoire. 

Cette année, une des deux grandes raffineries du pays a carrément fermé faute d’approvisionnement. « Un opérateur en amont a peut-être fait défaut, suggère un négociant parisien, chez Marex Commodities. Ce qui est certain c’est que les producteurs en Afrique avaient autant intérêt, voire plus, de vendre leur sucre de canne aux pays voisins, au Maghreb ou au Moyen-Orient, plutôt qu’en Europe ». Depuis quelques mois, effectivement, le marché européen est moins rémunérateur que le marché mondial, qui s’est emballé sur la faiblesse des stocks. 

Mais la pénurie portugaise souligne aussi la fragilité de l’équilibre européen, depuis la réforme sucrière. « Bruxelles a financé très cher la destruction des usines de sucre de betterave, rappelle notre négociant. Et aujourd’hui, on dépend des importations de sucre de canne ». La Cour européenne des comptes ne dit d’ailleurs pas autre chose dans son dernier rapport. 

Ce n’est pas l’avis d’Alain JeanRoy, le directeur général de Confédération française des planteurs de betterave : « On a suffisamment de sucre pour approvisionner le Portugal, affirme-t-il. C’est la gestion de la production qui laisse à désirer. La Commission de Bruxelles s’est précipitée en octobre lorsqu’elle a permis d’écouler 650 000 tonnes d’excédents européens sur le marché mondial. Et elle s’apprête à autoriser à nouveau 350 000 tonnes d’excédents hors quotas à quitter l’Europe. J’espère qu’elle va y renoncer pour privilégier l’approvisionnement européen. » Réponse de la Commission ce jeudi.

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Le gouvernement français s’est voulu rassurant : les stocks de sel sont suffisants pour faire fondre le verglas et les petites chutes de neige sur les autoroutes et les routes nationales. En revanche, le ministère des Transports a recommandé aux collectivités locales qui n’auraient pas anticipé les commandes de sel, d’être très économes dans son utilisation.

 La demande en sel de déneigement est très forte en cette fin d’année, notamment en région parisienne, après une première vague de froid très précoce. Et les grossistes de sel n’arrivent pas à la contenter, parce qu’ils manquent eux-mêmes d’approvisionnement suffisant. Cet été, la récolte de sel de mer a été très mauvaise en Méditerranée : pas assez de soleil, pas assez de vent et trop de pluie, les récoltes française, espagnole, italienne et tunisienne ont par exemple baissé d’un tiers. Quant au sel gemme issu de l’exploitation minière en Allemagne, en Espagne, en Grande-Bretagne, au Maroc, il n’y a pas eu de problème de production mais les stocks ont été vidés l’an dernier, la consommation ayant doublé en Europe, puisqu’on a dû répandre du sel jusqu’à Madrid et Barcelone. 

« On est dans une situation de tension exceptionnelle des stocks cette année », reconnaît Gaëtan Chapleau, le président de l’Association pour le sel au service de la viabilité hivernale(Asselvia), qui regroupe les fournisseurs français. « Avoir trois hivers d’affilée aussi rigoureux, c’était très peu probable… Et devoir stocker du sel au delà de deux-trois ans représente pour nous un coût phénoménal, d’autant qu’on est parfois payé un an après la livraison par les collectivités publiques qui se défaussent un peu de leur fonction de stockage sur nous, alors que nous ne sommes que des PME ». 

Actuellement l’ensemble de la profession cherche du sel jusqu’au Chili ou en Australie ! C’est ce qu’ont déjà fait les pays du Nord de l’Europe, plus habitués aux grands froids. Les approvisionnements pour la France pourraient bien arriver… trop tard.

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Vendredi 10 décembre, l’Egypte vient encore de commander 180 000 tonnes de blé tendre à la France. Depuis la sécheresse en Russie et en Ukraine, la France est la seule origine européenne disponible à l’export pour ce blé, dit aussi « meunier », qui sert à fabriquer la farine. D’après les calculs du ministère de l’Agriculture, la France devrait, sur la campagne qui s’achève en juin prochain, exporter 6,8 millions tonnes vers le reste de l’Union européenne et 11,6 millions tonnes vers les pays tiers. Un chiffre qui bat à plate couture le record de l’année précédente : 9,8 millions tonnes. Et pourtant, il ne devrait pas suffire à satisfaire la demande étrangère potentielle, estimée à près de 14 millions de tonnes ! 

Car les pays de la mer Noire ne seront pas les seuls à manquer à l’appel sur le marché mondial du blé. L’Australie pourrait aussi avoir beaucoup moins de qualité meunière à proposer cette année, les pluies ayant dégradé une partie de sa récolte de blé tendre en qualité fourragère, pour les animaux. Les céréaliers français seront d’autant plus sollicités. Et ils vont tâcher de profiter au maximum des bons prix mondiaux qui leur sont offerts cette année en raclant les fonds de silos ! Ils pourraient ainsi dégager pour l’export jusqu’à 1 million de tonnes supplémentaires, sur la deuxième moitié de la campagne. D’une part, en reprenant une partie de la récolte qu’ils destinaient aux animaux, que ce soit sur leur propre ferme ou à destination de l’industrie. On a ainsi vu les agriculteurs bretons, dans l’ouest de la France, acheter aux Britanniques beaucoup plus de blé fourrager que d’habitude pour pouvoir vendre davantage de leur propre blé meunier à l’export ! 

Ils pourraient aussi en dernier ressort grignoter 100 000 à 200 000 tonnes du stock de réserve. Attention à ne pas aller trop loin, prévient un expert de la société de conseil Agritel. « Si la consommation meunière en France continue à ce rythme, et qu’on réduit le stock de soudure, tout le monde va s’arracher la disponibilité de fin de campagne. Il suffit que la récolte ait du retard à l’automne prochain et les prix du blé pourraient rejoindre à nouveau les niveaux de 2007 ».

EN BANDE SON :

 

Catégories :Brèves de Trottoirs

2 réponses »

  1. En France, tout va très bien, madame la marquise Christine Lagarde.

    Le déficit de l’Etat atteint un nouveau record en octobre, à 153 milliards d’euros fin octobre :

    http://idata.over-blog.com/3/00/80/12/2010/budget-de-l-etat/solde-oct10.PNG

    Alors que les recettes de l’Etat se redressent (274 milliards d’euros sur un an glissant), les dépenses continuent d’accélerer (428 milliards d’euros) :

    http://idata.over-blog.com/3/00/80/12/2010/budget-de-l-etat/recettes-depenses-oct10.PNG

    (Informations et graphiques sur le site eco-france.over-blog.com)

  2. A propos de la Banque Centrale Européenne : c’est le contribuable qui paiera la note.

    « Le contribuable à la rescousse de sa banque centrale.

    Ce n’est qu’une phrase dans la déclaration finale des chefs d’Etat de la zone euro lors du Conseil européen du vendredi 17 décembre. Mais elle pourrait peser plusieurs milliards d’euros dans les comptes publics des seize états de la monnaie unique.

    Ces dirigeants européens déclarent en effet « être déterminés à garantir l’indépendance financière des banques centrales de l’Eurosystème », c’est-à-dire de la Banque Centrale Européenne (BCE) et des seize banques centrales nationales des pays ayant adopté l’euro, à l’instar de la Banque de France.

    Cela rappelle que les contribuables des seize Etats membres doivent renflouer la banque centrale de leur pays (par exemple les Français pour la Banque de France) si elle n’était plus suffisamment capitalisée pour continuer sa mission.

    Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a pris soin de faire répéter cette obligation aux chefs d’Etat lors du dîner du jeudi 18 décembre. Le matin même, il avait acté avec ses homologues du Conseils des gouverneurs de la BCE le doublement du capital de la banque, grâce à une injection de 5 milliards d’euros venant des seize banques centrales nationales (711 millions d’euros pour la Banque de France).

    Jean-Claude Trichet s’inquiète de couvrir les pertes éventuelles qu’encourent la BCE et, par ricochet, les banques centrales nationales de la zone euro, si les obligations de la Grèce, de l’Irlande, du Portugal et de l’Espagne, qu’elles ont achetées pour 72 milliards d’euros depuis mai 2010 pour aider ces Etats membres, n’étaient pas remboursées.

    Dès lors, le contribuable paierait aussi cette note d’une faillite d’un Etat de la zone euro, comme la Grèce ou l’Irlande, jusqu’ici secouru par la BCE et ne pouvant plus rembourser ses emprunts. »

    Frank Paul Weber, La Tribune, lundi 20 décembre 2010, page 6.

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